Le_navire a écrit :Ceci dit ma mémoire m'affirme que les persos masculins de Houellebecq sont presque toujours dans la lutte des sexes, la confrontation, etc. Ils le vivent mal, mais ils ne lâchent pas la rampe pour autant.
C'est le contraire !
Depuis
Extension – dont c'est le sujet en propre – Houellebecq raconte comment "la lutte" (le marché, la compétition) s'est étendue à tout, y compris à la séduction, au sexe, où règne désormais l'obligation d'être
performant. Il y a quelque part dans le livre un très beau passage sur la disparition des slows comme symbole de ce changement. Ses personnages masculins sont des perdants ; pour eux, la lutte est finie avant d'avoir commencé. C'est pourquoi ils ne peuvent être heureux qu'avec une femme qui renonce à la lutte elle aussi – une femme qui donne, comme eux donnent :
Quelque chose en moi savait donc, avait toujours su que je finirais par rencontrer l'amour – je parle de l'amour partagé, le seul qui vaille, le seul qui puisse effectivement nous conduire à un ordre de perceptions différent, où l'individualité se fissure, où les conditions du monde apparaissent modifiées, et sa continuation légitime.
C'est évidemment pourquoi il est si sarcastique avec le féminisme mais ça n'empêche pas ses personnages de femmes d'être fortes et de mener leur vie. Simplement, dans l'amour, elles sortent de la lutte et jouent le jeu de la féminité.
Peut-être n'as-tu pas bien lu ses livres, finalement ?