Considérations sur le style (again)

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Papageno
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Message par Papageno » mar. déc. 21, 2010 2:59 pm

Lem a écrit :
quel écrivain de sf a une façon d'écrire reconnaissable au premier coup d'oeil ?
J. H. Rosny, J. Ray, H. P. Lovecraft, O. Stapledon, J. Vance, P. K. Dick, R. A. Lafferty, R. Zelazny, J. G. Ballard, D. Drode, U. LeGuin, M. Jeury, S. Brussolo, W. Gibson, I. M. Banks, N. Stephenson, A. Damasio…
et Van vogt ;-)

justi
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Message par justi » mar. déc. 21, 2010 2:59 pm

Patrice a écrit :Salut,
justi a écrit :
Florent a écrit :
justi a écrit :"Moi j'ai un vélo"
Sacré style.

Merci. J'essaye juste de faire sf.
Non, la c'est de la littérature générale. Pour de la SF, c'est "Moi j'ai un vélo bionique".
Pour de la fantasy, c'est "Moi j'ai un cheval".
Pour du steampunk: "Moi j'ai un fardier".

A+

Patrice

Hum, et E.T. ? Il a pas un vélo peut-être ?

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Patrice
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Message par Patrice » mar. déc. 21, 2010 3:00 pm

Salut,
justi a écrit :Hum, et E.T. ? Il a pas un vélo peut-être ?
Oui, mais ça n'est pas de sa faute. Et ça n'est pas lui qui pédale.

Donc ça ne compte pas.

A+

Patrice

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marypop
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Message par marypop » mar. déc. 21, 2010 3:02 pm

Le steampunk c'est

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moi j'ai une machine volante !
comme dans WCII
si on commence à mélanger sf archaïque et proto-sf, personne ne s'y retrouvera plus.
Dieu.

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Jean-Claude Dunyach
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Message par Jean-Claude Dunyach » mar. déc. 21, 2010 3:02 pm

Erion a écrit :
Lem a écrit : Tu confonds pour me faire plaisir esthétique et politique, c'est bien. Et tu fais semblant de ne pas comprendre, c'est bien aussi. L'alternative n'est pas celle que tu décris, tu le sais parfaitement. On ne parlait pas de commerce mais de critères de jugement. Si tu refuses de te mouiller et d'élucider ce que sont, ou ce que pourraient être, de tels critères, tu abandonnes ta capacité de jugement au marché et tu dis en substance : "est bien ce qui se vend". Si c'est ta position, tu devrais l'expliciter.
Je l'ai pourtant assez dit : je ne distribue pas de bons points en matière de style. Ce que vous nommez "bien écrit", c'est juste des critères de classe, ça ne repose sur rien d'objectif.
Ce qui signifie que MES critères de "bon style" n'ont pas d'autre valeur autre que ma personne. Je ne vois pas au nom de quoi, je les imposerai aux autres.

Le marché est le cadre économique qui décide de la vie et survie des maisons d'édition. Vouloir s'en abstraire au nom de critères esthétiques, c'est de la politique, pas de la critique littéraire.
On peut décider "finalement, on se fout que des gens achètent et lisent les livres qu'on publie", c'est une posture politique. Ok. Très bien. Est-elle réaliste ou suicidaire, je n'ai pas à commenter cela, c'est un choix.
En revanche, faire semblant d'avancer que les critères esthétiques ne sont qu'esthétiques et qu'il n'y a rien de politique derrière, c'est quand même un peu se moquer du monde.
Des tas de personnes font comme si le critère du "c'est bien écrit/mal écrit" était une évidence partagée par tout le monde, qui ne mérite pas d'être explicitée ou discutée. Or, les rares fois où j'ai voulu en savoir un peu plus, chercher ce que ça voulait dire, j'ai bien vu que personne ne savait trop ce que ça recouvrait en réalité (un peu comme le terme métaphysique, hein ?).
A partir du moment où en dehors de 4-5 personnes, de groupes différents, de cultures différentes, ne se mettent pas d'accord, pour moi, c'est le signe qu'il faut placer le critère "style" dans la catégorie des critères "à la con".

On peut discuter sans fin si un livre est ou n'est pas de la SF. On le fait régulièrement ici, chacun peut exposer ses raisons de classer ou de ne pas classer, ça peut se discuter, et un observateur extérieur peut, au final, se faire un avis. Dans les "discussions" sur le style, en gros, les arguments c'est "c'est vachement mal écrit" "c'est superbement écrit". Point. Ca va rarement plus loin (parce que dès qu'on va plus loin, on se rend compte de tout ce qui est d'intime dans l'appréciation du style). Alors je trouve plus pertinent les critères qui permettent de discuter que ceux qui se résolvent à coups d'arguments d'autorité (style "moi j'ai fait l'école normale !", "moi j'étais à la sorbonne !").

Formulé de cette façon, je suis assez d'accord. Il est très difficile de s'accorder sur le fait qu'un texte est bien ou mal écrit (on y arrive parfois pour les "très mal", et encore).
Personne, et surtout pas Erion, ne dit qu'il faut négliger son écriture. Par contre, il existe une écriture "utilitaire" en SF (enseignée par exemple dans les ateliers d'écriture américains et théorisée via de nombreux livres) qui ne correspond pas aux critères du "bien écrire" façon germanopratin, mais qui aborde plutôt les sujets de la gestion d'information (un point qui diffère fondamentalement en SF et en littgen, à mon humble avis), du sense of wonder, etc. Ce style utilitaire, que l'on retrouve dans plein de bouquins anglosaxons, rend l'exercice de qualification "bien/mal écrit" un peu vain, toujours AMHA. Et, comme Erion, je considère que les livres que je trouve "bien écrits" ne le sont pas dans l'absolu, ils ont une musique qui ME parle, mais qui ne parlera pas nécessairement à d'autres. Et dire d'un livre qu'il est "mal écrit" sous-entend de ma part que je peux lister des "défauts" explicites (erreurs de structure, incohérences, personnages et décors de carton-pâte, phrases mal foutues, manque d'information sensorielle, abondance de clichés, etc.) en nombre suffisant - et que je suis prêt à les citer si on me le demande. Mais je peux également citer plein de livres que j'aime possédant une partie des défauts que je viens de citer.
Tout cela est bien subjectif, n'est-il pas ?
Par contre, c'est déjà plus facile de caractériser de façon à peu près objective certains des aspects purement SF d'une oeuvre (l'originalité conceptuelle, le travail de métamorphose, la gestion de l'anticipation, etc.). A ce titre, la critique SF possède des outils spécifiques. Ça vaut la peine de s'en servir, quand on le peut.
Je compte pour 1. Comme chacun de vous...
http://www.dunyach.fr/

justi
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Message par justi » mar. déc. 21, 2010 3:02 pm

Patrice a écrit :Donc ça ne compte pas.
D'accord. Je me recycle immédiatement en littgen, en blanche ou en mainstream.

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Patrice
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Message par Patrice » mar. déc. 21, 2010 3:05 pm

Salut,
Par contre, c'est déjà plus facile de caractériser de façon à peu près objective certains des aspects purement SF d'une oeuvre
Ce serait donc purement et simplement une question de facilité?
En voilà un constat d'échec.

A+

Patrice

justi
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Message par justi » mar. déc. 21, 2010 3:12 pm

Jean-Claude Dunyach a écrit : Et dire d'un livre qu'il est "mal écrit" sous-entend de ma part que je peux lister des "défauts" explicites (erreurs de structure, incohérences, personnages et décors de carton-pâte, phrases mal foutues, manque d'information sensorielle, abondance de clichés, etc.) en nombre suffisant - et que je suis prêt à les citer si on me le demande. Mais je peux également citer plein de livres que j'aime possédant une partie des défauts que je viens de citer.
Tout cela est bien subjectif, n'est-il pas ?
Certes. Néanmoins, ces "défauts explicites" doivent rentrer en compte dans l'appréciation d'une oeuvre littéraire, de sf ou pas, non ? On peut pas simplement les dissimuler sous le tapis en disant : "C'est de la littérature de genre, dispensons-nous de ces considérations".
Jean-ClaudeDunyach a écrit : Par contre, c'est déjà plus facile de caractériser de façon à peu près objective certains des aspects purement SF d'une oeuvre (l'originalité conceptuelle, le travail de métamorphose, la gestion de l'anticipation, etc.). A ce titre, la critique SF possède des outils spécifiques. Ça vaut la peine de s'en servir, quand on le peut.
Je suis aussi d'accord, mais ces outils ne permettent de saisir qu'une partie de l'oeuvre ainsi analysée.

Je reprends le cas de Lafferty : on doit être tous à peu près d'accord pour dire qu'il écrit de la sf, mais si on ne se sert que des critères que tu cites, on pourrait dire que c'est un auteur médiocre, gérant moyennement l'anticipation, utilisant des concepts éculés,...

Encore une fois, les critères on va dire "typiquement sf" doivent rentrer en ligne de compte, mais les considérations stylistiques (même si elles risquent de se révèler parfois subjectives) aussi.

Lem

Message par Lem » mar. déc. 21, 2010 3:16 pm

Jean-Claude Dunyach a écrit :Ce style utilitaire, que l'on retrouve dans plein de bouquins anglosaxons, rend l'exercice de qualification "bien/mal écrit" un peu vain, toujours AMHA.
Cette forme d'écriture à base de règles, de manuels et de workshop n'est-elle pas celle de toute fiction calibrée sur mesure pour des marchés spécifiques (sf, horreur, thriller, romance, mais aussi cinéma, séries télé, etc.) ? Aux USA, c'est un business à part entière. Il peut y avoir des différences ou des règles spécifiques pour tel ou tel genre mais dans l'ensemble, je n'ai pas l'impression que la SF soit si spéciale de ce point de vue.
Par ailleurs, prendre en compte ce critère ne peut conduire qu'à une critique-type dont l'idéal serait : "ce texte est une grande réussite car il accomplit pleinement les recommandations du manuel ou de l'atelier ; on éprouve à le lire la même satisfaction qu'avec tous ceux qui sortent de la même manufacture." Dans la réalité, les choses ne se passent évidemment pas comme ça et les auteurs intéressants se manifestent en métabolisant/dépassant les règles dans leur propre style, pas en les exécutant de la manière la plus transparente possible, ne crois-tu pas ?

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Onirian
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Message par Onirian » mar. déc. 21, 2010 3:22 pm

Le style n'est pas un critère pertinent pour juger d'une oeuvre de fantasy/SF/fantastique.
Ca fait une bonne dizaine de fois que je relis cette phrase, mais... J'sais, pas, y a un truc qui me gène.
Les critères, ce serait quoi alors ? L'évasion ? De bons personnages ? Une histoire qui prend aux tripes ? Le fait de s'endormir à quatre heure du mat parce qu'à 22 heure, on voulait lire juste... un... dernier... chapitre ?

Quand je lis, je veux que le livre m'attrape et me plonge ailleurs, de force s'il le peut. S'il y arrive, je peux lui pardonner beaucoup, notamment un style moyen. J'ai adoré la série de l'Ange de la Nuit (Brent Weeks), mais je ne garde aucun souvenir de son "style".
Ca, c'est pour abonder dans ton sens.

Maintenant, à la même époque, j'ai lu "La Prêtresse blanche" de Trudi Canavan. L'histoire est classique et le style déplorable (selon mes critères, forcément partiaux, de simple amateur de fantasy). J'ai fini le livre à grand peine, et seulement pour un ou deux personnages qui sortent un peu du lot, et je ne lirai pas les suivants (et probablement rien d'autre de Trudi Canavan avant très longtemps).
Un autre exemple, j'ai lu "L'enfant de sable" de Tahar Ben Jelloun. (Pour le coup, c'est de la blanche, pas de la fantasy). Le style est à tomber, chaque mots choisis, ce bouquin est une poésie de la première à la dernière phrase. Par contre, s'il y a une histoire, je l'ai pas vraiment trouvée. Au final, ce livre est pour moi une merveille. Le style a complètement porté le livre, du coup j'ai pardonné le fait que je ne me souvienne d'aucun personnage et de seulement une seule scène du livre. Le contraire exact de Weeks.

Alors quoi ? Le style pas un critère pertinent ? Non... Ca continue de me gêner. Que ce ne soit pas le seul critère, pourquoi pas, j'adhère. Un livre de sfff, avant tout, ca doit raconter une histoire, parler de personnage, emmener le lecteur ailleurs. Mais de là à dire "pas du tout un critère ?". Non, je peux pas.

Après, bon ou mauvais... Au minimum, il doit être capable de s'effacer derrière une bonne histoire avec de bons personnages. Au mieux, il porte l'histoire et double le plaisir.
Mais un mauvais style, ca tue un bouquin plus surement qu'un spoiler.
Et d'un point de vue personnel, j'irai jusqu'à dire que on ne peut probablement pas avoir de bons perrsonnages écrit avec un style moisi. Il ne s'agit pas d'établir un style-étalon, à l'aune duquel on pourrait juger de ce qui est "bien" ou pas. Non, c'est nécessairement beaucoup plus complexe, plus subtil. Un style, ca "fonctionne" ou pas dans un contexte précis, et c'est remis en cause à chaque livres, à chaque histoires.

Et qui pour juger si un style est bon ou pas... Pour ne citer qu'eux, ma foi, c'est un forum rempli d'éditeurs... Ce serait pas genre un peu leur premier métier ? Le truc à partir duquel ils peuvent commencer à bosser vraiment ? Et rien ne nous oblige à prendre ceux qu'ils disent pour argent comptant.
LN a dit "Argh." en lisant l'extrait de "Sans âme". J'ai lu aussi... Ptête pas argh à ce point, mais un peu quand même. Une chouette idée, une (tentative d') ambiance et une dérision qui me fait penser au film "Adèle Blanc-Sec", mais ne t'en déplaise, le style pêche, certaines phrases ne coulent pas, et pour le coup, justement, ce n'est pas un effet de style volontaire. Je n'ai pas du tout accroché avec l'effet du zozotement vampiresque. Le parti pris humoristique aurait pu être interessant, mais manque de "style", pour être vraiment drôle.

ps : je dis "tu", mais c'est juste stylistique ;-p les réflexions sont plus larges que ca.
Tomber dans l'eau ne noie pas, y rester oui.
Proverbe Pyrelien.

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Cachou
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Message par Cachou » mar. déc. 21, 2010 3:25 pm

Jean-Claude Dunyach a écrit :
Erion a écrit :
Lem a écrit : Tu confonds pour me faire plaisir esthétique et politique, c'est bien. Et tu fais semblant de ne pas comprendre, c'est bien aussi. L'alternative n'est pas celle que tu décris, tu le sais parfaitement. On ne parlait pas de commerce mais de critères de jugement. Si tu refuses de te mouiller et d'élucider ce que sont, ou ce que pourraient être, de tels critères, tu abandonnes ta capacité de jugement au marché et tu dis en substance : "est bien ce qui se vend". Si c'est ta position, tu devrais l'expliciter.
Je l'ai pourtant assez dit : je ne distribue pas de bons points en matière de style. Ce que vous nommez "bien écrit", c'est juste des critères de classe, ça ne repose sur rien d'objectif.
Ce qui signifie que MES critères de "bon style" n'ont pas d'autre valeur autre que ma personne. Je ne vois pas au nom de quoi, je les imposerai aux autres.

Le marché est le cadre économique qui décide de la vie et survie des maisons d'édition. Vouloir s'en abstraire au nom de critères esthétiques, c'est de la politique, pas de la critique littéraire.
On peut décider "finalement, on se fout que des gens achètent et lisent les livres qu'on publie", c'est une posture politique. Ok. Très bien. Est-elle réaliste ou suicidaire, je n'ai pas à commenter cela, c'est un choix.
En revanche, faire semblant d'avancer que les critères esthétiques ne sont qu'esthétiques et qu'il n'y a rien de politique derrière, c'est quand même un peu se moquer du monde.
Des tas de personnes font comme si le critère du "c'est bien écrit/mal écrit" était une évidence partagée par tout le monde, qui ne mérite pas d'être explicitée ou discutée. Or, les rares fois où j'ai voulu en savoir un peu plus, chercher ce que ça voulait dire, j'ai bien vu que personne ne savait trop ce que ça recouvrait en réalité (un peu comme le terme métaphysique, hein ?).
A partir du moment où en dehors de 4-5 personnes, de groupes différents, de cultures différentes, ne se mettent pas d'accord, pour moi, c'est le signe qu'il faut placer le critère "style" dans la catégorie des critères "à la con".

On peut discuter sans fin si un livre est ou n'est pas de la SF. On le fait régulièrement ici, chacun peut exposer ses raisons de classer ou de ne pas classer, ça peut se discuter, et un observateur extérieur peut, au final, se faire un avis. Dans les "discussions" sur le style, en gros, les arguments c'est "c'est vachement mal écrit" "c'est superbement écrit". Point. Ca va rarement plus loin (parce que dès qu'on va plus loin, on se rend compte de tout ce qui est d'intime dans l'appréciation du style). Alors je trouve plus pertinent les critères qui permettent de discuter que ceux qui se résolvent à coups d'arguments d'autorité (style "moi j'ai fait l'école normale !", "moi j'étais à la sorbonne !").

Formulé de cette façon, je suis assez d'accord. Il est très difficile de s'accorder sur le fait qu'un texte est bien ou mal écrit (on y arrive parfois pour les "très mal", et encore).
Personne, et surtout pas Erion, ne dit qu'il faut négliger son écriture. Par contre, il existe une écriture "utilitaire" en SF (enseignée par exemple dans les ateliers d'écriture américains et théorisée via de nombreux livres) qui ne correspond pas aux critères du "bien écrire" façon germanopratin, mais qui aborde plutôt les sujets de la gestion d'information (un point qui diffère fondamentalement en SF et en littgen, à mon humble avis), du sense of wonder, etc. Ce style utilitaire, que l'on retrouve dans plein de bouquins anglosaxons, rend l'exercice de qualification "bien/mal écrit" un peu vain, toujours AMHA. Et, comme Erion, je considère que les livres que je trouve "bien écrits" ne le sont pas dans l'absolu, ils ont une musique qui ME parle, mais qui ne parlera pas nécessairement à d'autres. Et dire d'un livre qu'il est "mal écrit" sous-entend de ma part que je peux lister des "défauts" explicites (erreurs de structure, incohérences, personnages et décors de carton-pâte, phrases mal foutues, manque d'information sensorielle, abondance de clichés, etc.) en nombre suffisant - et que je suis prêt à les citer si on me le demande. Mais je peux également citer plein de livres que j'aime possédant une partie des défauts que je viens de citer.
Tout cela est bien subjectif, n'est-il pas ?
Par contre, c'est déjà plus facile de caractériser de façon à peu près objective certains des aspects purement SF d'une oeuvre (l'originalité conceptuelle, le travail de métamorphose, la gestion de l'anticipation, etc.). A ce titre, la critique SF possède des outils spécifiques. Ça vaut la peine de s'en servir, quand on le peut.
+42, surtout pour les bouquins anglo-saxons, le Bret Easton Ellis que j'ai lu hier a encore confirmé la chose (ce n'est pas le cas pour tous les bouquins anglo-saxons, loin de là, mais il y a quand même une certaine "école" (je ne trouve pas le terme approprié) de cette écriture factuelle qui a beaucoup de succès en Amérique notamment, et qui a accouché de pas mal de bons livres au style parfois "neutre" si on peut qualifier un style de cette manière).

Le style, question de goûts et de couleurs (et les goûts et les couleurs, vous connaissez les suite).

rmd
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Message par rmd » mar. déc. 21, 2010 3:26 pm

Onirian a écrit :Les critères, ce serait quoi alors ? L'évasion ? De bons personnages ? Une histoire qui prend aux tripes ? Le fait de s'endormir à quatre heure du mat parce qu'à 22 heure, on voulait lire juste... un... dernier... chapitre ?
pas dur : sense of wonder.
Après des années de cérémonie du Thé, il n’y a rien de meilleur que de vomir de la Bière.

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Message par Virprudens » mar. déc. 21, 2010 3:29 pm

Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer pourquoi Erion n'est pas nominé aux Razzies ?
- Please, be polite.
- Go fuck yourself.

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Message par marypop » mar. déc. 21, 2010 3:29 pm

rmd a écrit :
Onirian a écrit :Les critères, ce serait quoi alors ? L'évasion ? De bons personnages ? Une histoire qui prend aux tripes ? Le fait de s'endormir à quatre heure du mat parce qu'à 22 heure, on voulait lire juste... un... dernier... chapitre ?
pas dur : sense of wonder.
Voilà :)

Et pour répéter ce que j'éi écris plus haut, les bouquins tellement mal écrits que le sow ne marche plus, ça existe, n'en déplaise à certains.
Et non ça ne s'argumente pas par des extraites puisqu'on n'est pas dans l'exégèse, mais au contraire, justement dans une certaine spécificité de la littérature SF
si on commence à mélanger sf archaïque et proto-sf, personne ne s'y retrouvera plus.
Dieu.

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Message par marypop » mar. déc. 21, 2010 3:30 pm

Virprudens a écrit :Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer pourquoi Erion n'est pas nominé aux Razzies ?
Parce qu'il n'a rien publié cette année ?

(je suis méchante aujourd'hui tiens ... )
si on commence à mélanger sf archaïque et proto-sf, personne ne s'y retrouvera plus.
Dieu.

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