Maëlig a écrit :J'ai l'impression que ce qui dérange c'est parfois le fait que le livre soit rangé dans le rayon SFFF, ou qu'un ami collègue te dise "ah moi aussi j'aime bien le fantastique, tiens tu connais Chattam?". Ca revient à faire un amalgame entre le "style Chattam" et les incontournables de la SFFF, du coup on se sent attaqué dans son identité. C'est ça qui va faire, je pense, qu'un bon bouquin jeunesse rangé dans la mauvaise "catégorie" va être hué par des critiques, alors que si le même bouquin avait été mis dans un autre rayon (ou assimilé à un autre "catégorie"), il aurait reçu un bon accueil. Comme quoi, ça tient à peu de choses.
Je suis assez d'accord. Il y a forcément une sorte de volonté de maintenir une "cohérence qualitiative" (si j'ose l'expression) d'un domaine que l'on apprécie, en oubliant (ou plutôt en sous-estimant) le fait que les demandes ne sont pas les mêmes selon les publics. On se demande bien pourquoi les lecteurs qui se régalent avec Chattam ne pourraient pas avoir leur nourriture favorite, et on se demande aussi à quoi cela peut bien servir d'insister sur la faiblesse (supposée) de ses romans. Les faits sont là: il est apprécié par un public qui n'est pas formé que de gros bourrins. Et encore une fois, tous les auteurs "nuls" que le critique (prenons Thomas) qui a descendu Chattam descend également ne rencontrent pas nécessairement le même succès. C'est donc qu'il y a quelquie chose que le critique ne parvient pas à (ou que cela n'intéresse pas de) caractériser qui distingue Chattam de tas d'autres auteurs considérés comme tout aussi mauvais par le critique (personnellement, le travail du critique m'intéresserait davantage s'il se concentrait sur la résolution de cette énigme, mais ce n'est que mon intérêt personnel).
Ce n'est pas très brillant, mais ce n'est pas bien grave, tout de même: fort peu nombreux seront les lecteurs qui auraient aimés Chattam s'ils avaient lpu le lire, et en auront été dissuadés du fait de la critique négative. L'élan du bouche à oreille, à ce niveau (les gens se conseillent entre eux ce genre de roman polulaire) est infiniment plus fort. Sa réputation n'est plus à faire, pour tout un lectorat.
Ce n'est pas brillant, mais je comprends cependant tout à fait une bonne partie du ressentiment du critique, qui est plus lié, me semble-t-il, à la dureté grandissante jusqu'à l'angoissant des conditions économiques qu'à une véritable allergie à Chattam (qui ne doit guère l'intéresser d'un point de vue littéraire, ni en bien, ni en mal, en fait). Au fil du temps, la niche éditoriale, qui n'était pas très grande mais était tout à fait viable, dévolue aux auteurs un peu "raffinés" de SFFF, a eu tendance à se réduire, rendant difficile la perpétuation de ce raffinement, ce qui est, je le pense, infiniment regrettable. Je m'explique donc parfaitement le ressentiment, qui consiste à dire que les bouquins trop "simples" bouffent le peu de place des bouquins plus "travaillés" (là, je simplifie à la hache..).Mais c'est un problème à régler (s'il peut l'être...) avec les éditeurs et toute l'économie liée à l'édtion... Mais Chattam, lui, il n'y est pour rien, et en tout cas, je lui souhaite de continuer à faire le plaisir de ses lecteurs.
Oncle Joe