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On parle d'un critique gastronomique, quelqu'un qui va transcrire ce qu'il ressent et pas pour le petit futé.Cibylline a écrit : Tu peux vraiment faire ça avec tout. C'est de l'ordre du don, même si je ne sais pas trop à quoi ça peut te servir dans le quotidien, mais c'est un don quand même.
C'est quoi dans le mot "éduqué" que tu n'as pas compris ?Evidemment, dans ton monde, n'importe qui est auteur, mais n'importe qui ne peut pas avoir le palais éduqué...
Oui, quand quelqu'un dit "c'est mal écrit", il ne fait que dire qu'il n'aime pas (cf Kant ou Spinoza, ou Lucrèce). C'est la seule chose dont on soit sûr. Après, ce qu'il aime dans un texte, pourquoi il n'aime pas, on en sait rien du tout, c'est propre à chacun.Cibylline a écrit : Parce que tu sais ce qu'il y a dans la tête des gens et tu sais que, quand quelqu'un écrit "c'est mal écrit", c'est uniquement parce qu'il n'aime pas. (D'ailleurs, quand bien même, il y a bien plus malhonnête, comme d'être de mauvaise foi dans un débat.)
Tu as raison, je n'en sais rien, puisque comme je l'ai dit ça m'endort et ça me gonfle les intestins. Comme toute la littérature psychanalytique. (Au passage, je ne crois pas que Proust décrive une société ; il décrit le jeu social et son incapacité -personnelle- à s'y insérer. Mais je suis une buse en littérature, donc il convient de prendre ce commentaire avec des pincettes de 12 pieds de long)Le_navire a écrit :@MF : non, tu ne peux pas dire : Proust, c'est mal écrit.
Objectivement, Proust s'exprime dans un vocabulaire riche et grammaticalement raffiné. Il a un sens du rythme de la phrase qui lui est propre tout en étant lisible à haute voix par le premier venu des comédiens amateurs (je veux dire par là que même celui qui ne maîtrise pas sa diction à la perfection court peu de risque de s'emmêler les pinceaux dans la lecture, d'accrocher sur des segments de phrases parce que leur rythme tombe à plat). Sa construction des personnages est sans faille, tu ne les verras jamais agir d'une manière qui est en contradiction avec l'idée qu'il en a précédemment construite, ou alors il t'amène à la contradiction de manière à ce qu'elle te semble, dans les circonstances où elle se produit, parfaitement naturelle et compréhensible. Lorsqu'il ouvre une porte dans son récit, elle n'est jamais gratuite, elle est là pour faire sens, et être refermée, parfois dans le volume, parfois dans un autre, mais toute son oeuvre se tient et tu n'auras jamais l'impression qu'il t'a frustré d'une réponse. Si tu ne l'as pas vue, c'est que tu l'as loupée, et si tu relis, tu la trouves.
Pour celui qui aime (oui, là on est dans le subjectif) la langue de l'auteur, et qui n'éprouve pas d'ennui à la lecture d'un roman qui décrit une société plutôt que de raconter une histoire (autre choix subjectif) Proust est un régal. Pour celui qui n'aime ni l'un ni l'autre, ou qui ne se retrouve pas, dans sa subjectivité personnelle, dans l'un ou l'autre aspect de ses romans, alors oui, Proust est chiant comme la pluie. Mais ce n'est pas mal écrit.
Et ?Erion a écrit :On parle d'un critique gastronomique, quelqu'un qui va transcrire ce qu'il ressent et pas pour le petit futé.
C'est quoi dans le mot "éduqué" que tu n'as pas compris ?C'est quoi dans le mot "éduqué" que tu n'as pas compris ?
Oh, ben, ça, je crois qu'on peut tous le dire. Enfin, un truc qui va faire l'unanimité... je crois ?Et quand je regarde la liste des auteurs que j'apprécie, il serait difficile d'y voir une quelconque unité de style ou d'écriture.
En fait, je me rends compte, c'est juste que ta pensée est particulièrement embrouillée.Alors je ne vois pas pourquoi certains s'acharnent à déguiser leurs "j'aime/j'aime pas" sous une notion aussi peu définie que "c'est bien/mal écrit".
Il y a longtemps que je rappelle qu'un VRAI littéraire est bon en maths et en logique, et réciproquement.Cibylline a écrit : Tiens, histoire de lancer un nouveau troll, z'avez remarqué combien souvent les gens, dont la logique est brouillée et qui sont donc fâchés, avec les maths vous cachent ça sous le fait qu'ils sont des littéraires ?
Pas de bol, je suis un matheux :pCibylline a écrit : Tiens, histoire de lancer un nouveau troll, z'avez remarqué combien souvent les gens, dont la logique est brouillée et qui sont donc fâchés, avec les maths vous cachent ça sous le fait qu'ils sont des littéraires ?
Mais ça n'alimente pas du tout le troll, ça... et ça veut juste dire que, quand les gens me disent ça, ils se trompent sur leurs propres capacités. Dingue.bormandg a écrit :Il y a longtemps que je rappelle qu'un VRAI littéraire est bon en maths et en logique, et réciproquement.Cibylline a écrit : Tiens, histoire de lancer un nouveau troll, z'avez remarqué combien souvent les gens, dont la logique est brouillée et qui sont donc fâchés, avec les maths vous cachent ça sous le fait qu'ils sont des littéraires ?
Je sais distinguer ce que j'aime (qui n'est pas toujours bien écrit) et ce que je n'aime pas (même si j'en reconnais parfois la qualité de l'écriture). Proust me déplait, mais je n'en contesterai pas le style. Le style de KSRobinson me paraît digne de celui de Proust pour ce qui est de l'illisibilité, mais je ne dirai pas qu'il écrit mal.Cibylline a écrit :Non.Erion a écrit :Oui, quand quelqu'un dit "c'est mal écrit", il ne fait que dire qu'il n'aime pas.
Toujours pas.
Et, à la 30ème page, ça n'aura pas bougé...
Oh, punaise, un matheux sans logiqueErion a écrit :Pas de bol, je suis un matheux :pCibylline a écrit : Tiens, histoire de lancer un nouveau troll, z'avez remarqué combien souvent les gens, dont la logique est brouillée et qui sont donc fâchés, avec les maths vous cachent ça sous le fait qu'ils sont des littéraires ?
C'est pas très grave si tu ne comprends pas. On est suffisamment nombreux sur ce fil à partager la même idée (Jean-Claude, Lensman, Draco, Silmaril), et cette idée a été défendue par suffisamment d'autres que moi auparavant pour savoir que ça tient plutôt bien la route comme idée.Cibylline a écrit :Non.Erion a écrit :Oui, quand quelqu'un dit "c'est mal écrit", il ne fait que dire qu'il n'aime pas.
Toujours pas.
Et, à la 30ème page, ça n'aura pas bougé...
A chaque fois que je lis ce genre de remarque (qui me semble très juste), je pense à la musique (une obsession, vous avez remarqué) où ce genre de situation me semble assez courant et flagrant à constater. On se trouve (enfin, moi...) totalement décontenancé devant des musiques dont on ne sait que faire, et dont on voit pourtant qu'elles sont appréciées, et qui peuvent par ailleurs être très sophistiquées dans leur mise en oeuvre. Dans ce cas, on fait souvent semblant de croire que ces musiques ont une sorte de "vraie" valeur "absolue", au prétexte que leur mise en oeuvre est sophistiquée (sophistication apparente = valeur). Mais ça ne va pas, parce que ce n'est plus d'une valeur "musicale" dont il est question.MF a écrit :
Partant, je suis totalement incapable d'apprécier son écriture. Et donc incapable de dire "j'aime / j'aime pas".
Et je suis incapable d'évaluer son écriture par rapport à quelque référentiel que ce soit. Et donc incapable de dire "c'est bien écrit / c'est mal écrit"
