Lensman a écrit :A mon sens (je me répète un peu, ça a déjà été soutenu...), la bonne attitude, pour l'auteur, c'est de donner l'impression d'être assez zen (feindre cependant de temps à autre une infime ébauche d' énervement, pour que cela ait l'air naturel), et, en même temps, dresser avec soin et méthodiquement la liste des fâcheux qu'il tâchera de faire payer (les téléphones portables et autres gadgets électroniques rendent la chose aisée), Un jour ou l'autre, quand il en aura l'occasion, au moment où ils ne s'y attendront pas nécessairement. Si la vengeance n'est pas létale ou au moins n'empêche pas le fâcheux de communiquer avec le monde extérieur, éviter alors les phrases du type: "Tu te souviens, il y 25 ans, quand tu avais qualifié ma trilogie de sous-bouse immonde ? Je crois que tu vas le regretter...", sinon, les autres fâcheux pourraient se méfier. Mais s'il n'y a pas risque, ne pas se priver de ces délicieuses remarques, au moment de tourner le robinet d'acide...
Oncle Joe
Faut avoir du temps à perdre!
Le mec qui traite ma trilogie (je hais les trilogies, je l'ai déjà dit?) de sous-bouse immonde a droit à des insultes partagées avec mon chien dans le silence de mon bureau puis j'oublie...
J'ai moyen du temps à consacrer aux idées négatives, en général. Surtout depuis que j'ai des moments uniques, des lecteurs qui viennent me voir parce qu'ils ont aimé le premier bouquin et viennent chercher les suivants.
Alors, celui qui trouve que c'est une bouse peut lire autre chose et s'en tenir là. C'est ce que je fais quand un livre m'emmerde... (et Dieu sait si je m'emmerde régulièrement, depuis quelques années...)
Je crois qu'à force de parler du sacro-saint lecteur, singulier et non catégorisé, on oublie l'idée que chaque auteur a ses lecteurs. C'est ce que je me dis à chaque fois que j'entends ce discours "le respect DU lecteur" "le lecteur attend..." "j'écris pour LE lecteur". Perso, j'ai assez bien compris qui étaient mes lecteurs, je suis parfois étonnée et je n'ai pas envie de consacrer tellement de temps aux autres.
Le célibataire fan pur et dur de hard science de plus de 40 ans aura un peu de mal à se dépatouiller des histoires de famille et de tabous, de grossesse et de freaks de Narcogenèse.
Je pense que lui et moi pouvons nous sourire cordialement et reprendre de cet excellent Bordeaux en attendant le discours de clôture.