Parce que "l'oeil" d'un auteur sur le travail d'un autre auteur, est un oeil particulier. Il faut des conditions particulières.Patrice a écrit :Salut Erion,
C'est ton choix, et celui de Jeanne. Mais c'est un tort. Vous pouvez être auteurs et honnêtes. Ce qui importe, ça n'est pas ce qu'est le critique (auteur, éditeur, prof, etc.), mais l'honnêteté avec laquelle il critique.
Qui pourrait prendre mal ce que vous pourriez dire d'un livre si c'est fait honnêtement?
Pour l'émission "Mauvais Genres" de France Culture, Angelier m'a demandé de participer à l'émission consacrée à "Rosée de feu" de Xavier Mauméjean. J'y étais présent en tant qu'expert, mais j'ai aussi donné mon avis sur le roman de Xavier. Il se trouve que j'ai sincèrement aimé ce roman, je ne me suis pas gêné pour le dire, mais le cadre était clair. Les rôles bien distribués.
(Et si je peux me permettre une remarque perfide - éloignez les jerricanes -, à l'époque personne ne m'a accusé de copinage envers Xavier. Comme quoi selon l'auteur qui est l'objet du copinage, les réactions ne sont pas les mêmes.)
Dans le cadre d'un forum comme actuSF, les rôles sont flous. On va critiquer un ouvrage de tel auteur qui lui aussi participe au forum, avant que son propre roman soit critiqué aussi par l'auteur en question. Et tout ce petit monde va se retrouver en salon et festival.
L'expérience montre que l'atmosphère par la suite, quand les gens se rencontrent in vivo, devient bien moins sympathique. A partir du moment où, entre auteurs, ce que fait l'autre n'a pas d'influence directe sur ce que l'on fait, où on peut apprécier l'individu mais pas forcément ce qu'il écrit (il y a des auteurs que j'adore en tant que personne, mais qui écrivent des trucs qui me tombent des mains), la solution prudente est de ne pas créer plus de tensions que nécessaires. Les égos des auteurs sont des choses fragiles, à manipuler avec précaution.
Déjà que les critiques les malmènent parfois sans vergogne, pas la peine d'en rajouter.