est-ce que la dépolitisation de la vie publique...

[Anne]

Comme Erion et Roland, j'ai du mal à accepter tes prémisses.

ce sont ceux de MF

Comment l'entends-tu ?

Il me semble que la SF "politique" des années 1970 était en effet considérablement plus
tapageuse que celle d'aujourd'hui. Plus arrogante, aussi, plus grande gueule. Mais pas
forcément plus donneuse de leçons, paradoxalement.
Au risque de la caricature, je suis tenté de dire que ce glissement ne se limite pas à la
SF : l'air du temps a changé, les certitudes bruyantes sont moins à la mode...

je l'entends comme ça

Présent flou et anxiogène... Ca compte non?
Je ne connais pas assez la SF pour répondre précisément mais il me semble que l'anticipation, par exemple (et ses grandes mises en garde politiques) s'est construite à partir de périodes marquées par des dictatures et des abus moraux en tout genres, comme la dystopie d'ailleurs... Que l'engagement politique repose sur une réaction par rapport à quelque chose de particulièrement brutal, violent et hélas stable.
Comment le faire sur du mou et du fuyant? (C'est à dire la base de notre système politique actuel, mono-parti).
A une époque en plus ou on confond réaction, émotion et pensée... L'indignation, justement.

[silramil]

On parle de la SF ou du discours médiatique ?

[Anne]

On parle SF et politique (donc information, non?). Enfin, vous parlez. Moi je tente de comprendre.

[dracosolis]

On parle de la SF ou du discours médiatique ?

clairement on mélange un peu les deux, ça se justifie par le fait que la prise de position de l'auteur de SF est médiatique AUSSI mais également par le fait que normalement la vie publique (et donc le discours médiatique ) ne lui est pas étranger
cela dit, c'est peut-être pas faux qu'il faudrait distinguer un poil

[Anne]

Le discours ne lui est pas étranger et, à quelques exceptions près, c'est par les médias qu'il a les informations et c'est pour les autres qu'il doit savoir les décrypter, justement...

Vous êtes lourds, le dimanche, vous savez? Vous pouvez pas parler du temps qui passe comme tout le monde?

[bormandg]

Quand on me parle de dépolitisation, que ce soit au sujet d'une branche littéraire ou de la vie publique, je repense à la solution d'un problème de maths qu'ont connu les étudiants de ma génération: La droite est toujours apolitique.

[MF]

Au risque de la caricature, je suis tenté de dire que ce glissement ne se limite pas à la
SF : l'air du temps a changé, les certitudes bruyantes sont moins à la mode...

Draco ayant peu ou prou modifié les prémisses, je vais reposer (en paix) la question

le SF "politiquement engagée" me semble avoir été plus une littérature de questions que de certitudes

elle tentait de faire réfléchir le lecteur (*) sur les conséquences possibles de ses choix politiques plutôt que de lui assener des vérités

à titre d'exemple, les romans et nouvelles de SF sur l'usage militaire de la fission nucléaire (dont le psot-apo-nuc des 70') contenait souvent plus d'informations factuelles sur la technologie et ses possibles conséquences/incidences sociales que les discours politiques ou les articles de journaux
OK, il y avait aussi de la purement "engagée" (gardarem lou Larzac), mais je ne parle pas de celle-là

je pourrais prendre, de la même manière, les romans et nouvelles de SF sur l'usage "sociétal" de la technologie financière (ou de la technologie marketing "Planète à gogos"...)


(*) ou plus exactement de le conduire à réfléchir par lui-même en lui donnant des éléments de cartographie scientifiques et sociales

[MF]

mon propos n'est pas de savoir si c'était mieux avant (*), mais si il y a une évolution parallèle et indépendante ou une causalité



(*) pour les vieux (**), c'était TOUJOURS mieux avant
(**) dont moi

[bormandg]

Je regrette de ne pas avoir le temps de participer cet après-midi. J'ai gardé un mauvais souvenir de la SF politique des années 70, qui forçait tellement les traits que la première réaction du lecteur était : "ce n'est pas comme ça" ret la seconde, conséquente: "finalement, tout va bien". Désolé, mais l'exagération excessive aboputissait, souvent, à rfaire rejeter la question même posée. Quand bien même elle était réellement importante, voire urgente.
Sinon la correllation est certaine, la SF n'ayant jamais été détachée du réel. Une relation de causalité, par contre, j'en doute.

[bormandg]

(*) pour les vieux (**), c'était TOUJOURS mieux avant
(**) dont moi

Dans le cas présent, je ne suis pas d'accord. La disparition de la SF engagée n'est pas un mal. La réflexion est plus sereine, sans avoir disparu.

[Roland C. Wagner]

Mouais, m'enfin, y a des gens qui m'ont taillé un costard d'auteur engagé à cause de La Saison de la Sorcière alors que 'était juste une foutue satire.

Oké, je boucle un peu, mais ça me gave qu'il y ait autant de gens qui ne font pas la différence entre engagement et se fendre la gueule avec ce qui te fiche la trouille.

[dracosolis]

Mouais, m'enfin, y a des gens qui m'ont taillé un costard d'auteur engagé à cause de La Saison de la Sorcière alors que 'était juste une foutue satire.

Oké, je boucle un peu, mais ça me gave qu'il y ait autant de gens qui ne font pas la différence entre engagement et se fendre la gueule avec ce qui te fiche la trouille.

dans la mesure où y'a des tas de gens qui ne font pas la différence entre leurs tripes et leur tête
(nous les premiers à nos moments perdus^^)
je te trouve bien réactif sur le sujet mon Roland, laisse-aller, c'est une valse, ou je te préviens je te fais un couplet sur LVA qui n'est PAS "une merveilleuse ode écologique"


(ah et puis les nazes sont nazes, c'est même à ça qu'on les reconnaît )

[Anne]

Draco, tu es le mal. Pourquoi tu relances avec le coup des tripes?
"Parce qu'à force d'écrire avec ses tripes, on a du caca sur les doigts.", sans doute?

[Anne]

Du coup, vous avancez qui, comme auteurs de SF engagés actuels?

[Lensman]

Dan Simmons, républicain dur (pour le prochain bouquin à paraître en A&D).

Oncle Joe