Sylvaner a écrit :Gérard Klein a écrit : Cette littérature, assez réactionnaire, comme la Fantasy d'aujourd'hui pour l'essentiel, est souvent régionaliste et d'inspiration plus ou moins chrétienne. On n'est plus vraiment dans le roman historique mais bien dans des Moyen-Âges de pacotille.
Sur un plan pseudo-savant, on en trouve un écho un rien vychiste dans les essais d'Henri Dontenville sur la mythologie française.
Faut lire un peu, mon gars.
Bonsoir,
je trouve cette partie de l'argumentaire assez abrupte, surtout venant de quelqu'un qui clame n'avoir jamais réussi à s'intéresser à la fantasy.
Je connais assez mal la proto-fantasy en question, juste par un certain nombre d'ouvrage du type "contes et légendes de nos régions" distribués comme prix d'excellence dans les écoles rurales des années cinquante... mais le peux que je connais ne me paraît pas réactionnaire dans les contenus. Folklorique, oui, mais pour parler de "réaction" il faudrait postuler un refus de la modernité que je n'y vois pas. Au cinéma, est-ce que "les Visiteurs du Soir" ou "la Belle et la Bête" sont réactionnaires ?
Quant à la fantasy d'aujourd'hui... disons qu'elle me paraît aussi progressiste et aussi réactionnaire que la SF, dans toutes leurs diversités respectives.
Je me demande d'ailleurs, pour raccrocher un instant au sujet initial, si le rejet du chapeau "Imaginaire" n'est pas chez les intervenants de ce fil corrélé avec l'intérêt exclusif pour la SF... les lecteurs de SF et de fantasy acceptant plutôt mieux l'étiquette. Il faudrait cela dit que je vérifie qui a dit quoi, et ça ne va pas être possible - la sortie des écoles est imminente.
Non, les Contes et légendes, excellente collection au demeurant, paraît après la guerre, au moins pour ce que j'en connais.
La proto-fantasy dont je parle, de l'entre-deux-guerres, je l'ai surtout lue quand j'étais gamin, disons entre cinq et douze ans. Après, je suis passé aux choses sérieuses, la science-fiction et toute la littérature américaine, avec tout de même un détour par le policier, ah, la collection La Cagoule, où on trouvait du Léon Groc. L'homme qui fit chanter les astres, si je me souviens bien.
La proto-fantasy dont je parle était souvent catholique d'inspiration, régionaliste, assez souvent bretonnante, voire occitane (le côté troubadours et donzelles en hennin) dans mon souvenir. Il y avait même des espèces de bandes dessinées, peut-être après-guerre. Il m'en restait deux que j'ai remises solennellement il y a un bon bout de temps au DDL à l'Oncle pour qu'il les transmette à un véritable amateur.
Donc cette proto-fantasy était médiévisante, avait tendance à réhabiliter la noblesse pas toujours sans fondement du reste, Ils ne pouvaient pas être tous mauvais, même en faisant un effort.
Le Rocambole fera sûrement une incursion un jour sur ce genre de textes.
Je ne dis pas que c'était dominant, tout ne peut pas l'être, mais ça existait.
Oui, Les Visiteurs du soir, c'est pas mal (revu assez récemment) mais assez réactionnaire. J'ai un peu de mal à considérer ça comme un film "résistant" comme, parait-il, certains l'ont fait. La Belle et la bête, c'est beaucoup plus tard, et Cocteau, on aime ou pas, mais je ne le trouve pas trop progressiste. Ce qui du reste ne me gène en rien.
Bref, il y avait dans cette littérature proto-fantasy, un côté appuyé, c'était le bon temps, avec de vraies valeurs, le courage, la générosité, l'amour sincère et impossible, tout ce qu'on a perdu au 18ème et même dès la Renaissance.
En plus, comme dans la fantasy actuelle, c'était des conneries sur le Moyen-Âge qui était bien plus riche intellectuellement et scientifiquement que ça. Un bouquin récent vient de paraître sur les inventions du M-A et c'était pas triste.
Mon immortalité est provisoire.