Lensman a écrit :A propos des "illustrés" français pour la jeunesse de la fin des années trente, il faut aussi voir que ce sont des constructions très curieuses, puisque ce qui fait leur succès, ce sont des bandes dessinées américaines qui ne sont pas des comics (ceux-ci n'existent pas encore), mais des productions (Flasdh Gordon, Mandrake, Le Fantôme du Bengale, Brick Bradford, etc) destinées aux grands quotidiens américains.
Je ne sais pas très bien comment se faisait la lecture des quotidiens dans les familles américaines de l'époque. Je supppose que ces bandes arrivaient évidemment à tomber sous les yeux des gosses, qui sont débrouillards. Mais elles n'étaient pas conçues pour cela.
Oncle Joe
Il me semble que ces pages étaient destinées aux suppléments dominicaux des grands quotidiens, qui étaient explicitement familiaux. Gros comme des bottins, il y avait des suppléments féminins, sportifs, etc, dans des cahiers séparés, et les BD visaient aussi à mon avis le public ado. On pourrait faire une anthologie des textes d'écrivains américains hors sf les décrivant avec des sanglots dans la plume.
Par ailleurs ces pages ont été montées de toutes les façons de la page au
strip et réciproquement. Y compris dans les éditions françaises, ainsi pour Brick Bradford, Luc Bradefer.
Enfin, il me semble aussi que le
strip proprement dit, la bande, est d'une invention plus ancienne que tu ne le dis.
Et enfin, Paul Winkler, le patron d'Opera Mundi pour la France a tout de suite compris l'immense parti qu'il pouvait en tirer. Charles Ronsac, qui avait travaillé avec lui dès avant la guerre et qui était devenu un ami chez Laffont, m'avait dit, je crois, que Winkler, ne parvenant pas à convaincre les patrons de presse, s'est créé son propre empire. Mais faudrait vérifier. Mon ami Charles est mort. Une table tournante?
Mon immortalité est provisoire.