Black-Out de Connie Willis

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Lensman
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Message par Lensman » mer. sept. 12, 2012 6:20 pm

Herbefol a écrit :
Lensman a écrit :Je ne vois vraiment aucune raison pour que le malheureux qui ignore ce qu'est le "Good Save the King (ou Queen)" sache qui est Shakespeare, et cette remarque, quoique formulée sur un ton ironique, est tout à fait sérieuse.
Je ne suis pas d'accord avec toi sur le God Save the King.
Je suis tout à fait convaincu que nombre de gens ne réagissent pas forcément en voyant God Save the King. Je rappelle quand même que ça fait soixante ans cette année que les britanniques ne chantent plus cette version, elle a donc eu parfaitement le temps de s'effacer des esprits.
Je pense que l'on peut aussi trouver des gens qui ne savent pas qui est Shakespeare...
J'ai vraiment l'impression que nous ne nous comprenons pas...
Ce pas bien grave, par ailleurs!

Oncle Joe

Herbefol
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Message par Herbefol » mer. sept. 12, 2012 6:50 pm

Lensman a écrit :Cela dit, le tour que prend la discussion sur Black-Out m'inquiète brusquement quant à l'avenir du genre "uchronie"...
Ah, tiens, je repense à la dernière uchronie que j'ai lu, Millecrabe. Dans le genre pas bon et inutile, de mon point de vue, c'est un bon candidat.
L'affaire Herbefol
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Herbefol
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Message par Herbefol » mer. sept. 12, 2012 6:52 pm

Lensman a écrit :J'ai vraiment l'impression que nous ne nous comprenons pas...
J'avoue ne pas saisir ce que tu reproches à ce foutu glossaire. Tu n'en as pas l'utilité, très bien. D'autres y ont trouvé un intérêt, tant mieux.
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eleanore-clo
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Message par eleanore-clo » mer. sept. 12, 2012 7:05 pm

Bonsoir

A la lecture des derniers échanges, il apparait que j'ai probablement mal présenté Black-Out.
On peut donc rassurer les habitués du forum : oui, Black-Out appartient bien au genre de la SF. Mais, à l'instar de Robin Hobb pour laquelle la magie reste toujours discrète, Connie Willis recourt avec parcimonie au thème du Voyage dans le Temps. La science-fiction est une fragrance délicate, un parfum mesuré dont l'usage excessif eut été inapproprié. Par contre, cette odeur est réelle, très perceptible. La trame narrative et le suspens perdraient clairement de leurs puissances sans les éléments venus de 2060. Je m'arrêterais là pour ne pas révéler de l'intrigue plus que nécessaire. Très probablement, Clear, le second volet du diptyque, nous rapprochera plus de la SF.

Cordialement
Eléanore-clo

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Lensman
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Message par Lensman » mer. sept. 12, 2012 7:31 pm

Herbefol a écrit :
Lensman a écrit :J'ai vraiment l'impression que nous ne nous comprenons pas...
J'avoue ne pas saisir ce que tu reproches à ce foutu glossaire. Tu n'en as pas l'utilité, très bien. D'autres y ont trouvé un intérêt, tant mieux.
Ce n'est pas tant le glossaire qui m'énerve (en lui-même, il est hilarant), mais le fait que ceux qui l'ont conçu ont fait n'importe-quoi.
Je n'en aurais pas reparlé (promesse d'ivrogne, me rétorquera-t-on… ayez des amis !), si la dernière critique mentionnée sur le fil n'y avait pas trouvé des qualités ! ( un "bonus"!). Pour moi, c'est gâcher du papier et prendre les lecteurs pour des imbéciles (l'auteur n'en étant pas responsable!). Note bien que je ne dis pas que ceux qui le consultent sont des imbéciles, je dis seulement qu'ils n'en ont aucun besoin pour comprendre de quoi il s'agit, et que s'il n'avait pas été là, ils s'en seraient passé sans problème. Et dans le cas, terrible, où effectivement l'incertitude sur le sens d'un mot ou une expression aurait été insupportable, le lecteur aurait pu aller consulter un dico ou Wikipédia. (Comme il pourrait le faire pour enfin savoir enfin qui diable est ce Shakespeare cité à tout bout de champ!)
Mais j'admets qu'il n'y a pas se polariser sur le glossaire (non imaginé par l'auteur, comme on l'a précisé). Ce n'est pas la raison pour laquelle j'ai trouvé le début (bien avancé) de ce roman ennuyeux et mal fichu (au moins pour les 340 première pages de la première partie...)
Il se peut que je perde quelque chose en ne lisant pas la suite, et ma critique serait peut-être moins négative si je lisais tout, c'est possible... Je ne le saurai jamais (sauf si on me propose une somme rondelette pour lire la suite, car je suis vénal!). Un roman auquel je n'accroche pas au bout d'autant de pages, je décide que c'est un roman qui ne me plais pas. J'assume la faiblesse de ma position critique à ce niveau...
Enfin, pour ne pas être négatif, je recommande la lecture de La Séparation de Priest. C'est tout aussi documenté sur la période que Black-Out, les personnages ont une profondeur psychologique qui rend beaucoup de points (vraiment beaucoup...) à celle des personnages de Connie Willis, et c'est vraiment surprenant... le genre de truc pour amateur de SF, quoi...

Oncle Joe

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Lensman
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Message par Lensman » mer. sept. 12, 2012 7:36 pm

eleanore-clo a écrit : La trame narrative et le suspens perdraient clairement de leurs puissances sans les éléments venus de 2060. Je m'arrêterais là pour ne pas révéler de l'intrigue plus que nécessaire. Très probablement, Clear, le second volet du diptyque, nous rapprochera plus de la SF.

Cordialement
Eléanore-clo
"Très probablement"? C'est balot, je ne suis pas joueur et donc je ne prendrai pas le risque du pari. Mais ça ne vaut que pour moi, heureusement pour l'auteur et ses éditeurs...

Oncle Joe

Fifokaswiti
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Message par Fifokaswiti » mer. sept. 12, 2012 8:31 pm

J'ai lu All Clear. Jusqu'au bout. Et effectivement, l'intrigue SF y trouve sa conclusion. Mais malheureusement, elle (l'intrigue SF) est d'une faiblesse confondante, et noyée dans des torrents de larmes. À force de patauger dans les flots lacrymaux, on perd intérêt.

(ceux qui trouvent qu'il y a un suspense dans Blackout sont priés de ne pas lire plus loin. Je ne dévoile pas le détail, mais les grandes lignes, schématiquement, quand même.)

On peut même spoiler un peu en disant qu'au fond, la résolution de l'intrigue (mince, mais pourquoi les voyageurs du futur sont-ils coincés dans le Blitz par l'action de moult coïncidences ?) fait appel aux mêmes ressorts que Le Grand Livre et Sans parler du chien. Simplement, comme c'est au moins la troisième fois qu'elle nous fait le coup du continuum auto-réparant (ce n'est pas un vrai spoiler, hein ?), eh bien, on ne peut pas s'empêcher d'être déçu.

(surtout que, bon, objectivement : le continuum espace-temps, qu'est-ce qu'il en a à faire, de qui gagne la seconde guerre mondiale, hein ? Pourquoi ce serait plus important que la chute d'un étourneau ? Enfin, là n'est pas le débat.)

Mon avis, qui n'engage que moi, est que ce très volumineux bouquin aurait gagné à n'être qu'un roman historique. La « légère connotation SF » est, à mon avis, très décevante, et gâche ce qui aurait pu être une belle chronique du quotidien anglais sous le Blitz.
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MF
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Message par MF » mer. sept. 12, 2012 9:36 pm

Fifokaswiti a écrit :Mon avis, qui n'engage que moi, est que ce très volumineux bouquin aurait gagné à n'être qu'un roman historique. La « légère connotation SF » est, à mon avis, très décevante, et gâche ce qui aurait pu être une belle chronique du quotidien anglais sous le Blitz.
ouais, mais un bouquin historique signé Connie Willis ne se serait probablement pas vendu (enfin, pas aussi bien)

et puis, il n'aurait pas décroché Hugo, Nebula ou Locus...
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

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Lensman
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Message par Lensman » mer. sept. 12, 2012 9:58 pm

MF a écrit :
Fifokaswiti a écrit :Mon avis, qui n'engage que moi, est que ce très volumineux bouquin aurait gagné à n'être qu'un roman historique. La « légère connotation SF » est, à mon avis, très décevante, et gâche ce qui aurait pu être une belle chronique du quotidien anglais sous le Blitz.
ouais, mais un bouquin historique signé Connie Willis ne se serait probablement pas vendu (enfin, pas aussi bien)

et puis, il n'aurait pas décroché Hugo, Nebula ou Locus...
Un soupçon effroyable me vient: les lecteurs de SF américains ont pris ce roman historique pour une uchronie!

Oncle Joe

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Message par Lensman » mer. sept. 12, 2012 10:18 pm

Fifokaswiti a écrit : larmes.
"Larmes" (en anglais: "tears"): mot employé par Winston Churchill, premier ministre britannique pendant la Seconde Guerre mondlale, dans un de ses discours:

"I have nothing to offer but blood, toil, tears, and sweat."

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Papageno
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Message par Papageno » jeu. sept. 13, 2012 5:09 am

A vrai dire, c'est assez fréquent aujourd’hui, beaucoup de livres de SF actuels sont en fait des livres appartenant a d'autres genres (historique, psychologique...) vaguement déguisé en SF .
Du coups, les amateurs de SF sont presque toujours déçus.
L’intérêt (si intérêt il y a) des ces œuvres n'est plus dans la SF

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Eons
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Message par Eons » jeu. sept. 13, 2012 5:30 am

on ne sait toujours pas ce que les personnages sont venus faire[/quote]Ils ont vu de la lumière, ils sont entrés voir… :lol:
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr

Herbefol
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Message par Herbefol » jeu. sept. 13, 2012 5:46 am

Fifokaswiti a écrit :J'ai lu All Clear. Jusqu'au bout. Et effectivement, l'intrigue SF y trouve sa conclusion. Mais malheureusement, elle (l'intrigue SF) est d'une faiblesse confondante, et noyée dans des torrents de larmes. À force de patauger dans les flots lacrymaux, on perd intérêt.
J'avoue ne pas comprendre où tu vois des flots lacrymaux. Je n'ai certes pas encore lu All Clear, mais Black-out m'a paru moins sombre que Le grand livre par exemple.
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Message par silramil » jeu. sept. 13, 2012 7:23 am

Papageno a écrit :A vrai dire, c'est assez fréquent aujourd’hui, beaucoup de livres de SF actuels sont en fait des livres appartenant a d'autres genres (historique, psychologique...) vaguement déguisé en SF .
Du coups, les amateurs de SF sont presque toujours déçus.
L’intérêt (si intérêt il y a) des ces œuvres n'est plus dans la SF
Quelques références ? ça m'intéresserait d'évaluer le phénomène.
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.

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Message par bormandg » jeu. sept. 13, 2012 9:55 am

Au passage puisque la discussion a avancé (ren cercle) quelques remarques
- que ce roman, d'après ce qui en est dit ici, soit certainement proche de la "frontière" entre littérature avec SF et littérature littéraire (sans la moindre trace de spéculation au-delà de la longeur du nez de l'auteur), que la seconde utilise de plus en plus souvent des thèmes ou des tropes de la SF, mais sans en approfondir la signification voire à quoi ils servent dans le livre, n'empêche pas la littérature spéculative d'être, en général, assez différente de l'autofiction goncourique;
- que la notion d'uchronie soit parfois utilisée de façon excessivement large (au point d'inclure quasiment tout roman historique, puisque ce qui est raconté ne s'est pas réalisé), ou qu'on puisse au contraire essayer de la limiter aux seuls romans qui imaginent un point de divergence et qui en étudient les conséquences possibles (j'avais, à l'époque, expliqué à PJ Hérault pourquoi je ne classais pas Millecrabe dans les uchronies, mais dans les univers parallèles; j'aurais éventuellement d'autres exemples à citer), peut donner lieu à une réflexion à part puisque ce roman ne développe pas (à moins que tel soit le cas dans la suite) une telle divergence liée à l'intervention des voyageurs temporels; quant à traiter les limites et les formes de l'uchronie "non SF", cela serait aussi un problème à traiter ailleurs...
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."

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