Le terme de "roman d'anticipation" ou celui d'"anticipation" au sens littéraire est beaucoup plus ancien que la collection du Fleuve Noir.
Il me semble l'avoir vu en sous-titre de romans parus dans l'entre-deux-guerres au minimum, et quand j'étais enfant, donc avant le FN, mon oncle qui aimait beaucoup ça parlait de romans d'anticipation pour qualifier des œuvres de Wells, de Conan Doyle, et les romans de Sciences et Voyages, entre autres.
Je n'ai pas le temps de faire des recherches mais nos érudits devraient trouver facilement des confirmations.
On en saura plus quand cette recherche aura abouti:
http://lire.ish-lyon.cnrs.fr/spip.php?article542
Le magazine belge éphémère "Anticipations" date de 1945/1946.
Je ne crois pas du tout que De Caro a utilisé le terme d'Anticipation pour sa collection pour s'opposer à Science-Fiction qui n'était pas tellement populaire en 1951, mais simplement parce que c'était le terme couramment utilisé en France alors.
Des anticipations ou science-fictions carrément optimistes, j'en n'en connais pas beaucoup. Du reste, un bon roman traite nécessairement d'un problème et vire aisément à la tragédie (ou à la comédie) souvent au drame (donc avec résolution relativement heureuse). Les bons sentiments ne font pas de bonne littérature, et les utopies façon Bellamy sont là pour le démontrer.
Sinon, je suggèrerai à l'Oncle, le terme de Bel Avenir pour faire pendant au Bel Aujourd'hui de Mallarmé.
La Culture n'est pas du tout une utopie. Banks s'est simplement demandé ce qui se passerait si la question de la rareté (des biens comme des connaissances) était pratiquement résolue. Je dirais que c'est en grande partie une hédonie. Mais pas sans problèmes.
Sur l'utopie et la sf, voir mon article dans le Dictionnaire des utopies, Larousse. Plus quelques préfaces, dont celles des Banks au Ldp.
Mon immortalité est provisoire.