Parution : Ces Français qui ont écrit demain

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Lensman
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Re: sszz curieusement, du reste,

Message par Lensman » sam. sept. 15, 2012 2:53 pm

silramil a écrit : Même si ces spéculations sont fausses ou inexactes, l'intérêt est de mettre en valeur la difficulté de pointer un usage précis pour une forme littéraire - et la possibilité de proposer des catégories comme "anticipation utopique" "anticipation de science-fiction", au moins le temps de mener une réflexion.
Cela me paraît très juste. C'est une difficulté, et pourtant, pour le discours, cela peut s'avérer nécessaire. Mais, évidemment, il faut s'en expliquer bien clairement dès le départ, bien en préciser les limites.
Les expressions créées pour le besoin d'"anticipation utopique" "anticipation de science-fiction" me paraissent ne pas si mal s'appliquer à la distinction que je fais entre les textes de Wells (même si, évidemment, on ne parle pas de science-fiction à l'époque de Wells... mais on se comprend...)

Oncle Joe

Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » sam. sept. 15, 2012 3:05 pm

Le terme de "roman d'anticipation" ou celui d'"anticipation" au sens littéraire est beaucoup plus ancien que la collection du Fleuve Noir.
Il me semble l'avoir vu en sous-titre de romans parus dans l'entre-deux-guerres au minimum, et quand j'étais enfant, donc avant le FN, mon oncle qui aimait beaucoup ça parlait de romans d'anticipation pour qualifier des œuvres de Wells, de Conan Doyle, et les romans de Sciences et Voyages, entre autres.
Je n'ai pas le temps de faire des recherches mais nos érudits devraient trouver facilement des confirmations.
On en saura plus quand cette recherche aura abouti:
http://lire.ish-lyon.cnrs.fr/spip.php?article542
Le magazine belge éphémère "Anticipations" date de 1945/1946.
Je ne crois pas du tout que De Caro a utilisé le terme d'Anticipation pour sa collection pour s'opposer à Science-Fiction qui n'était pas tellement populaire en 1951, mais simplement parce que c'était le terme couramment utilisé en France alors.

Des anticipations ou science-fictions carrément optimistes, j'en n'en connais pas beaucoup. Du reste, un bon roman traite nécessairement d'un problème et vire aisément à la tragédie (ou à la comédie) souvent au drame (donc avec résolution relativement heureuse). Les bons sentiments ne font pas de bonne littérature, et les utopies façon Bellamy sont là pour le démontrer.
Sinon, je suggèrerai à l'Oncle, le terme de Bel Avenir pour faire pendant au Bel Aujourd'hui de Mallarmé.

La Culture n'est pas du tout une utopie. Banks s'est simplement demandé ce qui se passerait si la question de la rareté (des biens comme des connaissances) était pratiquement résolue. Je dirais que c'est en grande partie une hédonie. Mais pas sans problèmes.
Sur l'utopie et la sf, voir mon article dans le Dictionnaire des utopies, Larousse. Plus quelques préfaces, dont celles des Banks au Ldp.
Mon immortalité est provisoire.

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Erion
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Message par Erion » sam. sept. 15, 2012 3:29 pm

Sur la Culture comme utopie, extrait de "A few Notes on the Culture" par Iain Banks :
One of the most important tasks in setting up and running a stable and internally content civilisation is finding an acceptable balance between the desire for freedom of choice in one's actions (and the freedom from mortal fear in one's life) and the need to feel that even in a society so self-correctingly Utopian one is still contributing something. Philosophy matters, here, and sound education.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/

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Lensman
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Message par Lensman » sam. sept. 15, 2012 3:53 pm

Gérard Klein a écrit :Le terme de "roman d'anticipation" ou celui d'"anticipation" au sens littéraire est beaucoup plus ancien que la collection du Fleuve Noir.
Il me semble l'avoir vu en sous-titre de romans parus dans l'entre-deux-guerres au minimum, et quand j'étais enfant, donc avant le FN, mon oncle qui aimait beaucoup ça parlait de romans d'anticipation pour qualifier des œuvres de Wells, de Conan Doyle, et les romans de Sciences et Voyages, entre autres.
Je n'ai pas le temps de faire des recherches mais nos érudits devraient trouver facilement des confirmations.
On en saura plus quand cette recherche aura abouti:
http://lire.ish-lyon.cnrs.fr/spip.php?article542
Le magazine belge éphémère "Anticipations" date de 1945/1946.
Je ne crois pas du tout que De Caro a utilisé le terme d'Anticipation pour sa collection pour s'opposer à Science-Fiction qui n'était pas tellement populaire en 1951, mais simplement parce que c'était le terme couramment utilisé en France alors.
.
Quand le mot "anticipation" était employé, il me semble que, généralement, c'était accompagné de "scientifique". On parle effectivement d'"anticipation scientifique" et dans les souvenirs qui me reviennent à l'esprit, les critiques qui emploient l'expression citent toujours Verne, ou Wells, ou les deux, histoire de donner une idée au lecteur. Ce rappel des deux maîtres est pratiquement obligatoire, un peu comme s'il fallait toujours tout réexpliquer à nouveau au lecteur. C'est curieux! Il faut croire que les critiques (et préfaciers) pensaient que cette catégorie de texte (*) n'était pas du tout familière aux lecteurs... Tout de même, depuis Verne et Wells.. Ce qui est assez amusant, c'est que dans le cas de Verne, c'est l'invention qui est "anticipée" (il imagine, par exemple, la réalisation d'un hélicoptère géant), pas l'époque, les récits où sont mises en scène les inventions étant contemporains de Verne. Mais ça ne fait rien, on citait Verne, même s'il s'agissait de présenter un texte qui se passe en l'an 2000, c'est comme ça!
Je ne pense pas non plus qu'il y ait une opposition "science-fiction"/"anticipation", mais, aussi, tout simplement, que le mot "anticipation" est plus facile à appréhender pour le lecteur de l'immédiat après-guerre que celui de "science-fiction", assez bizarre. Ce dernier semble avoir pourtant pratiquement éliminé le premier, car Il est intéressant de noter que, de nos jours, plus personne ne parlera de "roman d'anticipation" pour qualifier un roman contemporain. Le terme apparait, à tort ou à raison, comme désuet. En revanche, si le terme "anticipation" n'est plus employé (en littérature), la tradition qui consiste à préciser en 4e de couverture que "bien sûr, il ne s'agit pas ici de science-fiction" ou "cela va bien plus loin que de la science-fiction", ou "il s'agit là d'un véritable roman , pas de science-fiction", elle, perdure : il est utile de citer la science-fiction pour s'en distinguer. C'est amusant!

Oncle Joe

(*) je n'emploie pas le terme "genre", tu as vu, Georges?
Modifié en dernier par Lensman le sam. sept. 15, 2012 3:56 pm, modifié 1 fois.

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Eons
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Message par Eons » sam. sept. 15, 2012 3:54 pm

Lensman a écrit :
Eons a écrit :
Lensman a écrit :
Eons a écrit :[Une utopie définit une société, elle se base donc sur des sciences sociales, et c'est forcément de la fiction. Une utopie est donc, logiquement, une forme de SF. :mrgreen:
Une fiction, oui, mais ça n'en fait pas un roman... c'est là que réside une partie de la difficulté…
La SF se consomme aussi en novellas, nouvelles, séries, etc. :lol:
... oui, c'est ça : romans, nouvelles, novellas, etc, ce type de textes, effectivement (pas les traités de philosophies, par exemple!). Je ne vois pas bien ce que tu veux dire, à part rappeler que "roman" n'est qu'un des types des textes dont nous parlons...
Tu opposes "utopie" à "roman", c'est donc toi qui n'es pas clair quand tu dis « Ça n'en fait pas un roman. »
Si tu penses aux essais, bien des textes parus comme romans ne sont que des essais, et l'inverse existe aussi.
Pour moi, un essai est descriptif, un roman est narratif. Et l'utopie, qu'elle soit simplement décrite ou cadre d'une histoire, est toujours de la SF.
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr

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silramil
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Message par silramil » sam. sept. 15, 2012 4:03 pm

Gérard Klein a écrit : Je ne crois pas du tout que De Caro a utilisé le terme d'Anticipation pour sa collection pour s'opposer à Science-Fiction qui n'était pas tellement populaire en 1951, mais simplement parce que c'était le terme couramment utilisé en France alors.
Mon hypothèse porte surtout sur l'usage du mot anticipation avant et après 1900.
Et il ne s'agit pas d'attribuer une origine "anglaise" au terme, mais de repérer un indice du moment là partir duquel l'idée de prendre le futur comme récit a commencé à vraiment se répandre en France.
Par ailleurs, l'usage du mot avant et après 1950 mériterait aussi beaucoup de réflexions : s'il était couramment utilisé, a-t-il été supplanté par science-fiction, devient-il une sorte de doublon, désigne-t-il quelque chose de subtilement différent... je ne fais que désigner des points de départ, j'ai déjà des avis là-dessus.
Mais on retombe justement sur ce que demandait MF, à savoir y a-t-il séparation, intersection, inclusion... entre les pratiques littéraires désignées par anticipation et science-fiction.
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.

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Lensman
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Message par Lensman » sam. sept. 15, 2012 4:03 pm

Eons a écrit : Tu opposes "utopie" à "roman", c'est donc toi qui n'es pas clair quand tu dis « Ça n'en fait pas un roman. »
Si tu penses aux essais, bien des textes parus comme romans ne sont que des essais, et l'inverse existe aussi.
Pour moi, un essai est descriptif, un roman est narratif. Et l'utopie, qu'elle soit simplement décrite ou cadre d'une histoire, est toujours de la SF.
Heu... que veux-tu dire par "l'utopie est toujours de la SF"? Je ne comprends pas bien.

Oncle Joe
Modifié en dernier par Lensman le sam. sept. 15, 2012 4:10 pm, modifié 1 fois.

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silramil
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Message par silramil » sam. sept. 15, 2012 4:04 pm

Je viens de voir le message de Joe sur le même sujet : encore une fois, on est sur la même longueur d'onde.
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.

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Lensman
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Message par Lensman » sam. sept. 15, 2012 4:50 pm

Tiens, je suis allé voir, par curiosité malsaine (je dis ça, mais il m'arrive souvent d'utiliser Wiki), j l'article "Utopie" sur Wikipédia. Un poil confus, je trouve... Et il y a une liste des utopies classées par siècle. Celle du XXe siècle vaut son pesant de fricassée de trilobites:

* Une Utopie Moderne de Herbert George Wells, 1905.
* La Visite du capitaine Tempête dans le ciel, Mark Twain, 1909
* Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien d'Alfred Jarry, 1911.
* Utopolis de Werner Illing, 1930.
* Le jeu des perles de verre de Hermann Hesse, 1943.
* Ile de Aldous Huxley, 1962.
* Le monde de Gondawa dans La Nuit des temps, 1968.
* L'An 01 de Gébé, 1970.
* Les Villes Invisibles d'Italo Calvino en 1972.
* La planète Annares dans Les Dépossédés de Ursula K. Le Guin, 1974.
* Écotopie de Ernest Callenbach, 1975
* Adieux au prolétariat, d'André Gorz (surtout la dernière partie)
* La Québécie de Francine Lachance, 1990.
* Lois Lowry : Le passeur 1994
* L'Île des Gauchers, Alexandre Jardin, 1995.
* Les Fourmis de Bernard Werber, 1996.
* La Belle Verte, film de Coline Serreau, 1996.
* Les Cités obscures, série de bande dessinées de Francois Schuiten et Benoit Peeters, 1996

J'ai du mal à commenter... c'est... bizarre, sans être absurde... mais...

Oncle Joe

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jeandive
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Message par jeandive » dim. sept. 16, 2012 9:34 am

utopie ; science fiction : fourre tout

le lien de GK :
La naissance d’un genre ? Romans d’anticipation scientifique à la fin du XIXe siècle (1880-1914) Responsable : Claire Barel-Moisan

L’objectif de cette recherche est la compréhension des mécanismes de constitution d’un genre nouveau à la fin du XIXe siècle, le roman d’anticipation scientifique (ancêtre de la science-fiction), et l’analyse de ses enjeux dans la société de l’époque. La recherche combinera des approches d’histoire littéraire, d’histoire des sciences, de poétique romanesque et d’histoire des représentations.

Parallèlement aux succès de Jules Verne, paraissent dans les années 1880-1890 de nombreux romans qui explorent un champ nouveau, sans qu’une définition théorique en soit encore donnée. Les auteurs tentent d’inventer de nouvelles catégories pour en rendre compte, unissant les termes apparemment oxymoriques de « merveilleux scientifique » (Maurice Renard) ou revendiquant un « fantastique nouveau », « en dehors de l’humanité » (Rosny aîné). Les critiques parlent quant à eux de « fantastique d’imagination scientifique » ou de romans d’« anticipation scientifique », le terme d’« anticipation » étant employé par les critiques français jusque dans les années 1950, puis remplacé par celui de « science-fiction », en même temps que s’affirme la primauté anglo-saxonne dans ce domaine.

Ce type de romans qui unissent un imaginaire scientifique et technologique, une rêverie sur les découvertes scientifiques, et un cadre narratif souvent inspiré de celui du roman d’aventures se développe en France dans les années 1880-1890, et il grandit jusqu’en 1914, puis connaît un creux qui se prolonge jusque dans les années 1950, avant de renaître sous des formes différentes, avec des thématiques profondément renouvelées par l’influence de la littérature anglo-saxonne.

À travers le dépouillement de fonds de littérature populaire encore largement inexploités, on constituera un corpus de romans d’anticipation scientifique, dont on proposera une édition en ligne. L’exploration de ce corpus se construira autour de trois axes complémentaires :
Publier des romans d’anticipation scientifique : une histoire des supports
Ecrire la science : pour une poétique du roman d’anticipation scientifique
Enjeux idéologiques de la représentation des sciences
Dans la même rubrique :
- Représentations et constitution du chercheur (XVIIIe-XIXe siècles)
- Les romans de la révolution (1793-1912)
- Politiques de la merveille
- Formes et figures de la marche dans la pensée et la littérature des pays anglo-saxons



dire " le roman d’anticipation scientifique (ancêtre de la science-fiction) " : ça ne devrait pas plutot etre : " le roman d’anticipation scientifique ( terme ancêtre de la science-fiction) car sinon cela sous tendrait comme vous lancez la question qu'il y aurait des differences entre les 2 , alors que c'est plus une histoire de mot utilisés selon une époque , les 2 termes désigant la meme chose

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silramil
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Message par silramil » dim. sept. 16, 2012 9:41 am

La démarche semble tout à fait intéressante, mais je trouve étrange cette mention d'un "creux" à partir de 1914. Il y a quand même beaucoup de textes écrits dans l'entre-deux-guerres. Par ailleurs, connaissant encore mal cette période, j'aimerais bien savoir ce qui a été retenu pour la période 1880-1900 (avant Wells, que je crédite volontiers de l'engouement pour l'anticipation, comme c'est apparu plus tôt).
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.

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Lensman
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Message par Lensman » dim. sept. 16, 2012 7:01 pm

jeandive a écrit :

dire " le roman d’anticipation scientifique (ancêtre de la science-fiction) " : ça ne devrait pas plutot etre : " le roman d’anticipation scientifique ( terme ancêtre de la science-fiction) car sinon cela sous tendrait comme vous lancez la question qu'il y aurait des differences entre les 2 , alors que c'est plus une histoire de mot utilisés selon une époque , les 2 termes désigant la meme chose
Pour ma part, je pense qu'il y a des différences. Je ne crois pas à l'existence formelle d'une catégorie de textes (j'en reste aux textes) qui existerait "de tout temps", que l'on qualifierait aujourd'hui de "science-fiction", hier de "roman d'anticipation scientifique" (entre parenthèse, il y a des romans de SF qui ne se passent pas dans le futur, mais ce n'est pas l'important), et avant-hier, de je ne sais trop quoi. (Note que Pierre Versins avait essayé de définir ce qui l'intéressait: conjecture romanesque rationnelle. Expression discutable et discutée, mais qui montrait d'une part qu'il ne confondait pas tout (voyages extraordinaires, science-fiction, utopie; etc, n'étaient ni confondus ni inclus l'un dans l'autre), et d'autre part qu'il est difficile de forger une expression satisfaisante englobant tout cela...il n'est pas sûr que cette expression parvienne à bien rassembler les catégories qui intéressaient Versins...)

Pour un non-coupeur de cheveux en quatre, je m'étonne de te voir relever un détail aussi subtil... hé hé hé ! Mais j'aime ça ! Tu n'es pas perdu pour la cause des coupeurs de cheveux en quatre!

Oncle Joe

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Message par MF » lun. sept. 17, 2012 8:09 am

Lensman a écrit :
jeandive a écrit :dire " le roman d’anticipation scientifique (ancêtre de la science-fiction) " : ça ne devrait pas plutot etre : " le roman d’anticipation scientifique ( terme ancêtre de la science-fiction) car sinon cela sous tendrait comme vous lancez la question qu'il y aurait des differences entre les 2 , alors que c'est plus une histoire de mot utilisés selon une époque , les 2 termes désigant la meme chose
Pour ma part, je pense qu'il y a des différences. Je ne crois pas à l'existence formelle d'une catégorie de textes (j'en reste aux textes) qui existerait "de tout temps", que l'on qualifierait aujourd'hui de "science-fiction", hier de "roman d'anticipation scientifique" (entre parenthèse, il y a des romans de SF qui ne se passent pas dans le futur, mais ce n'est pas l'important), et avant-hier, de je ne sais trop quoi. (Note que Pierre Versins avait essayé de définir ce qui l'intéressait: conjecture romanesque rationnelle. Expression discutable et discutée, mais qui montrait d'une part qu'il ne confondait pas tout (voyages extraordinaires, science-fiction, utopie; etc, n'étaient ni confondus ni inclus l'un dans l'autre), et d'autre part qu'il est difficile de forger une expression satisfaisante englobant tout cela...il n'est pas sûr que cette expression parvienne à bien rassembler les catégories qui intéressaient Versins...)

Pour un non-coupeur de cheveux en quatre, je m'étonne de te voir relever un détail aussi subtil... hé hé hé ! Mais j'aime ça ! Tu n'es pas perdu pour la cause des coupeurs de cheveux en quatre!
tétrapillectomisons en cœur

il y a quand même quelque chose qui me pose question dans l'approche de Sil' : la distinction voulue (et recherché pour l'étude) entre "anticipation utopique" et "anticipation de science-fiction"

cette distinction repose sur l'existence de 2 classes (au sens mathématique du terme) distinctes de récits fictionnels d'anticipation (je me limite à la fiction en ignorant prospective, prévision et prédiction) : utopie et science-fiction

partant, existe-t-il des récits fictionnels de la classe "science-fiction" (*) avant la création de ce mot-valise ? (question sous-jacente posée par Jeandive)

est-ce que distinguer les classes "utopie" et "science-fiction" a un sens hors de l'étiquette de publication ?

est-ce que parler d'"anticipation de science-fiction" n'impose pas de pouvoir les caractériser et, partant, de pouvoir proposer la/les relations d'équivalence caractérisant la classe "science-fiction" (si celle-ci est une classe d'équivalence) ou son énumération si celle-ci est une classe "propre" ?

(*) c'est beau, on croirait que je parle de porte-avions ou de Vaisseaux de la Culture...
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

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Message par jeandive » lun. sept. 17, 2012 9:31 am

on va passer a oktopillectomiser dans ce topic je le sens ....

" entre parenthèse, il y a des romans de SF qui ne se passent pas dans le futur ..." et n'y a-t-il point de roman d'anticipation scientifique qui ne se passerait pas dans le futur ?
( par exemple n'a-t-on pas appelé ainsi a leur epoque un roman type mars-lerouge ? ou un voyage dans le temps : si l'action se passe a la prehistoire mais grace a un voyage par une machine ? )

faudrait aussi voir sur l'ensemble des critiques d'epoque le pourcentage d'utilisation du terme " anticipation - seul ou avec " scientifique " , de celui de " merveilleux scientifique " et les autres ( combien de termes d'ailleurs ? )

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Message par Lensman » lun. sept. 17, 2012 5:08 pm

jeandive a écrit :on va passer a oktopillectomiser dans ce topic je le sens ....

" entre parenthèse, il y a des romans de SF qui ne se passent pas dans le futur ..." et n'y a-t-il point de roman d'anticipation scientifique qui ne se passerait pas dans le futur ?
( par exemple n'a-t-on pas appelé ainsi a leur epoque un roman type mars-lerouge ? ou un voyage dans le temps : si l'action se passe a la prehistoire mais grace a un voyage par une machine ? )

faudrait aussi voir sur l'ensemble des critiques d'epoque le pourcentage d'utilisation du terme " anticipation - seul ou avec " scientifique " , de celui de " merveilleux scientifique " et les autres ( combien de termes d'ailleurs ? )
Quand on emploie le verbe "anticiper", cela ne veut-il pas dire que l'on parle obligatoirement du futur? (Le Lerouge que tu cites ne se passe effectivement pas dans l'avenir...)
Je veux bien que l'on réponde "non" à cette question, mais il faudrait un peu développer l'argumentation...
Il est possible que, justement, le terme "anticipation" ne soit pas le bon pour qualifier du texte de Gustave Lerouge en question, et que l'expression "merveilleux scientifique", par exemple, corresponde bien mieux... ce qui ne signifie pas que "merveilleux scientifique" soit une bonne manière de définir tout ce que l'on met sous la dénomination "anticipation"...
Pour un "non-coupeur de cheveux en quatre", je trouve que tu soulèves des problèmes diablement délicats, dans lesquels tu mets le "bon sens" sévèrement à l'épreuve ! Hé ! hé ! hé !

Oncle Joe

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