Alors déjà, la Bible, c'est une collection de textes, écrits à des époques différentes, et il y a eu des choix, des controverses. Il n'y a que le Coran qui est écrit par Dieu, il n'en est rien pour la Bible. La Bible parle du peuple juif, mais raconte l'histoire de la relation entre ce peuple et le dieu unique. Et, pour les juifs, il y a plusieurs traditions, pas un texte unique. N'oublie pas que des tas d'éléments (à commencer par le Purgatoire) sont récents, et bien postérieurs au texte initial.Lensman a écrit : Mais pour moi, le "sacré" républicain, c'est une façon de parler: cela signifie qu'il y a un accord, un contrat social, qu'il soit ou NON garanti par Dieu. Tant mieux s'il l'est, pour les croyants, ça doit les rassurer, je suppose. Mais pour moi, rien d'autre ne le garantit que la volonté collective (plus ou moins assumée, par les uns et les autres). Les lois de la société peuvent changer, évoluer, se modifier du tout au tout, dans la mesure où un accord suffisamment général se fait.
Je veux bien qu'on me dise que "l'amour de la Patrie" et "sacré". Mais c'est devenu un abus de langage. Pour moi, Dieu n'est pour rien dans la pérennité (tant que faire se peut, et à supposer que ce soit forcément souhaitable) de la France et de la République. Alors qu'un texte sacré comme la Bible est un texte sacré, au sens où j'entends qu'il ne peut PAS être remis en question, il ne peut PAS être amélioré, etc. Par principe même. C'est posé par Dieu, et si des indicidus ont participé à sa rédaction, c'est par volonté divine directe. C'est autre chose que les serments de fidélité à la République…
Evidemment, ce genre de truc qui ne peut PAS être modifié n'existe que dans la tête des gens qui sont croyants (d'après moi…). Mais certains en sont extrêmement convaincus. Et d'ailleurs, si ce n'était pas le cas, alors, c'est que le concept de "sacré" au sens "révélation divine" n'aurait aucun sens.
Oncle Joe
D'autre part, si la Constitution française se modifie régulièrement, il n'en va pas de même pour la Constitution américaine (le texte d'origine de 1776 n'a pas été modifié, il n'a reçu que des amendements). C'est un texte absolument sacré.
Comme je disais, va réécrire les droits de l'homme pour autoriser à tuer des manifestants, tu verras si ça sera facile.
Dans le cas de la Bible comme dans le cas des régimes constitutionnels, tout repose sur la croyance dans un tout supérieur. La "souveraineté nationale" est une pure fiction juridique, le fait que chaque député détienne une parcelle de la souveraineté et que la loi soit l'émanation de cette entité appelée nation, c'est strictement du même ordre que la croyance en une divinité. La légitimité de la loi repose sur le fait qu'elle ne dépend pas de la décision d'un individu seul. Ce n'est qu'une croyance. Ce n'est pas un hasard, si ce mode de pensée juridique émane de l'Europe, d'un monde profondément marqué par la pensée judéo-chrétienne. Les juristes ont pas fait un reset de leurs connaissances entre la période monarchique et la période post-révolutionnaire, il y a une continuité.