Kurt STEINER - Ortog et les ténèbres

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Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » lun. déc. 31, 2012 5:00 pm

Eons a écrit :
jerome a écrit :Gérard Klein est donc modéré.
J'ai donc eu le nez creux en m'empressant de copier/coller ce petit bijou d'humour (ma moitié était pliée de rire en le lisant, on pourrait croire que Gérard connaît notre "petite dernière" de 19 ans tant c'est criant de ressemblance !). :mrgreen:
La proposition: "Gérard Klein est donc modéré", reconnait que je suis modéré dans mes propos. Il y a donc une contradiction avec le fait que je puisse être modéré par autrui.
Par ailleurs, je me trouve modéré parce que je ne serais pas assez modéré dans mes propos. Alors que je me trouvais beaucoup trop modéré dans mon expression grâce à la neutralité du discours scientifique.

Il est intéressant pour moi de découvrir que le comportement décrit, surtout masculin selon mes travaux, s'étend désormais à l'autre sexe.
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dracosolis
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Message par dracosolis » lun. déc. 31, 2012 5:26 pm

Il est intéressant pour moi de découvrir que le comportement décrit, surtout masculin selon mes travaux, s'étend désormais à l'autre sexe.
merde alors, avec tout le foin que je fais d'hab !
quand est-ce que j'ai pu te faire penser une seconde que je possédais un soupçon de maturité ? o_o
*déception y crouton"
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Lensman
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Message par Lensman » lun. déc. 31, 2012 7:15 pm

XavierMauméjean a écrit :
Gérard Klein a écrit :
XavierMauméjean a écrit :Gérard Klein a écrit : <je constate que je suis le Giordano Bruno de ce site

En 1583, il valait mieux aller d'Angleterre à Prague comme John Dee, plutôt que de Prague en Angleterre comme G. Bruno.
Effectivement, ce voyage à Prague a peut-être permis à John Dee ou à son secrétaire d'y vendre cher le manuscrit Voynich, mais ce n'est tout de même pas en Angleterre que Bruno a été brûlé vif. Du moins dans le continuum que je fréquente habituellement.
Dans ton continuum, l'affaire qui devait mener Bruno au bûcher commence précisément suite à cet échange.
Bah ! Pour les bûchers, il vaut mieux revoir Les Cathares avec Jean Topart.

Oncle Joe

Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » lun. déc. 31, 2012 8:21 pm

Bien qu’il témoigne souvent d’une certaine insécurité psychologique, tantôt feinte ( afin d’attirer par une manipulation l’attention sur lui et même la sollicitude, et le clinicien averti ne s’en laissera pas conter), parfois réelle (et le même clinicien y portera attention), le sujet étudié, comme ses semblables, a tendance à se croire le centre du monde et le référent absolu. Une de ses formules favorites est: « je sais… ». Il en résulte que ses jugements notamment littéraires sont catégoriques, abrupts, tranchés, à l’emporte-pièce, et qu’ils procèdent d’une dichotomie sans nuances entre l’admiration sans borne et le rejet sans appel qui se traduit dans les termes scatologiques précités. Il peut difficilement imaginer qu’on juge autrement, s’attend à ce qu’on tienne son opinion pour vérité révélée, que tout le monde s’y range. Son plaisir ou son déplaisir doivent faire loi, et au moyen de ce critère sans fondement, il établit une hiérarchie toute personnelle mais qu’il décrète comme immarcescible entre des œuvres qui, bien souvent, n’ont rien à voir entre elles.
Il espère, sans doute sincèrement, de la sorte prévenir ses lecteurs contre ce qu’il estime de possibles et gravissimes erreurs et en attend une reconnaissance éperdue puisqu’il pense leur avoir rendu le service d’éviter d’avoir à penser autrement que lui. Quoi ! Ils auraient pu perdre leur temps à lire une « bouse » (sic) ou inversement, ils auraient pu perdre leur vie en ignorant plus longtemps les fruits du génie (selon lui).

Considérons deux exemples à travers ses productions.
Le sujet a lu ou dit avoir lu de Kurt Steiner Aux armes d’Ortog et Ortog et les ténèbres. Bien qu’il accepte de les dater, comme à regret, il ne tient aucun compte de leur environnement et des conditions objectives (dirait un marxiste stalinien) et économiques (dirait plutôt un marxien) de leur production. Il les condamne sans autre procès, ce qui est caractéristique de l’immature, et exécute en particulier Ortog et les ténèbres. Il ne se pose pas un instant la question de savoir dans quel contexte (pour mémoire, la collection Anticipation du Fleuve Noir) ces œuvres ont été écrites et publiées ni pourquoi elles ont pu être appréciées en leur temps et le sont peut-être encore aujourd’hui par certains dont la sureté du jugement, l’étendue de la culture, la pertinence des propos, comme celles de l’Oncle (et puis-je le préciser, les miennes aussi), font l’admiration des élites universitaires comme celle des foules. L’idée que ces œuvres ont pu représenter, dans un milieu et à un moment bien précis, une innovation notable ne l’effleure même pas. Il aurait par exemple pu relever que les deux textes publiés respectivement en 1960 et 1969 préfiguraient la vague et la vogue de la fantasy. Il ne tient aucun compte du fait que cet auteur (et d’autres dont par exemple Stefan Wul et Gilles d’Argyre pour son Sceptre du hasard) savait parfaitement pour quelle collection et pour quel public ils écrivaient des romans dont ils ne s’exagéraient nullement la portée mais dans lesquels ils s’efforçaient de concilier la nécessité alimentaire et le souci d’une sincérité certaine et d’une certaine qualité. Le sujet manque également de situer, même rapidement, le texte dans une œuvre riche et variée, s’agissant de Kurt Ruellan et d’André Steiner (sans négliger Kurt Wargar (quelque peu dispensable selon le vocabulaire du sujet) ni Kurt Dupont), ce qui l’éclaire.

(à suivre)
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Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » lun. déc. 31, 2012 8:24 pm

C’est une erreur que n’avait certainement pas commise Jacques Goimard dans la préface qu’il donna à la réédition des deux titres et que le sujet dit avoir lue (communication privée) mais dont il ne se souvient pas, ou peu. C’est dommage car de cette analyse scrupuleuse (même si elle est parfois un peu pédante avec certes une touche d’ironie), il aurait pu retenir qu’Ortog et les ténèbres réunissait l’épique, le lyrique, le tragique et l’ironique surtout qui teinte d’une autre couleur certaines hyperboles stylistiques.
Ruellan-Steiner était aussi un poète même si peu de son œuvre a été publié dans ce registre, et il était parfaitement capable de se moquer de lui-même, si bien que la surécriture dénoncée par le sujet étudié est un clin d’œil au public en même temps qu’un savant jeu sonore sur les mots et les rimes. Mais le sujet ne lit pas vraiment, il dévore et ne se soucie pas des profondeurs incongrues qui font le vrai plaisir de la lecture.
Est-ce ainsi que les hommes lisent?
Les romans évoqués ici ont certes leurs limites, et leurs auteurs en étaient conscients, mais le lecteur intelligent au lieu de condamner l’œuvre et de se condamner lui-même à l’ennui, trouve toujours prolongements et associations qui font qu’aucun livre ou presque ne lui semble tout à fait sans intérêt. En témoignent les lectures et études de nos amis du Rocambole qui, sans partager aucune illusion sur la valeur « absolue » des textes qu’ils exhument, savent en communiquer le suc.
Mais ce sujet immature n’aime pas la poésie. Il avoue ne pas la comprendre. Ajoutant l’injure à l’infamie, il disgracie le genre en déformant son nom en « pouésie », comportement caractéristique de l’immaturité: « Je conchie ce qui me dépasse. »

(à suivre)
(et à copier-coller avec diligence, avant que le modérateur ne fasse sa ronde.)
(Et pourtant, cette fois, je parle bien de l’œuvre traitée dans le fil et du mauvais traitement qui lui fut réservé.)
Modifié en dernier par Gérard Klein le mar. janv. 01, 2013 1:57 am, modifié 1 fois.
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XavierMauméjean
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Message par XavierMauméjean » lun. déc. 31, 2012 9:24 pm

Comme disait Brummell : "Une fois obtenu l'effet, il faut savoir se retirer".

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silramil
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Message par silramil » lun. déc. 31, 2012 10:00 pm

Je trouve ces messages tout à fait dans le sujet, et pas particulièrement insultants, même si on reste dans l'ad hominem. Il y a de quoi alimenter une discussion sur Ortog.

Pour ma part, comme je l'indiquai plus haut, je vois ce qui peut bloquer un lecteur contemporain dans la lecture d'Ortog et les ténèbres (et Nébal dans son blog n'est qu'un lecteur contemporain, pas un juré de prix littéraire ni un lecteur de maison d'édition).
On est dans le bizarre, qui peut avoir ses amateurs... mais qui surprend, forcément. Et je ne me suis toujours pas départi de l'impression que Kurt Steiner avait voulu dépouiller Ortog de ses galons de héros acquis dans le premier tome - c'est le roman d'un échec, et même de plusieurs échecs. Je ne suggère pas qu'a contrario les lecteurs contemporains ne supportent pas le spectacle de l'échec, et préfèrent les héros conquérants et destructeurs, mais ça a de quoi surprendre.

Pour être honnête, je n'en recommanderais pas la lecture à un lecteur néophyte (et contemporain, donc), contrairement à d'autres Steiner, ou des Argyre, ou des Wul, ou des Suragne, enfin tout un tas de bouquins qui quoique parus au fleuve noir en des temps reculés ont bien traversé les âges.
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.

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bormandg
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Message par bormandg » lun. déc. 31, 2012 10:28 pm

jerome a écrit :
Ce fil est devenu une légende... En tout cas, si quelqu'un un jour a le courage de faire une synthèse de tout ce qui s'y est dit d'intéressant, je suis preneur...
Il me semble que j'avais fait quelque chose sur mon blog, et aussi ailleurs (pas public); mais comme Simon je n'en reparlerai que quand je préparerai un article sur le pricipal disparu de cette année.
Sinon je regrette d'avoir été loin de mon ordi toute la journée, j'aurais certainement eu d'autres commentaires à faire.
Eons, peux-tu m'envoyer en MP le texte que je n'ai pas lu en temps voulu?
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."

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Tétard
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Message par Tétard » mar. janv. 01, 2013 12:14 am

bormandg a écrit : Sinon je regrette d'avoir été loin de mon ordi toute la journée, j'aurais certainement eu d'autres commentaires à faire.
Eons, peux-tu m'envoyer en MP le texte que je n'ai pas lu en temps voulu?
Oh, c'est très surfait, tu sais...
On offre de face la vérité à son égal : on la laisse entrevoir de profil à son maître.
(Chamfort, Eloge de La Fontaine)

Soleil vert
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Message par Soleil vert » mar. janv. 01, 2013 12:28 am

[Bah ! Pour les bûchers, il vaut mieux revoir Les Cathares avec Jean Topart.

Oncle Joe
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Message par Hoêl » mar. janv. 01, 2013 12:43 am

XavierMauméjean a écrit :Comme disait Brummell : "Une fois obtenu l'effet, il faut savoir se retirer".
Ca contredit Corneille : "Et le désir s'accroit quand l'effet se recule ."
"Tout est relatif donc rien n'est relatif !"

XavierMauméjean
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Message par XavierMauméjean » mar. janv. 01, 2013 12:51 am

Hoêl a écrit :
XavierMauméjean a écrit :Comme disait Brummell : "Une fois obtenu l'effet, il faut savoir se retirer".
Ca contredit Corneille : "Et le désir s'accroit quand l'effet se recule ."
Oh, juste une question d'étapes. D'abord le désir cornelien, puis le plaisir brummellien. Littéral et homophonique. :wink:

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Eons
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Message par Eons » mar. janv. 01, 2013 11:41 am

bormandg a écrit :Eons, peux-tu m'envoyer en MP le texte que je n'ai pas lu en temps voulu?
Regarde dans ton courriel. :wink:
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr

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Message par Lensman » mar. janv. 01, 2013 11:46 am

XavierMauméjean a écrit :
Hoêl a écrit :
XavierMauméjean a écrit :Comme disait Brummell : "Une fois obtenu l'effet, il faut savoir se retirer".
Ca contredit Corneille : "Et le désir s'accroit quand l'effet se recule ."
Oh, juste une question d'étapes. D'abord le désir cornelien, puis le plaisir brummellien. Littéral et homophonique. :wink:
Joli ! (et un 1er janvier, en plus !)

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Herbefol
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Message par Herbefol » mar. janv. 01, 2013 2:55 pm

Moi, je trouve qu'on peut contextualiser tout ce que l'on veut, si on s'emmerde en lisant un bouquin, il me semble que c'est ce qui doit ressortir au final. On ne lit pas l'avis de Nébal pour savoir qu'un truc est un classique et qu'on doit le révérer etc. on lit l'avis de Nébal pour savoir ce qu'il a ressentit à la lecture du truc. Enfin, moi, c'est comme ça que j'aborde la chose.
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.

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