Dan Simmons, l'intelligence, et la subtilité

[dracosolis]

salauds de gauchistes, même pas foutus de monter des escroqueries avec un motif valable : genre devenir maîtres du monde

Ben financer des universités où on lave le cerveau des jeunes pour en faire des hordes de gauchiss décérébrés, c'est pas mal comme première étape de plan pour devenir maîtres du monde. Je trouve.

les universités gauchistes, pour faire du décérébré, euh, j'ai du mal avec le concept^^
mais je suis partisane je te l'accorde

[Herbefol]

enfin dan simmons est fou à manger de la paille verte, mais droods c'est un bon bouquin
(flashback, je sais pas , pas pu passer les dix premières pages Dieu me pardonne)

Pas lu Droods et pas tenté du tout. Par contre, j'ai lu Terreur avec plaisir, alors que je ne me suis toujours pas décidé à me lancer dans Olympos. Et Flashback traîne dans un coin sans que je sois particulièrement pressé de m'y mettre. Par contre, il aurait un truc sur l'abominable homme des neiges à venir cette année.

[Barbatruc]

Je n'ai pas lu Droods, ni Flashback d'ailleurs. J'ai tout bonnement adoré Le Chant de Kali, Le Styx coule à l'envers, L'Echiquier du mal et Terreur...Les Fils des Ténèbres m'a semblé plus inégal. J'aime beaucoup l'auteur, si l'homme est d'une qualité douteuse, cela ne m'empêche pas de me ruer sur ce qu'il a écrit. Aucun conflit interne quand je regarde ma bibliothèque, pas de " merde Jean-Kevin ( oui parfois j'aime me nommer ainsi), tu ne te sens pas coupable de lire un auteur aux positions parfois un peu limites? Ça se trouve ce gars donne des coups de pompe à son berger allemand et vote républicain,... Et en plus en achetant son livre en occas chez Gilbert et Emmaus ( tiens tiens comme par hasard....) tu finances son lobbying nationalo-xénophobe....
On peut se priver de lecture agréable parce que l'auteur fouette du croupion? Mouais... À voir...

[Erion]

Ici, le problème ne concerne pas les positions de Simmons en dehors de ses textes, mais les positions présentées dans le texte. Est-ce qu'elles reflètent sa propre réflexion, ou sont-elles soumises à une prise de distance, dans le cadre d'un projet littéraire ?

Dans sa préface, Gérard Klein semble dire que c'est compliqué et que les thèses présentées dans Flashback ne peuvent pas être prises au sérieux par Simmons (je schématise grandement) et que leur caractère outrancier est volontaire, tandis que les extraits du forum où intervient l'auteur, cités par JDB, donneraient presque à penser que ce qui est présenté dans le livre est adouci par rapport à ce qu'il pense profondément.

Par conséquent, cela donne un statut ambigu à l'ouvrage, quoi que l'on pense de l'auteur en tant qu'individu.

[Barbatruc]

C'est effectivement différent de ce que j'avais cru comprendre.

[Lensman]

J'avoue avoir mal vu où se situe l'ambiguité, malgré les explications de Gérard Klein: Simmons assume ses positions, et le lecteur qui est à peu près d'accord avec lui sera ravi en lisant Flashback. En quoi est-ce un problème ? ce lectorat est suffisamment important pour assurer les ventes?
Cependant, il parait que les "nazi freaks" aiment Rêve de fer de Spinrad, alors que c'est l'exact contraire d'une ode au nazisme fantasmatique. Alors, des gens raisonnables peuvent bien apprécier Flashback en pensant que c'est une satire outrée des positions des néoconservateur furieux...
Le principal, c'est que les lecteurs en question y trouvent leur compte... non ?

Oncle Joe

[kibu]

Comme le dit Gérard Klein lui-même : le public a toujours raison.

(Et moi, je me marre)

[Soleil vert]

Simmons assume ses positions

Tout à fait, pas de distanciation et pas d'ambiguité pour moi. Flashback est un pamphlet xénophobe et anti-Obama. Le président réélu depuis, (pleurs dans les chaumières républicaines)est présenté comme le destructeur des USA en raison de sa politique de santé.
A part ça c'est un très bon thriller.

[kibu]

A part ça c'est un très bon thriller.

Bof !

[Lensman]

Simmons assume ses positions

Tout à fait, pas de distanciation et pas d'ambiguité pour moi. Flashback est un pamphlet xénophobe et anti-Obama. Le président réélu est présenté comme le destructeur des USA en raison de sa politique de santé.
A part ça c'est un très bon thriller.

J'avoue ne pas comprendre les soupçons de subtilité manifestés par Gérard envers ce pauvre Simmons. Ses exagérations, erreurs ou manifestations de mauvaise foi sont de celles (je me rends compte que "exagérations", "erreurs" et "mauvaise foi" sont au féminin, il faut donc accorder) que l'on trouve dans toutes les œuvres un peu de propagande, sous d'excellentes plumes, et de toutes les tendances. L'intelligence ne tempère en rien le fanatisme, contrairement à une idée reçue, pas plus qu'elle ne tempère la passion (ne pas dire "hélas", ce serait surestimer sa propre intelligence).

Oncle Joe

[Gérard Klein]

salauds de gauchistes, même pas foutus de monter des escroqueries avec un motif valable : genre devenir maîtres du monde
enfin dan simmons est fou à manger de la paille verte, mais droods c'est un bon bouquin
(flashback, je sais pas , pas pu passer les dix premières pages Dieu me pardonne)
(sorry Gérard mais quand ça se voit trop... je peux pas... même bien écrit, bien traduit et tout et tout)

Peu importe. Tu l'as acheté (enfin j'espère). Tu as fait ton devoir. C'est l'essentiel.

Mais si par hasard tu le lisais en prenant assez de recul, tu verrais que c'est finalement assez drôle.

[Barbatruc]

[

Peu importe. Tu l'as acheté (enfin j'espère). Tu as fait ton devoir. C'est l'essentiel.

Mais si par hasard tu le lisais en prenant assez de recul, tu verrais que c'est finalement assez drôle.

Et si on ne l'achète pas, on a un gage??? si on l'emprunte à un copain, une bibliothèque, c'est pa bien?

[Gérard Klein]

D'abord, je remercie JDB pour ses citations. Je fréquente rarement le site de Dan Simmons, même si je l'ai parcouru de bout en bout avant d'écrire ma postface.
Blog ou pas blog, that is the question. J'assimilais à un blog des messages irrégulièrement postés sur son site par Simmons.

Quoi qu'il en soit, ces citations, pour révélatrices, ne m'ont pas appris grand chose. Personne n'a jamais pris Simmons pour un partisan d'Obama. Mais il reste qu'il soulève avec ou sans mauvaise foi, avec ou sans subtilité, de vrais problèmes et surtout l'un d'entre eux.
Comme je l'ai indiqué dans ma postface, la politique sociale (et à mes yeux justifiée sous bénéfice d'inventaire) de Barack Obama est totalement incompatible avec le système de santé et le système fiscal américain. Les dépenses annuelles impliquées sont et seront, de source fédérale (mais je cite de mémoire et je peux me tromper) de l'ordre de 2200 milliards de $, soit à peu près le triple des dépenses militaires. Ce qui veut dire que si on supprimait totalement ces dernières, le problème resterait entier.
Ou bien le système de santé américain rejoint le coût par tête européen (dans les cinq ou six plus grands pays), au moins en ordre de grandeur, ce qui implique d'énormes sacrifices de la part des médecins, des cliniques et hôpitaux et des laboratoires pharmaceutiques, ou bien le système implose.
Une réforme substantielle, qui de toute façon s'impose, de la fiscalité des ménages et des entreprises, tout en améliorant les choses, n'y suffirait pas.

La question se pose donc en termes drastiques. Ou bien la société américaine demeure ce qu'elle est, excluant toute évolution vers l'État-providence (ou simplement plus protecteur), et de plus en plus inégalitaire, ce que semble préférer Simmons et une grande partie (mais pas tous) des Républicains, ou bien elle accepte de se transformer profondément au moyen d'une révolution pacifique.
Le problème se pose dans les mêmes termes au demeurant pour l'enseignement supérieur.
Lecteur assidu du Scientific American (qui n'est plus que l'ombre de ce qu'il fut, et ça en dit long), j'observe avec effroi les cris de plus en plus désespérés de ses collaborateurs concernant l'état de l'opinion américaine à l'endroit de la science, de l'enseignement des sciences et parfois de la plus élémentaire rationalité.

Le mérite, car il y en a un, de Dan Simmons, c'est de poser en termes crûs les termes de l'équation tout en lui donnant une issue inacceptable par qui que ce soit de raisonnable.

Le problème sous-jacent, c'est qu'on ne voit pas, le système politique américain étant ce qu'il est, quelles autres solutions que de plus en plus bancales, il peut mettre en œuvre.
En un sens, la réforme Obama, déjà voulue par Bill Clinton, et par Hillary Clinton, met les cartes sur la table. Ou nous changeons profondément notre système de santé et notre système fiscal, ou nous crevons. C'est implicite dans la réforme, et fort éloquemment rendu explicite par Simmons dans son roman, ce dont les démocrates devraient lui donner acte.
On a peine à imaginer un roman symétrique rédigé par un démocrate de gauche où tout se passerait bien et sans heurt.

Pour l'économiste, le problème est soluble sans doute à condition de faire très attention au dérapage possible des dépenses sociales et de réformer les systèmes susdits.
À noter que le même problème d'ensemble se pose aux pays d'Europe les plus avancés dont les déficits sont devenus structurels et qui ne peuvent pas augmenter la pression fiscale sous menace d'effondrement.

Dans ma postface, j'ai omis de citer un empire qui s'est bel et bien effondré et divisé à la suite de son effondrement économique: c'est l'ex-empire soviétique. L'effondrement de la Russie n'est du reste pas achevé, ne serait-ce qu'à considérer sa démographie. Je ne l'ai pas cité parce que son système semblait depuis si longtemps tellement absurde qu'il ne pouvait que conduire à une catastrophe.
Implicitement, je présumais que des États un peu plus rationnels et plus proches des aspirations des peuples qu'ils régissent ne pouvaient pas se trouver confrontés à de telles extrémités.
Je me suis peut-être trompé.

Tout cela sans même évoquer ici (comme je l'ai fait dans ma postface) le problème du réchauffement de la planète qui promet un effondrement global.

[dracosolis]

[

Peu importe. Tu l'as acheté (enfin j'espère). Tu as fait ton devoir. C'est l'essentiel.

Mais si par hasard tu le lisais en prenant assez de recul, tu verrais que c'est finalement assez drôle.

Et si on ne l'achète pas, on a un gage??? si on l'emprunte à un copain, une bibliothèque, c'est pa bien?

je te raconte même pas si on l'a eu en SP^^


ben non c'est moyen, pour la collec qui essaie de "vendre" le bouzin, tu vois ?^^

[Pontiac]

Dan Simmons est quelqu'un de gravement troublé.