Infabula - Emmanuel Werner

Modérateurs : Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m

Avatar du membre
Transhumain
Messages : 1246
Enregistré le : mar. févr. 07, 2006 11:23 am
Contact :

Message par Transhumain » mar. août 28, 2007 1:21 pm

systar a écrit :
Transhumain a écrit : Ainsi la découverte de l'altérité radicale ne suffit pas : encore faut-il, pour produire l'effet science-fiction, qu'elle soit donnée comme réelle.
Donnée comme réelle: "montrée". C'est bien ce que je dis.
Dans Infabula, il y a pas mal d'occasions de s'installer "dans" la métaphore, de s'y plonger. Les lions de Daumesnil disparaissent... :wink: et on retrouve un cadavre éviscéré peu après!
Pas seulement "montrée", mais bien donnée pour vraie.
Les lions de Dausmenil, Socrate, tout ça : du fantasme, des récits qui viennent combler le vide laissé par la disparition de la femme aimée. La seule chose réelle, c'est le livre lui-même qui naît de ces récits. Le cadavre éviscéré s'insère simplement dans un nouveau récit, inspiré du précédent. Infabula, c'est ça : des récits qui s'imbriquent...

systar
Messages : 1991
Enregistré le : sam. févr. 03, 2007 11:20 pm
Localisation : perdu dans la métaphysique
Contact :

Message par systar » mar. août 28, 2007 1:29 pm

Transhumain a écrit :
systar a écrit :
Transhumain a écrit : Ainsi la découverte de l'altérité radicale ne suffit pas : encore faut-il, pour produire l'effet science-fiction, qu'elle soit donnée comme réelle.
Donnée comme réelle: "montrée". C'est bien ce que je dis.
Dans Infabula, il y a pas mal d'occasions de s'installer "dans" la métaphore, de s'y plonger. Les lions de Daumesnil disparaissent... :wink: et on retrouve un cadavre éviscéré peu après!
Pas seulement "montrée", mais bien donnée pour vraie.
Les lions de Dausmenil, Socrate, tout ça : du fantasme, des récits qui viennent combler le vide laissé par la disparition de la femme aimée. La seule chose réelle, c'est le livre lui-même qui naît de ces récits. Le cadavre éviscéré s'insère simplement dans un nouveau récit, inspiré du précédent. Infabula, c'est ça : des récits qui s'imbriquent...
Comme la novella Artefact de Dantec. Le seul truc intéressant du livre: 80 pages sur les 560 que compte le livre.

montré = donné pour vrai, réel, etc. sinon, c'est "suggéré", "indiqué", "masqué", etc.

Et arrête de me contredire en public, ça fait désordre!!! :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:

Avatar du membre
Transhumain
Messages : 1246
Enregistré le : mar. févr. 07, 2006 11:23 am
Contact :

Message par Transhumain » mar. août 28, 2007 1:33 pm

Pas encore lu le Dantec, alors je ne peux pas te contredire.
:wink:

Avatar du membre
Virprudens
Messages : 1550
Enregistré le : mer. févr. 07, 2007 11:34 am
Localisation : Exception raised

Message par Virprudens » mar. août 28, 2007 1:36 pm

Je ne pense pas acheter Infabula - sans trop savoir expliquer pourquoi, je ne le sens pas. Je ne le lirai donc pas. C'est mon instinct qui parle. Il a souvent tort.
En revanche, la Mémoire du Vautour m'attire beaucoup plus, peut-être par son côté un peu Ubik meets Entrefer, et aussi grace à la chouette (quoiqu'inachevée à l'heure actuelle) critique/lecture/analyse du sieur Transhumain.
- Please, be polite.
- Go fuck yourself.

Avatar du membre
kibu
Messages : 2901
Enregistré le : mer. mars 08, 2006 3:54 pm

Message par kibu » mar. août 28, 2007 3:24 pm

Je me demande ce qui est le pire. Un ayathollah du Space Op ou un pape ?
A l'envers, à l'endroit

Ô Dingos, ô châteaux

Avatar du membre
Transhumain
Messages : 1246
Enregistré le : mar. févr. 07, 2006 11:23 am
Contact :

Message par Transhumain » mar. août 28, 2007 3:29 pm

kibu a écrit :Je me demande ce qui est le pire. Un ayathollah du Space Op ou un pape ?
Un pape tout court ou un pape du NSO ?

Avatar du membre
kibu
Messages : 2901
Enregistré le : mer. mars 08, 2006 3:54 pm

Message par kibu » mar. août 28, 2007 4:19 pm

Malheureux ! Tu vas créer un accident international.
NSO = moderne. Donc être pape, c'est moderne.
Space Op = ancien. Donc être ayathollah, c'est archaïque.

Tout est foutu.

PS : A l'occasion, je jetterai un oeil sur Infabula. Mais, je crains d'être moins prolixe et spirituel que vous tous.
A l'envers, à l'endroit

Ô Dingos, ô châteaux

Papageno
Messages : 2270
Enregistré le : dim. sept. 10, 2006 10:28 am
Localisation : Auxerre (Yonne)

Message par Papageno » mar. août 28, 2007 5:12 pm

quand on lit du vrai bon space op': cette altérité radicale doit être mise en scène, d'une manière ou d'une autre. Dans l'imagination de personnages hors normes, monstrueux, trop exotiques pour avoir une psychologie humaine...

- quand on lit de la hard science: l'altérité radicale surgit, je pense, dans la spéculation sur la nature de l'univers. Question qui est l'altérité elle-même, puisque philosophiquement impensable (pourquoi des trous noirs? pourquoi le temps est-il irréversible? quel sens cela peut-il revêtir pour l'homme d'envoyer des particules dans le passé? dans le futur? etc)

- quand on lit des ouvrages comme ceux de Fabrice ou de Werner: il y a une altérité radicale qui est montrée. Dans la Mémoire du Vautour, c'est la mort, bien sûr, couplée à l'expérience de l'écriture (l'une définissant presque l'autre). Dans Infabula, c'est ce jeu d'une singularité psychologique sans doute hypertrophiée, cette tentation solipsiste, couplé à l'art (Burckhart, Apulée, les Aristochats) dont la quintessence apparaît finalement dans le corps du roman, qui mènent à transformer la perception du réel, et in fine le réel lui-même. C'est bien quelque chose comme de l'altérité qui surgit du même, au fond.
Putain,ça fait du bien de lire ça!, et aussi de lire cet ajout lumineux de Transhumain
Ainsi la découverte de l'altérité radicale ne suffit pas : encore faut-il, pour produire l'effet science-fiction, qu'elle soit donnée comme réelle
En plus la remarque de Jean-Claude Dunyach montre qu'on est finalement presque tous du même avis.

PS: Du coups j'ai (enfin) compris le sens de la citation de Serge Lehman
Ce soir je vais m'endormir un peu moins bête (un peu seulement!)

Avatar du membre
jlavadou
Messages : 2284
Enregistré le : ven. févr. 10, 2006 9:40 am
Localisation : La Garenne Colombes
Contact :

Message par jlavadou » mer. août 29, 2007 1:31 pm

Eons a écrit :
jlavadou a écrit :
systar a écrit :Il rouvre quand, Xavier, au fait? Ces jours-ci, non?
Si je me souviens bien, avant de partir il m'avait dit qu'il rouvrait le 25 août.
Non, le 27, c'est-à-dire hier.
Si on parle bien du même Xavier, celui de Scylla, c'était bien le 25. Si tu parles d'un autre, j'ai pas compris la blague...

systar
Messages : 1991
Enregistré le : sam. févr. 03, 2007 11:20 pm
Localisation : perdu dans la métaphysique
Contact :

Message par systar » mer. août 29, 2007 2:18 pm

Nous dévorons vos enfants. Ou nous rêvons de le faire, cela revient au même. Nous étions là quand vos villes sont sorties de terre. Que croyez-vous? A la nuit tombée, descendant des collines, nous rôdons sous les fenêtres ouvertes. Vos petits dorment, chuchotent dans leur sommeil; leurs draps sont tachés de lune. Nous posons nos pattes sur le rebord de vos fenêtres et nous les regardons. Nous pourrions les regarder sans fin. Seulement, notre appétit doit être rassasié. Nous sortons nos griffes, ouvrons grand notre gueule et nos pupilles se colorent de sang. Demain, les journaux ne parleront de rien. Personne ne veut revenir aux âges obscurs où nous régnions sur la terre.
Nous rugissons. Le rugissement est ce que nous avons trouvé de mieux pour abolir la pensée. Nous tenons l'intelligence à l'écart: dès qu'elle menace de nous posséder, nous hurlons et nous oublions tout.
Nous arpentons les rues de Rome. Regardez-nous: nos vibrisses frémissent de désir, nos griffes jaillissent et raclent les murs. Nous sifflons, nous miaulons, nous avançons d'un air de victoire. J'ignore qui je suis, mais je fais confiance à mes deux cent vingt kilogrammes de muscles, à l'ambre douce de mon regard et à mes canines.
Nous sortons des bouches du Metropolitana, nous émergeons des ruelles, nous dévalons les marches des églises, nous surgissons des nécropoles et nous apparaissons comme des nuages, étonnés de notre propre matérialité, admirant dans les flaques mercurielles le reflet de nos gueules avides. Nous venons de nulle part; nous venons de partout. Ce qui importe n'est pas l'origine, c'est la course. Nous filons, rapides et silencieux. Le crépuscule annonce notre domaine. Nous fonçons sous les arcades, traversons les rues désertes, bondissons sur les fontaines. Nos piédestaux sont vides. Cette nuit est la nuit des rois et nous avons rendez-vous. Ecartez-vous ou bien nous vous tuerons.
E. Werner, Infabula, p. 109-110.

C'est beau, non???[/quote]

Avatar du membre
Eons
Messages : 6338
Enregistré le : sam. févr. 17, 2007 6:49 pm
Localisation : Le cœur de Flandre
Contact :

Message par Eons » mer. août 29, 2007 3:23 pm

jlavadou a écrit :
Eons a écrit :
jlavadou a écrit :
systar a écrit :Il rouvre quand, Xavier, au fait? Ces jours-ci, non?
Si je me souviens bien, avant de partir il m'avait dit qu'il rouvrait le 25 août.
Non, le 27, c'est-à-dire hier.
Si on parle bien du même Xavier, celui de Scylla, c'était bien le 25. Si tu parles d'un autre, j'ai pas compris la blague...
On parle bien du même, et fin juillet, au téléphone, il m'avait dit le 27.
M'enfin, c'est pas grave, il est rouvert, c'est ce qui compte.

Avatar du membre
Eons
Messages : 6338
Enregistré le : sam. févr. 17, 2007 6:49 pm
Localisation : Le cœur de Flandre
Contact :

Message par Eons » mer. août 29, 2007 3:27 pm

systar a écrit :
(...)
E. Werner, Infabula, p. 109-110.
C'est beau, non???
Oui, mais j'y vois pas mal de fautes de typo (majuscules non accentuées et ":" et ";" sans espace devant. C'est une numérisation que tu as faite ? ou c'est comme ça dans le bouquin ?

systar
Messages : 1991
Enregistré le : sam. févr. 03, 2007 11:20 pm
Localisation : perdu dans la métaphysique
Contact :

Message par systar » mer. août 29, 2007 4:43 pm

Eons a écrit :
systar a écrit :
(...)
E. Werner, Infabula, p. 109-110.
C'est beau, non???
Oui, mais j'y vois pas mal de fautes de typo (majuscules non accentuées et ":" et ";" sans espace devant. C'est une numérisation que tu as faite ? ou c'est comme ça dans le bouquin ?
groumph... ça m'apprendra à me faire chier à recopier vite fait des extraits des livres pour faire découvrir aux gens... :lol: :lol:

Avatar du membre
kibu
Messages : 2901
Enregistré le : mer. mars 08, 2006 3:54 pm

Message par kibu » mer. août 29, 2007 4:48 pm

C'est le "nous" de majesté ou le "nous" plus englobant ?

PS : D'une seul coup, j'ai moins envie de le lire. Il faut se méfier des extraits.
A l'envers, à l'endroit

Ô Dingos, ô châteaux

systar
Messages : 1991
Enregistré le : sam. févr. 03, 2007 11:20 pm
Localisation : perdu dans la métaphysique
Contact :

Message par systar » mer. août 29, 2007 4:51 pm

kibu a écrit :C'est le "nous" de majesté ou le "nous" plus englobant ?

PS : D'une seul coup, j'ai moins envie de le lire. Il faut se méfier des extraits.
Là, c'est une horde/meute de lions qui parlent. Ils incarnent la force pure qui balaye le monde, par opposition aux chats, qui incarnent l'intelligence. Une des jolies trouvailles du livre...

Répondre

Retourner vers « Vos dernières lectures »