quand on lit du vrai bon space op': cette altérité radicale doit être mise en scène, d'une manière ou d'une autre. Dans l'imagination de personnages hors normes, monstrueux, trop exotiques pour avoir une psychologie humaine...
- quand on lit de la hard science: l'altérité radicale surgit, je pense, dans la spéculation sur la nature de l'univers. Question qui est l'altérité elle-même, puisque philosophiquement impensable (pourquoi des trous noirs? pourquoi le temps est-il irréversible? quel sens cela peut-il revêtir pour l'homme d'envoyer des particules dans le passé? dans le futur? etc)
- quand on lit des ouvrages comme ceux de Fabrice ou de Werner: il y a une altérité radicale qui est montrée. Dans la Mémoire du Vautour, c'est la mort, bien sûr, couplée à l'expérience de l'écriture (l'une définissant presque l'autre). Dans Infabula, c'est ce jeu d'une singularité psychologique sans doute hypertrophiée, cette tentation solipsiste, couplé à l'art (Burckhart, Apulée, les Aristochats) dont la quintessence apparaît finalement dans le corps du roman, qui mènent à transformer la perception du réel, et in fine le réel lui-même. C'est bien quelque chose comme de l'altérité qui surgit du même, au fond.
Putain,ça fait du bien de lire ça!, et aussi de lire cet ajout lumineux de Transhumain
Ainsi la découverte de l'altérité radicale ne suffit pas : encore faut-il, pour produire l'effet science-fiction, qu'elle soit donnée comme réelle
En plus la remarque de Jean-Claude Dunyach montre qu'on est finalement presque tous du même avis.
PS: Du coups j'ai (enfin) compris le sens de la citation de Serge Lehman
Ce soir je vais m'endormir un peu moins bête (un peu seulement!)