Eons a écrit :Le_navire a écrit :Laisse tomber, Charlotte, avec Eons, y a comme une erreur de casting. La bise, Eons !
Eh oui !

Sincèrement, je trouve cela dommage de passer à côté de la beauté d'un texte parce que on ne s'y est pas attardé. D'autant plus que le passage est assez judicieusement choisi.
A la va vite et désolée ce n'est pas super ordonné, ce sont plus des idées jetées qu'une réelle réflexion :
Le texte est délicatement érotique tout en parlant d'art ou plutôt Nabokov donne sa vision de l'art.
C'ets une mise en abyme, un tableau dans le tableau. Le narrateur décrit un homme qui observe une femme qui elle-même peint avec tout le réseau lexical de la peinture, à commencer par la première phrase "le rai de lumière oblique" à la manière d'un Wermeer.
Puis, les "ocelle" et "labelle", s'ils sont doux à l'oreille sont des termes de botanique, comme plus loin les mots "coccyx" et "ensellure" sont des termes d'anatomie. On part d'une connaissance / maitrise technique pour arriver à la transcender et à en faire de l'art. Le narrateur les transfigure ici par la sensualité qu'ils dégagent.
Pour revenir à la fleur, il est dit plus loin qu'il s'agit d'une "ophrys miroir de Vénus", ce que suggérait déjà les couleurs des cheveux de la belle qui sont les couleurs de cette orchidée. L'orchidée est le symbole de la féminité, de la beauté absolue et lorsqu'elle est foncée de la passion, sans compter la référence à Vénus. L'érotisme se cache aussi là, dans le parallèle entre ce que Ada peint et ce que le narrateur y projette (c'est une Ophrys
miroir)
Et je ne parle pas de tous le réseau du corps, la pointe de la langue qui se retrousse sur les lèvres, la robe légère qui laisse deviner les courbures du corps. Et que dire de cet "humide chef d'œuvre" . Le regard qui est omniprésent, c'est celui de Van, qui s'abandonne devant ce tableau exquis mais bien sûr celui du lecteur qui est placé lui aussi dans la position du voyeur. Tout est effet de miroir , à la " protubérance osseuse qui saillait au dessous de la nuque" de la jeune femme" répond sûrement celle de l'homme au fond de son pantalon. Mais que tout ça est joliment suggéré.
Finalement, si au début tout est anatomie, l'art (peinture mais aussi écriture) est bien de la transformer pour en donner une vision nouvelle, et ici érotisée.
Bon désolée, ce n'est pas franchement ordonné et j'ai dû oublier plein de trucs. Et puis, je ne voudrais pas non plus finir par emmerder tout le monde...