-> Oui. Et il y a quelque chose de malsain dans l'atmosphère crépusculairement onirique qui domine tout le roman... On est à la lisière du rêve et du cauchemar éveillé. A cheval entre deux mondes : le sublime, et le grotesque... Je pense à la naissance du personnage de Renwick : né de la copulation des prisoniers avec...les murs de leur geôle (P49)... Le sperme liquide et blanc contre la roche solide et noire... Puissance des contrastes. Une évocation violente, qui sonne comme un coup de maillet sur la tête... Leçons est tout empli de ces petits fragments acérés et chargés de noirceurs, qui percent le tissu onirique du décor dans lequel les persos évoluent. Sans parler des détournements de l'oeuvre d'Alice: le coup du lapin toxico, c'est quand même bon...Thibaud E. a écrit :Aucune scène violente n'est décrite, mais certaines idées le sont extrêmement, comme ce évêque conservateur qui vante les mérites de l'excision et - en désignant ses propres filles - conclut par cette phrase :
"Trouvez-vous que ces enfants ont l'air d'en avoir souffert ? Je les trouve, pour ma part, bien portantes, heureuses et épanouies. [...] Toutes les précautions furent prises, poursuivit l'évêque. Un médecin compétent s'en chargea."
C'est, à mon sens, plus violent que toutes les mutilations que l'on peut lire dans Féérie pour les ténèbres, ou toutes les bastons de Fleurs de dragon.
Ce type est fort. Très très fort. Et même si son roman s'adresse clairement à un public ciblé (ne serait-ce que pour le travail sur la langue), il n'en demeure pas moins le point de départ de l'oeuvre d'un écrivain amené à être (re)connu. 'fin. C'est ce que j'en dis...