Le début d’après midi était consacré à Alain Brion, qui a illustré pour le Fleuve Noir les trois volumes des Univers Multiples : Temps, Espace, Origine.
Et les quatre volumes de la Cité du Gouffre de euh, argh, il m’en coûte d’écrire ce nom, hum, Alastair Reynolds chez Presses Pocket . Mais aussi Diamond Dogs, Turquoise Days du même auteur chez le même éditeur. Et Les extrèmes ou Le Prestige de Christopher Priest chez Denoël Lunes d’Encre. Ou Marionnettes humaines de Robert A. Heinlein, ou Pontesprit de Joe Aldeman chez FolioSF, Clarke, Vance, Asimov. Et pas mal d’autres. Il a également dessiné plusieurs bandes-dessinées et réalisé des livres pour enfants. Excusez du peu. Allez jeter un oeil à son travail, la diversité de ses styles est plutot chouette.
Une occasion, pas si fréquente pour les fans, de repartir avec un livre à la fois signé de l’auteur et un dessin perso de la part de l’illustrateur.
Ne manquaient que les deux traducteurs pour Les univers multiples, Sylvie Denis et Roland C. Wagner. A titre personnel j’aurais bien aimé les rencontrer à cette occasion, parce que quand le boulot est bon faut pas hésiter à le dire. Lorsque j’ai lu Time pour la première fois, je me suis dit: bonne chance au traducteur! Traduire l’anglais est une chose. Traduire la SF “durement” scientifique d’anglais en français en est une autre.
Stephen Baxter venait précédé de la réputation d’un homme plutôt sec, voire imbu de lui-même. Eric avait vécu un échange d’emails plutôt froids.
En réalité la rencontre fut très agréable, et très intéressante. Non seulement Baxter répond véritablement aux questions, mais il développe, se révèle curieux, attentif à la conversation de son interlocuteur. Il aborde tous les sujets avec une franchise remarquable, parle de son travail d’auteur, de sa relation avec Arthur C. Clarke d’une manière très simple. Et même sur ces sujets de physique de pointe, il apporte des réponses précises. Quand Bidibulle lui fait remarquer que telle théorie physique ne fonctionne que quand telles conditions sont remplies et qu'elles ne le sont pas dans tel roman, Baxter se fend d'un grand sourire de conspirateur, mi-gêné mi-amusé, l'air de dire "c'est un secret, ne le dis à personne" et confirme:"yeah, they're not". Ne comptez pas sur moi pour vous révéler de quoi il s'agit, il n'y avait dans l'assistance que Bidibulle et Baxter qui comprenaient de quoi il était question. Ahah, très drôle.
Autre point marquant: le calepin. Stephen Baxter note tout: heure, lieu, prénom des personnes pour qui il signe. Méthode, méthode. On n'écrit pas deux romans par an sans méthode.
Baxter signe ses œuvres avec habitude, évidemment dans sa position d’écrivain de SF parmi les meilleurs, mais aussi avec une vraie satisfaction. Tous les livres, sans fatiguer, et sans jamais y montrer d’agacement mais au contraire avec un vrai plaisir, j’allais dire, de gosse. Ca m’a étonné, je pensais plutôt le trouver blasé. Point du tout. Emmanuel qui a rédigé pour Le Bélial l’introduction à Gravité était venu avec sa pile de romans en anglais. Comme chacun sait, Emmanuel est le président-créateur du fan club de Baxter sur la planète Terre… Autant dire que sa collection fait, rien qu’en anglais, beaucoup de livres. C’est Baxter lui-même qui a demandé à signer tous les romans, tout en maintenant une conversation tout à fait intéressante sur les mérites comparés des programmes spatiaux américains et russes, sa visite la veille au radio-téléscope de Nancay, SETI, une question sur le choix du nom de la librairie, sa rencontre avec les astronautes américains et les études des psychologues sur l’acceptation du risque chez les astronautes dans les années 60.
La soirée c’est poursuivie au restaurant où la discussion s’est continué très simplement. Les positions relatives de la SF au sein de la littérature dans différents pays, les superhéros anglais, les relations entre les auteurs de SF et les auteurs de LittGen dans les conventions, etc… Avec une anecdote succulente sur cet auteur très connu, « Lord » J.A. (n’oubliez pas que Stephen Baxter est britannique, et entendez « Lord »avec tout l’accent d’ironie que seul un Anglais sait mettre dans ses mots) qui signe avec un marqueur, le jette négligemment quand il est usé, claque des doigts et tend la main par-dessus son épaule pour permettre au préposé au crayon de déposer un nouveau feutre dans son Auguste Main.
Bref, vous l’aurez compris, une rencontre de grande qualité, qui m’a totalement emballé. Stephen Baxter est un gentleman.
Voici quelques photos. Si j’ai un peu de temps j’en ajouterais quelques autres ce soir, j’en ai très peu finalement. On cause avec l'invité, et on oublie de faire le paparazzi. C’est pas plus mal en fait.
Alain Brion

Stephen Baxter

Bénédicte Lombardo que l’on ne présente plus ici et qui se bat comme une lionne pour la publication de Baxter en France. Et comme le public n’est jamais rassasié : les nouvelles, Bénédicte, les nouvelles ! Les nouvelles !

Olivier Girard, qu’on ne présente plus non plus et qui est quant à lui coupable de la publication de Shepard, Egan, Anderson, Dufour, de Baxter. C’est bien joli tout ça Olivier mais la prochaine fois qu’on se croise tu t’expliqueras avec mon banquier ok ?

Olivier, Bénédicte et Xavier A.K.A « Mr Scylla »

Stephen Baxter et Pascal (qui non seulement dirige la collection FolioSF mais est aussi le seul autre être humain à connaitre le film Simple Mortel de Pierre Jolivet, dont je ne saurais que trop vous recommander le visionnage. Film français, pas d’effets spéciaux et un putain de bon film de SF)

Conversation avec Bidibulle et un inconnu au chapeau népalais.

Conversation

Signature

Photo de groupe

Juste avant le taxi à la fin de la soirée.
