Les femmes de Conan

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Bull
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Message par Bull » dim. oct. 19, 2008 2:53 pm

Nébal a écrit : Perso, je trouve que ça fait un peu "idée reçue" justifiée par "le bon sens"... ce qui ne me paraît pas très scientifique, pour le coup.
Mais c'est absolument cela. J'espère que je n'ai pas donné l'impression du contraire.
La différence Homme/Femme* d'une même espèce et civilisation A/Civilisation B n'est pas assez moléculaire pour moi ;-)
Je vais essayer de me renseigner auprès de scientifiques.
J'avais commencé à preondre des des contacts à Paris avec Coppens sur un projet de microbiologie préhistorique qui n'est malheureusement toujours pas finalisé. J'avais aussi des contacts avec d'autres équipes. Dès que l'occasion se présente j'essayerai de poser quelques questions.

Tiens et je vais faire une petite recherche biblio là




*Outre XX/XY...

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Bull
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Message par Bull » dim. oct. 19, 2008 3:02 pm

J'ai trouvé cet abstract qui est intéressant.
Voyons voir si l'article est disponible online...
Yojana. 1988 May 16-31;32(9):32-4.

Why this growing atrocities on women?

Batra ND.
PIP: After a summary of the prehistoric origins of the low status of women, the present state of women is reviewed and some suggestions for India are proposed. Women got into their present low status as homemakers because of the invention of fire which made them evolve into the weaker sex. The phenomenon of rape arose because leisure gave men the opportunity to indulge in sexuality outside of a mating season. This lead to early marriage and domination of women by father, husband and sons. Now India has fewer hospital facilities for women. Women can only achieve status by bearing sons. Women do all the domestic work, raise half the world's food, earn less than men and are underrepresented in decision-making. Dowry deaths, humiliation, torture and violence toward women are a national disgrace. Legislation alone will not stop dowry abuse. Attitudes must be changed by restructuring the educational system. Anti-dowry squads should be formed to prevent expensive weddings. Legal aid should be provided to victims and kin of dowry abuse. Men proven guilty of murdering their wives should be forbidden to remarry. The single law that would do most for women is to give them the right to property.

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Nébal
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Message par Nébal » dim. oct. 19, 2008 3:28 pm

Katioucha a écrit :
La "Loi salique"
Je me demande aussi pourquoi, dans moult pays, les femmes pouvaient régner à défaut d'homme et pas en France. Peut-être parce que la lignée capétienne devait *tout* à l'Eglise (sans le sacre, les capétiens ne sont que des usurpateurs, hein ? Je veux dire : le dernier carolingien est quand même mort d'un accident de cheval lors d'une chasse chez Hugues Capet) et que l'Eglise n'aime pas les femmes. Alors qu'ailleurs, le sang, la lignée prévalait.
En Angleterre, le rapport à la royauté a toujours été moins révérencieux, d'ailleurs on leur coupait la tête avec beaucoup plus de naturel.
Très honnêtement, si la misogynie a eu son mot à dire, et notamment la misogynie véhiculée par le catholicisme (et il y a avait bien un lien particulier entre l'Eglise et le Roi Très-Chrétien), j'ai tendance à croire que ce n'est qu'en surplus, à titre de "justification" (même si cela ressort bien des adages que j'ai cités ; et on pourrait évoquer également la problématique du serment du sacre, bien sûr...).

(Cela dit, puisqu'on en cause, le sacre ne fait pas le roi, et Hugues Capet doit aussi - surtout ? - sa couronne aux nobles qui l'ont élu, et au fait qu'il descendait des trois rois robertiens...)

Les principes concernant la dévolution de la couronne en France, leur fixation dans le cadre des lois fondamentales du royaume, résultent à mon avis surtout des circonstances, d'opportunités politiques.

Le problème n'était pas tant que la couronne passe à une femme ou par une femme... qu'à son époux ou son fils, et/ou à un "parti politique" (avec plein de guillemets, hein) opposé. En France, après tout, les solutions dépendaient des régions, mais il n'était pas rare que des titres nobiliaires et des fortunes parfois colossales passent par des femmes, et ça n'a effectivement pas posé de problème en Angleterre ou en Espagne, pour citer des voisins (qui, par contre, se sont tapés régulièrement de grosses crises de succession, l'ordre n'étant pas fixé aussi clairement qu'en France, et les usurpations étant fréquentes ; du coup, le sang, la lignée, ben, heu... faut voir, quoi).

La question n'a commencé à se poser en France que lors des crises de 1316 et 1328, qui marquent la fin du "miracle capétien". Leur résolution sur le moment ne s'explique pas tant par une hostilité pour Jeanne de Navarre et Isabelle d'Angleterre (ce qui n'a pas exclu, bien sûr, les soupçons de bâtardise concernant la première, et l'indignation quant à l'immoralité supposée de la seconde, mais ce sont plutôt là, je crois, des moyens d'enfoncer le clou...) qu'aux manoeuvres politiques, d'abord du régent le futur Philippe V le Long, ensuite du parti féodal groupé autour de Philippe de Valois, futur Philippe VI le Trouvé.

'fin, c'est mon impression, en tout cas.

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Message par Bull » dim. oct. 19, 2008 3:43 pm

Bon, ben pour moi, c'est toujours le Dimanche matin.
Donc je continue ma recherche biblio.

Autre abstract intéressant

Soc Sci Med. 1992 Apr;34(7):789-807.

Female labour participation in agricultural production and the implications for nutrition and health in rural Africa.

Lado C.
Department of Geography, Kenyatta University, Nairobi.

The broad objectives of this paper are: firstly, to examine the initial impact of colonialism on food production by women, by considering their role and activity patterns within the household in terms of rights, obligations, exchanges, allocation of resources and responsibilities and the division of labour in the selected African Societies of the Luo, Kikuyu and Luhya (Kenya), Ewe and Kusasi (Ghana), Mandinka (The Gambia), Yoruba (Nigeria) and Azande (Sudan). These ethnic groups used as examples were mainly selected on the basis of their predominance and availability of data in these countries lying in the Sub-Saharan Africa having similar historical roots of the British colonial policies. Secondly, some of the possible social, economic and biological effects or implications on the changes in rural women's work in the chosen case studies in Africa are elucidated. It has been hypothesized that the development process in rural Africa has marginalized women (with varying degrees) in the subsistence sector, reducing their productivity and control over resources; and that women's total work burden has relatively increased, a phenomenon which can be understood as an integral process of capital penetration and accumulation. These changes may have significant implications for nutrition and health affecting the overall levels of food production. Although the selected illustrations do not represent the full range of possibilities in Sub-Saharan Africa, the data on the gender roles and workpatterns and the different changing ways do indicate that the women's role in food production has profound implications for socio-economic development in general and nutrition and health in particular with much wider applicability. In fact no such cross-sectional study has been conducted in rural Africa. It is generally concluded that any consideration of women's agricultural production should not neglect the structural bases of their inequality, and the policies can be inadequate if they overlook the relationship between the subsistence and commercial sectors and the women's role in each. In effect, the relative and absolute losses in women's food production and incomes bear immediately on the food crisis of many of the Sub-Saharan African countries, and that the current policies for the food crisis are likely to fail unless there is an improvement of the data base in women's and men's specific food production activities, processing and marketing for use in policy formulation and implementation. Indeed, the integration of women into the development process should be sensitive to and cognizant of their needs, contributions and potentials in Sub-Saharan Africa.

Début de l'article, qui va plutôt dans le sens de Katioucha.
1. INTRODUCTION AND CONCEPTUAL FRAMEWORK
During the pre-colonial days, the women of Africa were the chief food producers, and this pattern can still be seen among the Kalahari peoples of Botswana, where the women gather vegetable foods comprising 6&80% by weight of the total diet [l]. With the influence of western education and style of life, the European concept of ‘women’s place is in the home’ became fashionable, although it obviously had no bearing on the actual practice in African societies [2]. The aim of this section is to present some coverage on the importance of women’s role in food production and domestic responsibilities which have mainly been invisible or neglected by planners and
policy makers in development process in rural Africa (...)

tj
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Message par tj » dim. oct. 19, 2008 3:55 pm

On ne peut pas chasser le mamouth enceinte jusqu'aux yeux et par quelle étrange myopie considérons-nous qu'il était plus important, aux yeux des humains du temps, de mener à bien une chasse que de mener à bien une grossesse ?
Ben l'art pariétal est à ce sujet assez clair : ça les intéressait beaucoup plus ...
Sinon Bull , dans tes bibliothèques , tu dois peut être trouver un bouquin qui s'appelle "the evolving female " de Morbeck et al .
Recueil de contributions sur le sujet , entre autre .
Jamais fini de le lire celui là , va falloir que je le reprenne , depuis le temps .

Sinon, l'abstract indien , c'est une blague , hein ? Rien que dans les 4 premières lignes , il y a de quoi se bidonner pendant un bon moment
the invention of fire which made them evolve into the weaker sex

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Nébal
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Message par Nébal » dim. oct. 19, 2008 3:56 pm

tj a écrit :
On ne peut pas chasser le mamouth enceinte jusqu'aux yeux et par quelle étrange myopie considérons-nous qu'il était plus important, aux yeux des humains du temps, de mener à bien une chasse que de mener à bien une grossesse ?
Ben l'art pariétal est à ce sujet assez clair : ça les intéressait beaucoup plus ...
Heu, y'a quand même les innombrables statuettes dites "Vénus", représentant des femmes enceintes...

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Message par Bull » dim. oct. 19, 2008 4:25 pm

tj a écrit :.Sinon, l'abstract indien , c'est une blague , hein ? Rien que dans les 4 premières lignes , il y a de quoi se bidonner pendant un bon moment
the invention of fire which made them evolve into the weaker sex
Ben l'article n'est pas "numérisé", donc difficile de prendre cet article en considération.

Je n'ai pas trouvé d'article "concluant".

Et après réflexion, pour juger de la cohérence/logique interne des Conan (sujet de mon intervention initial) il faudrait se baser sur l'état des connaissances il y a un siècle.

Difficile. Pour moi en tout cas.


Bref, tout ça pour dire, que la place de la Femme dans Conan va bien avec "l'image que j'ai de ce que l'auteur devait penser des Femmes dans une ère comme celle où vivait Conan".

Je ne sais pas si je suis très clair moi ;-)

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Lensman
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Message par Lensman » dim. oct. 19, 2008 4:30 pm

Bull a écrit :
Bref, tout ça pour dire, que la place de la Femme dans Conan va bien avec "l'image que j'ai de ce que l'auteur devait penser des Femmes dans une ère comme celle où vivait Conan".

Je ne sais pas si je suis très clair moi ;-)
Le concept me semble très clair!
Et n'oublions pas de rappeler que l'"ère" imaginée par Howard est essentiellement... imaginaire, en plus... c'est dire qu'on est sur un terrain... glissant...
Oncle Joe

Nicky
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Message par Nicky » dim. oct. 19, 2008 4:33 pm

Nébal a écrit :
tj a écrit :
On ne peut pas chasser le mamouth enceinte jusqu'aux yeux et par quelle étrange myopie considérons-nous qu'il était plus important, aux yeux des humains du temps, de mener à bien une chasse que de mener à bien une grossesse ?
Ben l'art pariétal est à ce sujet assez clair : ça les intéressait beaucoup plus ...
Heu, y'a quand même les innombrables statuettes dites "Vénus", représentant des femmes enceintes...
En même temps, attention, là on parle de la force du symbole (via l'art). L'importance du symbole me semble parfois (souvent ?) décorrelé de l'importance réelle.
Autre chose, ce sont dans les 2 cas des situations dépendant de circonstances sur lesquelles les gens avaient assez peu de contrôle : entre tout ce qui pouvait faire perdre un enfant (avant et après l'accouchement), et tout ce qui pouvait faire foirer une chasse, la force des symboles me semble indiquer surtout un besoin d'influer sur les événements par la spiritualité, les moyens normaux atteignant vite une limite très frustrante.
Et la chasse, ce n'est pas uniquement la viande. C'est aussi les peaux et fourrures, les os, l'ivoire. Eléments symboliques autant qu'utilitaires.

N'empêche, avec la valeur symbolique si exacerbée de la femme enceinte de par le monde, je me demande à quel point la civilisation aurait été différente si l'humanité avait été ovipare XD

(Et même malgré tout ça, je ne vois pas en quoi toutes ces considérations devraient rendre des jeunes femmes de l'âge hyborien lobotomisées et semi-paraplégiques ?)

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Lensman
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Message par Lensman » dim. oct. 19, 2008 4:57 pm

Nicky a écrit : N'empêche, avec la valeur symbolique si exacerbée de la femme enceinte de par le monde, je me demande à quel point la civilisation aurait été différente si l'humanité avait été ovipare XD
Les Martiens d'Edgar Rice Burroughs sont ovipares...
Oncle Joe

Katioucha
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Message par Katioucha » dim. oct. 19, 2008 5:50 pm

Nébal a écrit :Très honnêtement, si la misogynie a eu son mot à dire, et notamment la misogynie véhiculée par le catholicisme (et il y a avait bien un lien particulier entre l'Eglise et le Roi Très-Chrétien), j'ai tendance à croire que ce n'est qu'en surplus, à titre de "justification"
Je ne vais pas te citer tout Duby citant les curés du XIe siècle, c'est trop long à recopier, mais ils ont usé un nombre de parchemins absolument stupéfiant à expliquer à quel point la femme est inférieure, qu'elle vient non seulement de l'homme mais d'une côte de l'homme, "comme tordue et naturellement opposée à l'homme" (ça, c'est une phrase du XVe mais le ton est le même), qu'elle est naturellement artificieuse patin couffin. On est au delà du prétexte, les deux pieds dans une haine de soi qui m'étonne mais que je peux pas nier vu que ce n'est pas moi, l'historien. La montée de l'Eglise correspond en tout cas au moins à une baisse du pouvoir économique des femmes, à qui on concède de moins en moins de bien dans le cadre des testaments et des contrats de mariage.
(Cela dit, puisqu'on en cause, le sacre ne fait pas le roi, et Hugues Capet doit aussi - surtout ? - sa couronne aux nobles qui l'ont élu, et au fait qu'il descendait des trois rois robertiens...)
Les nobles l'ont élu parce qu'il n'inquiétait pas grand monde et lui les a feintés en faisant sacrer son propre fils quasiment en même temps que lui, lequel fils a fait de même avec le sien et ainsi de suite, ce qui a transformé la royauté par élection en royauté héréditaire. M'enfin on constate que l'hérédité marchait depuis pas mal de temps, depuis Mérové en fait, soit avant l'an 600, à part quand Pépin le Bref a fait son coup d'état.
Ce qui est stupéfiant sous Hugues Capet c'est qu'à sa mort, il n'a pas divisé son bien entre tous ses fils mais tout filé à son fils aîné. Bon, je crois qu'il n'en avait pas d'autre mais n'empêche, l'héritage par ordre de primogéniture était une sacrée nouveauté, et a enfin évité le perpétuel morcellement des terres.
Je sens que je dérive, là.
Le problème n'était pas tant que la couronne passe à une femme ou par une femme... qu'à son époux ou son fils, et/ou à un "parti politique" (avec plein de guillemets, hein) opposé. En France, après tout, les solutions dépendaient des régions, mais il n'était pas rare que des titres nobiliaires et des fortunes parfois colossales passent par des femmes
Exact, mais elles n'étaient que dépositaires d'un bien et devaient rester sous la coupe d'un homme, mari, père ou oncle. Une femme maitresse d'elle-même, ça ne se faisait pas.

ça n'a effectivement pas posé de problème en Angleterre ou en Espagne, pour citer des voisins (qui, par contre, se sont tapés régulièrement de grosses crises de succession, l'ordre n'étant pas fixé aussi clairement qu'en France, et les usurpations étant fréquentes ; du coup, le sang, la lignée, ben, heu... faut voir, quoi).
Jusqu'à Louis XIV, tous les rois de France ont eu à se battre comme des chiffonniers contre leur frère cadet ou leur cousin germain et ça a fait couler beaucoup de sang en France aussi. Nos guerres de religion, ça n'est jamais que la famille Guise essayant de se goinfrer la couronne avec l'appui de l'Espagne.
La question n'a commencé à se poser en France que lors des crises de 1316 et 1328, qui marquent la fin du "miracle capétien".
Ce n'est que 100 ans de plus que les mérovingiens et les carolingiens.
Leur résolution sur le moment ne s'explique pas tant par une hostilité pour Jeanne de Navarre et Isabelle d'Angleterre (ce qui n'a pas exclu, bien sûr, les soupçons de bâtardise concernant la première, et l'indignation quant à l'immoralité supposée de la seconde, mais ce sont plutôt là, je crois, des moyens d'enfoncer le clou...)
Oui. Personne ne sait quelle a été la conduite intime de ces femmes. Ce qui est *systématiquement* corrélé, par contre, et vérifiable dans les textes, c'est la stérilité avec l'accusation de luxure. Tu remarqueras que toute reine qui a été accusée d'avoir la cuisse légère est une femme stérile. Bizarre, non ? Que ce soit Aliénor d'Aquitaine, Marguerite de Navarre ou la reine Margot. (Il n'y a que Louise de Lorraine qui y a échappé, vu que c'est son mari qu'on accusait de bougrerie.) L'adultère était quasi la seule accusation qui autorisait le divorce. N'enfanter que des filles était un peu moins puni, mais puni quand même.
qu'aux manoeuvres politiques, d'abord du régent le futur Philippe V le Long, ensuite du parti féodal groupé autour de Philippe de Valois, futur Philippe VI le Trouvé.
Il fallait un roi sur le trône, on n'allait pas y mettre une gamine de six ans, non plus. Et Philippe le Long, à l'époque, avait un voire deux fils. C'était un bon candidat. Meilleur que le roi d'Angleterre, haha !

Bon, mais pour en revenir à "l'image que j'ai de ce que l'auteur devait penser des Femmes dans une ère comme celle où vivait Conan", beuh... est-ce qu'Howard pensait vraiment qu'une donzelle de 16 ans en nuisette qui pousse des petits cris en titubant pouvait tenir plus de trente secondes en Hyperborée ou ailleurs avant de se faire défoncer jusqu'à la glotte et qu'on file ses restes aux chiens ? Oh, quand même...

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Message par tj » dim. oct. 19, 2008 5:59 pm

Nébal a écrit :
tj a écrit :
On ne peut pas chasser le mamouth enceinte jusqu'aux yeux et par quelle étrange myopie considérons-nous qu'il était plus important, aux yeux des humains du temps, de mener à bien une chasse que de mener à bien une grossesse ?
Ben l'art pariétal est à ce sujet assez clair : ça les intéressait beaucoup plus ...
Heu, y'a quand même les innombrables statuettes dites "Vénus", représentant des femmes enceintes...
justement : elles ne sont pas innombrables , loin de là .

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Message par Lensman » dim. oct. 19, 2008 6:02 pm

Katioucha a écrit :[
Bon, mais pour en revenir à "l'image que j'ai de ce que l'auteur devait penser des Femmes dans une ère comme celle où vivait Conan", beuh... est-ce qu'Howard pensait vraiment qu'une donzelle de 16 ans en nuisette qui pousse des petits cris en titubant pouvait tenir plus de trente secondes en Hyperborée ou ailleurs avant de se faire défoncer jusqu'à la glotte et qu'on file ses restes aux chiens ? Oh, quand même...
Et en plus, ils revendent la nuisette! C'est dire que les gens étaient mal élevés, à l'époque!
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Message par Nébal » dim. oct. 19, 2008 6:38 pm

Katioucha a écrit : Je ne vais pas te citer tout Duby citant les curés du XIe siècle, c'est trop long à recopier, mais ils ont usé un nombre de parchemins absolument stupéfiant à expliquer à quel point la femme est inférieure, qu'elle vient non seulement de l'homme mais d'une côte de l'homme, "comme tordue et naturellement opposée à l'homme" (ça, c'est une phrase du XVe mais le ton est le même), qu'elle est naturellement artificieuse patin couffin. On est au delà du prétexte, les deux pieds dans une haine de soi qui m'étonne mais que je peux pas nier vu que ce n'est pas moi, l'historien.
Oh, tout ça, c'est certainement pas moi qui vais le nier ! 8) D'ailleurs, faut que je finisse un de ces quat' Le Marteau des sorcières, y'a de quoi en tirer un assez consternant florilège de misogynie cléricale (j'avais prévu de faire ça en Nébalie ; même que ça s'appellera "La Vérité sur les Femelles", et que ça s'enchaînera bien avec Le Roman de Renart...). :P

Par contre, je continue de penser que, si les mentalités étaient sans aucun doute imprégnées de ce mépris, voire de cette haine des femmes, ce n'est pas là ce qui a joué en priorité en 1316 et 1328.
Les nobles l'ont élu parce qu'il n'inquiétait pas grand monde et lui les a feintés en faisant sacrer son propre fils quasiment en même temps que lui, lequel fils a fait de même avec le sien et ainsi de suite, ce qui a transformé la royauté par élection en royauté héréditaire.
Tout à fait, et il en sera ainsi jusqu'à Louis VII ou Philippe Auguste, je sais pu... Après quoi, l'hérédité par primogéniture sera suffisamment rentrée dans les moeurs pour qu'on s'en dispense. Et, justement, d'autant plus après ça, le sacre ne fait pas le roi... même si, en temps de crise, il a une vertu symbolique indéniable ; cf. Jeanne d'Arc...
Exact, mais elles n'étaient que dépositaires d'un bien et devaient rester sous la coupe d'un homme, mari, père ou oncle. Une femme maitresse d'elle-même, ça ne se faisait pas.
Mmmmh, pas toujours, je crois ; honnêtement, ici, ça doit dépendre des coutumes, il me semble qu'il y avait davantage de subtilités concernant la capacité juridique des femmes...
Jusqu'à Louis XIV, tous les rois de France ont eu à se battre comme des chiffonniers contre leur frère cadet ou leur cousin germain et ça a fait couler beaucoup de sang en France aussi. Nos guerres de religion, ça n'est jamais que la famille Guise essayant de se goinfrer la couronne avec l'appui de l'Espagne.
Le cas des Guise est à part, puisqu'on se retrouve là devant l'autre grande crise de succession après 1316 et 1328 (et, dans un autre registre, 1420). Sinon, les autres troubles ne me paraissent pas vraiment comparables : et, surtout, la succession s'est bien effectuée pendant huit siècles selon les lois fondamentales du royaume, malgré les frangins et cousins aux dents longues. Ce qui est bien un cas à part.
Ce n'est que 100 ans de plus que les mérovingiens et les carolingiens.
La différence essentielle avec les dynasties précédentes, c'est que, durant ces trois siècles, la couronne passe de père en fils sans interruption et sans véritable crise successorale (même s'il y a bien eu quelques tensions durant les premiers règnes). C'est cela à proprement parler qui a été qualifié de "miracle", et qui a par ailleurs beaucoup servi la dynastie...
Oui. Personne ne sait quelle a été la conduite intime de ces femmes. Ce qui est *systématiquement* corrélé, par contre, et vérifiable dans les textes, c'est la stérilité avec l'accusation de luxure. Tu remarqueras que toute reine qui a été accusée d'avoir la cuisse légère est une femme stérile. Bizarre, non ? Que ce soit Aliénor d'Aquitaine, Marguerite de Navarre ou la reine Margot. (Il n'y a que Louise de Lorraine qui y a échappé, vu que c'est son mari qu'on accusait de bougrerie.) L'adultère était quasi la seule accusation qui autorisait le divorce. N'enfanter que des filles était un peu moins puni, mais puni quand même.
La question ne se posait pas de cette manière pour les deux que j'ai citées, mais c'est assez vrai, autrement...

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Message par Katioucha » dim. oct. 19, 2008 6:53 pm

Nébal a écrit :Oh, tout ça, c'est certainement pas moi qui vais le nier ! 8) D'ailleurs, faut que je finisse un de ces quat' Le Marteau des sorcières, y'a de quoi en tirer un assez consternant florilège de misogynie cléricale (j'avais prévu de faire ça en Nébalie ; même que ça s'appellera "La Vérité sur les Femelles", et que ça s'enchaînera bien avec Le Roman de Renart...). :P
Ouéééé ! Tu devrais aussi faire les manuels de démonologie de Lancre, c'est rigolo à cause qu'il n'arrête pas de parler du zizi du diable (et comment il était gros, et comment il avait des écailles et tout).
Ce qui est bien un cas à part.
Il est vrai que la guerre des Roses est un morceau de massacres assez étonnant. On n'en a pas eu des si beaux que ça.
La différence essentielle avec les dynasties précédentes, c'est que, durant ces trois siècles, la couronne passe de père en fils sans interruption et sans véritable crise successorale (même s'il y a bien eu quelques tensions durant les premiers règnes). C'est cela à proprement parler qui a été qualifié de "miracle", et qui a par ailleurs beaucoup servi la dynastie...
Oui, par rapport aux moeurs de, mettons, les mérovingiens, c'était miraculeux. Parce que les fils de Clovis égorgeant leur frère et ses gosses sous l'oeil de la grand mère avant de flanquer le feu à leurs propres fils et petits fils, ça avait quand même un peu plus de geule©.
La question ne se posait pas de cette manière pour les deux que j'ai citées, mais c'est assez vrai, autrement...
Bon, Isabelle d'Angleterre était une salope vendue à l'Anglois, certes, mais qui est cette Jeanne de Navarre dont tu me causes ?
[edit]Ah oui, la fille de Marguerite de Bourgogne. Cette histoire d'adultère m'a toujours paru étrange. C'est supposer à cette femme une intimité qu'elle n'avait a priori pas. Et pourquoi la mettre en geôle, quand la répudiation d'une femme adultère était si facile ?

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