Eons a écrit :Sillage a écrit :Mais ma réponse de départ était d'essayer de savoir pourquoi autant d'élèves se font "chier" en cours ?
Parce que les profs ne savent pas présenter et/ou faire correctement leurs cours.
Alors que j'aime la musique, et ai même appris tout seul à jouer (plus ou moins bien) du piano, je détestais les cours de solfège au point de m'en foutre d'avoir des notes lamentables et de les sécher chaque fois que possible.
En philo, c'était pire : c'est le seul cours où je me sois carrément endormi pendant que la prof baratinait. Une année où je n'ai strictement rien appris, sauf que le seul énoncé du mot "philo" réussissait désormais à m'énerver.
Et mes enfants m'ont cité des cas où ils préféraient étudier entre eux avec les bouquins que d'écouter un prof complètement incompréhensible.
Mouais.
Enfin ça dépend aussi des tempéraments des élèves.
Contrairement à ce qui se dit souvent, certains sont demandeurs de choses bien calibrées, professées sur le mode du cours magistral, parce que cela leur donne des cadres. Mais tout ça ne se justifie pas avec de grandes idées, ce sont des constats que l'on fait cum grano salis, face à une classe bien particulière. Un autre public modifiera (ou non) la façon de procéder.
Il ne faut pas croire que tous les élèves considèrent toujours que les cours ne véhiculent que des contenus formels, sclérosés, désincarnés, et que la vraie vie, la vraie pensée ou le vrai plaisir de la lecture notamment, ne se passe qu'en dehors d'un collège et d'un lycée.
L'accusation de baratin, souvent adressée à l'enseignement de la philo, est partiellement justifiée par une génération de profs qui n'a peut-être pas assez joué le jeu de la clarté, ni de l'humilité face aux élèves.
Mais soyez assurés que la nouvelle génération de jeunes profs qui arrivent, sauf notables exceptions de blaireaux à qui l'obtention d'un diplôme de l'ENS et d'une agrèg aurait tourné la tête (mais je ne les vois pas si nombreux que cela), se pose des questions sur la façon de rendre la philosophie attractive. En témoigne l'existence de groupes comme l'ACIREPH (j'adhère pas forcément à l'idéologie sous-jacente, mais je salue l'initiative néanmoins).