Nébal a écrit :Qu'historiquement, cette préoccupation pour l'avenir ait été importante dans la définition du genre, OK.
On ne parle pas ici de "définition du genre" mais d'orientation de l'intérêt des auteurs;
Nébal a écrit :Maintenant, je dirais que, dans les SF gernsbackienne et campbellienne au moins (et wellsienne avant), ça s'accompagnait largement d'une fonction "prophétique", de "prédiction" (avec des pincettes, mais tout de même...).
C'est l'un des trois points dégagés par Gary Westfahl, en effet. Et cettetendance se prolonge sous diverses formes bien au-delà de l'Âge d'Or.
Nébal a écrit :Or, si je trouve mon bonheur dans ces textes-là, très honnêtement, cette approche me laisse néanmoins extrêmement sceptique... Pour tout dire, en ce qui me concerne, toute interrogation sur le futur dépassant le très court terme me paraît fondamentalement vaine.
Avis personnel.
Nébal a écrit :Ce qui ne m'empêche pas d'aimer la SF ; donc m'est avis qu'il faut chercher le critère ailleurs...
Le critère de quoi ?
Nébal a écrit :Et puis, bon, on en est heureusement plus au positivisme dominant qui légitimait cette approche.
Cliché. Le "positivisme dominant" était nettement moins dominant que tu as l'air de le croire. Voir le thème du robot avant et après Robbie. Par exemple.
Nébal a écrit :D'ailleurs, depuis, quels sont les auteurs à avoir su développer une vision prospective pertinente, ou une préoccupation pour le futur marquée, solide, constructive, même sans cet aspect "prophétique" ?
Mmmm… voyons…
Pohl & Kornbluth ?
Brunner ?
Spinrad ?
Jeury ?
Ligny ?
La modestie… ?
Cela dit, on peut se préocuper du futur et de la survie de l'espèce humaine sans développer de "vision prospective pertinente".
Et même sans écrire de SF, d'ailleurs.
Nébal a écrit :En dehors de William Gibson, je n'en vois pas des masses...
Gibson est un auteur sacrément gernsbackien, et je trouve de plus pitoyable de réduire l'ensemble des cyberpunks à l'un d'eux.
Nébal a écrit :Pourtant, il s'agit bien toujours de sience-fiction ; du coup, ce critère ne me paraît pas vraiment pertinent, même s'il a pu l'être.
Critère de quoi ?
Nébal a écrit :Non, pardon du lieu commun, mais c'est l'interrogation sur le présent qui me paraît dominante (dans une perspective globale, certes, et non centrée sur l'individu, ce qui constitue souvent une différence avec la littérature "générale") ;
L'interrogation sur le présent va de pair avec le souci de l'avenir.
Nébal a écrit :Par ailleurs, je plussoie Draco : je ne crois pas que les écrivains de SF soient investis d'une "mission"...
D'abord, si un ou plusieurs auteurs se sentent investis d'une "mission", tu n'y peux mais.
Ensuite, c'est quand même sacrément plus subtil que ça et Norman Spinrad le décrit fort bien dans
He walked among us.
Ballard est un con.