Erion a écrit :Bouse Bleuâtre a écrit :
Crois-en ma longue expérience de l'édition, ce sont plus souvent les daubes que les chefs-d'œuvre qui ont du succès.
Non.
L'explication véritable, c'est que la qualité d'une oeuvre n'a strictement aucun rapport avec son succès.
S'il suffisait d'écrire des daubes pour avoir du succès, ça serait trop simple.
Les gens n'achètent pas un livre parce que c'est une daube ou un chef-d'oeuvre. Ils achètent un livre, et il peut se trouver que c'est un chef d'oeuvre ou une daube, mais c'est en général purement fortuit dans leur décision d'achat. La qualité, c'est un plus produit, comme un cadeau bonux ou 100g de café en promotion.
Aucun rapport (ou, pour parler mathématique, aucune corrélation), pas exact; disons que la relation est assez chaotique; il faut aussi faire intervenir le paramètre "avis des distributeurs" et le fait que le livre soit, ou non, tiré à un grand nombre et diffusé; il est clair que, à court terme, ce sont les daubes qui sont en général étiquetées (à l'avance) "best sellers" par les directeurs commerciaux et qui, souvent, se vendent parce que les clients se disent: "s'ils l'ont tiré à 5000000000, ça ne peut pas être totalement mauvais" (opinion fausse: si c'était bon, ils ne l'auraient tiré qu'à 500, et ils le re-tireront à contrecoeur quand 5000 personnes le réclameront). Evidemment, parfois, le directeur littéraire a eu plus de voix que le dircomm(ercial) et a pu imposer aux distributeurs un bon livre que les lecteurs, lentement, confirmeront.

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."