Deux études de Régis Messac en librairie

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Papageno
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Message par Papageno » dim. janv. 11, 2009 7:06 pm

De toute façon les américains ne sont que des européens - qui ont régressé - merdoum - faut pas déconner - alors forcement ;-)
Heu ! Mais j'y pense, existe t-il une Science-fiction amérindienne (du nord) ? ;-)

Blague à part, le retour, vers les années 50, nous donne une SF passablement transformée, méconnaissable , non ?

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Lensman
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Message par Lensman » dim. janv. 11, 2009 7:11 pm

kibu a écrit :Ce qu'aurait pu faire la collection Les Hypermondes.
Hop ! On revient sur Messac.

PS : un sujet d'uchronie ?
Mieux que ça: il me semble (à confirmer) que le fils de Régis Messac, Ralph Messac, doit son prénom à celui du héros du roman de Gernsback, avec lequel son père correspondait (j'espère ne pas sortir une bêtise…); c'est dire!
Oncle Joe

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kibu
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Message par kibu » dim. janv. 11, 2009 7:38 pm

Je suis sûr que Olmès va confirmer ou non.
A l'envers, à l'endroit

Ô Dingos, ô châteaux

olmès
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Message par olmès » dim. janv. 11, 2009 10:20 pm

kibu a écrit :Je suis sûr que Olmès va confirmer ou non.
Que voilà un topic bien animé !
Il y a tout lieu en effet d’admettre que le second fils de Régis Messac a été prénommé Ralph en référence à la nouvelle fameuse d’Hugo Gernsback : Ralph 124C41+, mais cela ne représente qu’un des éléments du choix de ses parents.
Quant aux relations qu’ont entretenues Régis Messac et Hugo Gernsback, elles ont été étroites, tant du point de vue professionnel que sur le plan amical. Messac fut un lecteur passionné des pulps. Pour autant, l’analyse qu’il fait de la production de ces magazines américains est assez sévère. Dans une lettre publiée avant 1939 dans un numéro de Tomorrow, il critique sévèrement l’attitude des éditeurs et rédacteurs en chef qui maintenaient leur production à un niveau délibérément enfantin. Si Messac n’était pas rentré en France en 1929, il est possible que le contenu de ces magazines ait évolué différemment.

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Lensman
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Message par Lensman » dim. janv. 11, 2009 10:48 pm

Olmès:
Voilà qui nous éclaire remarquablement sur les relations entre Messac et Gernsback.
Je ne pense pas que Messac aurait entretenu des relations amicales avec un "récupérateur d'étiquette". Tout au contraire, il semble qu'il y ait eu de puissants sujets d'intérêt intellectuel communs entre les deux hommes.
De fait, on comprend les critiques de Messac, quand on étudie les pulps... Son jugement est cependant peut-être un peu sévère, au moins pour deux raisons: ces revues étaient destinées à un public plutôt jeune, et d'autre part (et je pense que c'était le problème principal), il ne devait pas être si facile de recruter de bons écrivains. On retombe sur ce problème : les pulps étaient de la littérature commerciale. A tout prendre, la situation en France n'était guère plus brillante, dans les collections à vocation populaire...
Je me demande si Messac avait un avis sur Campbell, dont je ne sais s'il a pu avoir accès au travail éditorial, à partir de 1939, disons. La période de la guerre est celle où on voit apparaitre les auteurs les plus originaux. A-t-il eu le temps de s'y intéresser? Pas assez longtemps, s'il a pu le faire, hélas.
Oncle Joe
PS: encore bravo pour ce superbe travail de résurrection de l'oeuvre de Régis Messac!

olmès
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Message par olmès » lun. janv. 12, 2009 12:21 am

Lensman a écrit : De fait, on comprend les critiques de Messac, quand on étudie les pulps... Son jugement est cependant peut-être un peu sévère, au moins pour deux raisons: ces revues étaient destinées à un public plutôt jeune, et d'autre part (et je pense que c'était le problème principal), il ne devait pas être si facile de recruter de bons écrivains. On retombe sur ce problème : les pulps étaient de la littérature commerciale. A tout prendre, la situation en France n'était guère plus brillante, dans les collections à vocation populaire...
Oncle Joe
Oh la la ! Mon propos n’est pas de venir au secours de Gernsback, ni de l’accabler. Je n’ai pas cette prétention. Cela dit, je ne partage pas votre point de vue sur la sévérité du jugement de Messac. Oui, son jugement est sévère, mais au sens strict du terme : sérieux et rigoureux ; pas dans le sens excessif où vous l’entendez. C’est d’ailleurs l’occasion de dire que je me suis trompé plus haut. Ce n’est pas dans Tomorrow que Messac formule sa critique à l’encontre des éditeurs de pulps, c’est dans une étude que vous pourriez connaître, intitulée « David Keller et le roman scientifique aux États-Unis » (les Primaires n° 111, mai-juin 1939). Dans Tomorrow, figure par contre cette formule d’Hugo Gernsback lui-même qui répond, en partie au moins, au problème que vous soulevez : « Au moment où je lançai mes magazines [c’est-à-dire en 1926], mon intention était d’y donner seulement des récits purement scientifiques assez simples pour être lus sans difficulté par des lecteurs dont l’âge mental (sic) ne dépasserait pas douze ans. »
Et puisque nous en sommes là, voici un complément de la critique de Messac : « Si l’on ajoute que les exigences de la mentalité puritaine américaine bannissaient tout ce qui avait trait aux rapports entre les sexes et aux rapports sociaux, c’est-à-dire presque tout ce qui peut intéresser un adulte, on ne sera pas surpris d’apprendre que les trois quarts, pour ne pas dire les neuf dixièmes des magazines de type Amazing Stories étaient et sont encore souvent [en 1939] constitués pas des rabâchages puérils. »

Papageno
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Message par Papageno » lun. janv. 12, 2009 7:38 am

on ne sera pas surpris d’apprendre que les trois quarts, pour ne pas dire les neuf dixièmes des magazines de type Amazing Stories étaient et sont encore souvent [en 1939] constitués pas des rabâchages puérils.
Oui, il a raison et tort en même temps !
Les neuf dixièmes puérils, oui, mais du coups ils reste un dixième , et 1/10 c'est déjà beaucoup.
Parce les neuf dixièmes de puéril, on s'en fou un peu, Ce sont des textes sont oublies et qui ne sont plus réédites aujourd'hui,? D'ailleurs les textes français ne font pas beaucoup mieux, je soupçonne une proportions à prés identique,

Tous les textes américain de cette époque, qu'on lit aujourd'hui, font partie de ces 1/10.

La SF américaine de cette époque n'est pas pire que les autres. Bien sur, elle a des caractères typiquement américain (puritanisme,psychologie élémentaire,sensationnalisme) mais elle a aussi (en général) un ouverture sur les espaces extérieurs(Space-opéra), et un dynamisme bien plus grand qu'en France.(a mon avis)

En plus , est-ce que 10% des textes écris aujourd'hui, seront lisible dans, disons, 70 ans, j'ai quelques doutes ?

PS : c'est pas Sturgeon, (il me semble) qui disait que 90% de n'importe quoi ne vaut rien !

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Lensman
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Message par Lensman » lun. janv. 12, 2009 10:53 am

olmès a écrit : Oh la la ! Mon propos n’est pas de venir au secours de Gernsback, ni de l’accabler.
C'est tout à fait ce que j'avais compris: éclairer, en partie bien sûr, les rapports entre ces deux personnages.
Après, de cet éclairage fort utile, chacun en tire ce qu'il trouve intéressant.
Par contre, je ne comprends pas bien le sens du "Oh la la!". Aurais-je renversé, par maladresse, une porcelaine précieuse?
Sur la caractère excessif de la critique de Régis Messac, ce n'est qu'une opinion personnelle, et on peut certes ne pas être d'accord avec moi (ou avec Régis Messac...). La critique littéraire n'est pas une science exacte, fort heureusement... Le contraire serait assez terrifiant.

Pour revenir sur l'appréciation de Régis Messac, je me permets, respectueusement, de sourire un peu en lisant que, d'après lui, "ce qui [a] trait aux rapports entre les sexes et aux rapports sociaux" constituerait "presque tout ce qui peut intéresser un adulte"... Mais je suppose qu'il disait ça plus ou moins en plaisantant...
La réflexion sur les "neuf dixièmes" nous rappelle la fameuse réflexion de Sturgeon, qui rappelait lui aussi à peu près que 90% de n'importe quoi ne vaut pas grand chose...

Oncle Joe

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Lensman
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Message par Lensman » lun. janv. 12, 2009 10:56 am

Papageno a écrit : PS : c'est pas Sturgeon, (il me semble) qui disait que 90% de n'importe quoi ne vaut rien !
Marrant, je n'avais pas lu ta réponse... tout le monde s'est fait la même réflexion!
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Message par bormandg » lun. janv. 12, 2009 11:05 am

Pour embrancher sur les remarques d'Erion d'une part, d'Oncle Joe de l'autre, il est clair que les auteurs français ont dispersé leurs écrits par refus de cette séparation qu'on pourrait qualifier de "superbe isolement" que s'est offert la SF anglo-saxonne et qu'elle a donné en modèle aux écoles qui s'y sont apparentées en France, en Allemagne, en Italie, en Union Soviétique où la SF a joui d'une tolérance de la censure qui ne s'étendait pas au reste de la littérature, etc...
La question que je continue à me poser est de savoir si la SF a intérêt à conserver cette séparation et cette volonté "populaire" dans l'attente de l'épuisement de la littérature "générale" qui refuse de devenir moderne, ou si le développement d'oeuvres modernes de littérature générale (plus ou moins qualifiables de "transgenres") ne permettra pas sa réintégration dans l'histoire générale de la littérature qui n'est ni exclusivement élitiste ni exclusivement populaire.... 8)
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."

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Message par Fabien Lyraud » lun. janv. 12, 2009 12:46 pm

Pour en revenir à Gernsback j'attire l'attention sur le fait qu'il a été obligé pour des raisons commerciales de publier ER Burroughs et plus tard Stanley Weinbaum. Ces textes qu'il qualifiait de super science stories étaient ceux qui avait les faveurs du public au dépand des textes purement scientifiques qu'il écrivait. Gernsback se lançait par exemple dans la défense d'un auteur aussi obscur que Clement Fezandie qu'il considérait comme un "un titan de la science fiction". Cete auteur et ceux que Gernsback défendait était ceux qui écrivait de hard science très hard dirons nous. Et le public voulait du Burroughs et du Merrit.
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Message par Erion » lun. janv. 12, 2009 5:49 pm

[quote="bormandg"
La question que je continue à me poser est de savoir si la SF a intérêt à conserver cette séparation et cette volonté "populaire" dans l'attente de l'épuisement de la littérature "générale" qui refuse de devenir moderne, ou si le développement d'oeuvres modernes de littérature générale (plus ou moins qualifiables de "transgenres") ne permettra pas sa réintégration dans l'histoire générale de la littérature qui n'est ni exclusivement élitiste ni exclusivement populaire.... 8)[/quote]

La réponse est, historiquement parlant : oui.
Sans cette séparation la SF n'aurait jamais existé et ne se serait jamais diffusée dans la société au-delà du cercle strictement littéraire.
Je veux dire par là, l'histoire du genre a donné raison à Gernsback. Cela ne sert à rien d'établir une uchronie inverse. Il ne reste plus rien des romans populaires contemporains de De la Hire et autres. Ils ont été purement balayés en tant que tels. Que l'on intègre des procédés de littérature générale dans la SF, c'est précisément ce qui a été fait par la génération des années 60-70, avec succès. A l'inverse, les romans de littgen qui empruntent à la SF, le font à partir de la SF des années 20 ou 30, donc des trucs si anciens que ça n'amène pas grand chose d'intéressant.
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Message par bormandg » lun. janv. 12, 2009 7:24 pm

Erion a écrit :
bormandg a écrit : La question que je continue à me poser est de savoir si la SF a intérêt à conserver cette séparation et cette volonté "populaire" dans l'attente de l'épuisement de la littérature "générale" qui refuse de devenir moderne, ou si le développement d'oeuvres modernes de littérature générale (plus ou moins qualifiables de "transgenres") ne permettra pas sa réintégration dans l'histoire générale de la littérature qui n'est ni exclusivement élitiste ni exclusivement populaire.... 8)
La réponse est, historiquement parlant : oui.
Sans cette séparation la SF n'aurait jamais existé et ne se serait jamais diffusée dans la société au-delà du cercle strictement littéraire.
Je veux dire par là, l'histoire du genre a donné raison à Gernsback. Cela ne sert à rien d'établir une uchronie inverse. Il ne reste plus rien des romans populaires contemporains de De la Hire et autres. Ils ont été purement balayés en tant que tels. Que l'on intègre des procédés de littérature générale dans la SF, c'est précisément ce qui a été fait par la génération des années 60-70, avec succès. A l'inverse, les romans de littgen qui empruntent à la SF, le font à partir de la SF des années 20 ou 30, donc des trucs si anciens que ça n'amène pas grand chose d'intéressant.
Premièrement, je ne suis pas d'accord avec ta dernière affirmation: elle s'applique à quelques auteurs qui prétendent ne pas écrire de la SF (d'Ormesson, Rufin et consorts), mais pas aux auteurs "transgenres" qui, sans ignorer la SF, publient "hors-ghetto": Werber, Truong, Dantec, Volodine, Houellebecq, Berthelot... (sans aucun commentaire sur les qualités littéraires ou de bonne SF ni même sur les prises de position face au ghetto, chacun méritant une analyse différente).
Quant à la réponse historique, il est effectif que les auteurs "poplaires" français n'ont été sauvés de l'oubli que par leur intégration a posteriori dans la "proto-SF"; de la Hire, Moselli, Grocq, voire ceux qui ont rejoint le "train SF" comme Limat ou Bruss. Le passé te donne raison. En déduire que l'avenir de la SF est dans le maintien de la séparation ne me paraît pas si évident. Mais l'avenir n'est écrit nulle part, même pas dans les romans de SF... 8)
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Message par Erion » lun. janv. 12, 2009 7:40 pm

bormandg a écrit : Premièrement, je ne suis pas d'accord avec ta dernière affirmation: elle s'applique à quelques auteurs qui prétendent ne pas écrire de la SF (d'Ormesson, Rufin et consorts), mais pas aux auteurs "transgenres" qui, sans ignorer la SF, publient "hors-ghetto": Werber,
SF antique
Truong,
Rien de transgenre. Juste de la SF.
Dantec
Publié en collection de genres.
Volodine,
Pas SF, c'est avant tout du Volodine.
Houellebecq,
SF antique, en tout cas, très ancienne.
Ca ne nous laisse que Berthelot, mais on peut difficilement comparer Berthelot et Werber au niveau des ventes.
En déduire que l'avenir de la SF est dans le maintien de la séparation ne me paraît pas si évident. Mais l'avenir n'est écrit nulle part, même pas dans les romans de SF... 8)
Ce que je veux dire par là, que le maintien ou l'absence de séparation n'a vraisemblablement aucune importance au regard du changement dans le monde de l'édition, les pratiques culturelles, et tout un tas de considérations très pratiques et commerciales et plus concrètes que le sexe des anges qui ne fait fantasmer que le microcosme du fandom et passe très très loin au dessus de la tête des lecteurs.
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Message par bormandg » lun. janv. 12, 2009 7:49 pm

D'une part je ne reprendrai pas les cas cités et ceux que j'ai omis l'un après l'autre, il faudrait un fil pour chacun.
Deuxièmemement je ne suis pas d'accord quand tu écris que la séparation ne jouera pas un rôle dans les transformations à venir de toute la littérature et de toute l'édition. Quel rôle, un rôle positif ou un rôle négatif, je ne le sais pas avec certitude, mais un rôle non négligeable certainement.
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