bormandg a écrit :dracosolis a écrit :le logicien que tu es Georges ne doit pas ignorer une seconde que cette affirmation est de l'ordre de la foi et non de la démonstration ^^
Ce ne prétend pas être une démonstration, mais seulement l'exposé d'un fait. Ce que je vois, un fait que je constate, cela n'est absolument pas un acte de foi.

Mais rien n'empêche n'importe quoi d'autre d'occuper la place occupée par Werber, si ce n'importe quoi d'autre y arrive. Il y avait bien quelque chose à cette place, avant l'arrivée de Werber, non? Comment a-t-il fait pour prendre cette place?
S'il a pris cette place, ce n'est pas parce qu'il disait qu'il écrivait une SF meilleure que les autres. En tout cas, je n'en ai pas souvenir, et s'il l'a dit, personne ne l'a écouté, à l'époque (le temps des "Fourmis"). Par contre, des gens ont acheté ses livres. Que cela nous plaise ou non, Werber occupe une place parce que le public a bien voulu acheter, lire et recommander ses livres à d'autres membres du public. Il faut croire qu'ils y ont trouvé quelque chose qu'ils ne trouvaient pas ailleurs, en tout cas pas dans la SF telle que nous la voyons.
Il suffit à la SF (si j'ose écrire) de faire pareil: sortir des trucs qui plaisent au même public que celui de Werber. Reste à savoir si, dans ces conditions, cette SF correspondra à la SF telle qu'on l'aime, si pour séduire le public en question, elle ne serait pas amenée à faire... du Werber...
Le bénéfice serait alors nul pour nous (sinon pour ceux qui en écriraient, lesquels gagneraient de l'argent).
Mais avons-nous envie de cela?
Ces raisonnements sur la "place" occupée ne me semblent pas bien solides. Il y a eu un moment où il y avait une demande pour de la SF un peu sophistiquée, et les éditeurs étaient contents de la proposer aux lecteurs, qui l'achetaient. Visiblement, ces lecteurs ne se sont pas renouvelés, c'est bien dommage, mais je ne vois pas en quoi c'est la faute de Werber. C'est dans ce non-renouvellement qu'est le problème, pas ailleurs. Inutile d'y chercher un bouc émissaire, un poil ringard par-dessus le marché, il faut bien dire...
Certains d'entre nous sont irrités (ou amusés, selon leur tempérament) parce que Werber prononce le mot "science-fiction", comme d'autres le sont quand il prononce le mot "littérature". Eh bien, je serai (cette nuit) un peu impitoyable: tant pis pour la science-fiction et tant pis pour la littérature si Werber les empêche de dormir. si l'une et l'autre ne sont pas capables de réagir par autre chose que l'invective, l'ironie ou les gémissements, c'est qu'elles ne méritent pas de vivre. Tiens, je deviens nietzschéen, quelque part! Sacré Werber, il réussit l'impossible!
Oncle Joe