C'est bien là le problème, Roland : pour toi il y a les bons lecteurs de SF (toi), c’est-à-dire les « fans », pour qui la SF est une alternative à la littérature générale, et les mauvais (Stalker, moi), pour qui la SF est une littérature qui permet d'explorer des voies interdites à la littérature générale. Tu vois de la récupération, là où il n’y a qu’appropriation. Quant aux amateurs de Léon Bloy, dont je fais partie, ils peuvent aussi apprécier les tribulations libertaires des Futurs mystères de Paris, les space operas de Frank Herbert, les spéculations de Silverberg ou les monologues de Beckett : où est le problème ? Chacun cherche dans la SF quelque chose qui lui est propre, et tu ne peux rien contre ça. Nous n’avons pas à nous justifier.Roland C. Wagner a écrit : [Dantec (et aussi Werber, ne l'oublions pas) auront beau défendre la SF, leur public s'en fout. Va voir ce qu'écrivent sur leurs blogues les fans de Drieu la Rochelle et de Léon Bloy qui ont réagissent sur Génération SF à l'article de Sylvie sur Dantec. Le seul truc qui les intéresse, dans la SF, c'est de la récupérer à leur profit. Au profit de leur idéologie. (...)
J'ajouterai que je ne veux pas franchir une brèche ouverte par les mauvaises personnes pour de mauvaises raisons. Je préfère être assimilé à Heinlein, Spinrad et Egan qu'à Damasio et Dantec — même si ma « parenté » avec ce dernier est plus qu'évidente.
Tiens, à propos, pour quelqu’un qui « n’aime pas la SF », je dois être maso : des neuf titres mis à l’honeur sur Génération SF (que je découvre aujourd’hui, et que j'ai lié sur mon blog), j’en ai lu sept, et parmi ceux-là, plusieurs ont été lus deux, voire trois fois. Mais tu as raison, Roland. Je n’aime pas la SF. Tu es coriace, tu sais...