Lensman a écrit :
J'ai vu aussi les nouvelles liseuses, et j'ai tremblé. J'ai vu le livre du futur.
J'ai la même impression que toi, sauf que ton avis a beaucoup plus de portée que le mien! Je crois que le choc va être beaucoup plus rude que la plupart des gens du métier l'imaginent...
Oncle Joe
Je l'avais déjà plus ou moins dit l'été dernier sur le site du Cafard cosmique. Certaines applications pour iPhone rendent le téléchargement de livre électronique aussi facile que d'acheter de la musique sur iTunes (en gros, un clic, un code, et zou, c'est dans l'appareil).
Et les maîtres du ballet s'appellent Google, Amazon, Barnes & Nobles, Apple. Aucun d'entre eux n'est éditeur de livre.
C'est là que l'analogie avec le mp3 est pertinente. Quand Apple a débarqué avec iTunes Music Store, les maisons de disque ont été prises de court.
C'est l'énorme différence avec l'industrie cinéma, qui a vu venir de loin l'ennemi et qui investit massivement dans la VoD (type Hulu) GRATUITE, financée par la pub. Et aucun autre acteur majeur n'est parvenu à rivaliser (l'Apple TV est misérable).
La presse écrite se décline maintenant en application pour iPhone, les BD sur téléphone se multiplient. Bref, il y a tout un ecosystème qui se met en place, avec des infrastructures qui ont mis 10 ans à se monter. Il ne faut pas croire que ça débarque comme ça, d'un coup, tout était en germe ici et là.
Je ne crois pas que les liseuses dédiées soient l'avenir, et comme le souligne Gilles, on pourra lire sur sa Nintendo DS, son iPhone, sa iTablet ou n'importe quel truc qui fait 300 000 choses en un seul objet (une sorte d'objet... de SF). Le livre papier ne disparaîtra pas, mais il sera réservé à des usages bien particuliers. Pour la lecture courante, n'importe quoi fera l'affaire.
En revanche, les plateformes de téléchargement seront un enjeu monstrueux pour les éditeurs traditionnels : il faudra être visible. Et, à mon avis, c'est là que les étiquettes prendront tout leur sens. Pour l'essentiel, les lecteurs feront une recherche par nom d'auteur, mais ils le feront aussi par genre ("je cherche un polar") et sous catégories, ou par rapprochement ("j'ai aimé tel livre de ce type, qu'est-ce qui s'en approche". Notez que l'on obtient un résultat très similaire à celui d'un libraire. L'algorithme utilisé par Amazon pour ça vaut une fortune.).
(je me rends compte que je pourrais développer une analyse postmoderne de tout cela, mais on va s'éloigner du sujet. Mais je vais résumer en disant que je ne crois pas à la fin des étiquettes, mais au contraire à leur renforcement par fragmentation et comme outils d'identification pour des publics spécialisés : cf les fans d'Harry Potter, de Twilight, etc.)