Le_navire a écrit :Ouaip, l'argu est sérieux, j'ai environ 75 m2 de bouquins à la maison et on déborde de partout...
Sinon, Gérard, je constate que ta vision des choses évolue... Et que tu sembles avoir beaucoup échangé sur le sujet avec des gens qui ont le nez dedans. Ton analyse, du coup rejoint mes propres constatations. Tu vas voir qu'on finira par être d'accord pour de bon !

Non, ma vision des choses n'évolue pas du tout. Elle est fixée depuis des années et je ne vois pas pour l'instant de raison de la modifier substantiellement. Mais je distille mes révélations à mesure qu'elles sont près de s'actualiser.
Je ne crois toujours pas à un raz-de-marée imminent. Sur l'achat de l'objet, peut être. Sur celui de textes électroniques, Il y a des problèmes fiscaux à résoudre, au moins en France, en sus de problèmes légaux et de problèmes de droits qui ne seront réellement résolus qu'au niveau européen avant que ça ne soit le déluge. Si et quand ça le sera…
Deux ans, cinq ans, dix ans? Le problème du prospectiviste, c'est que s'il parvient à peu près à identifier les ruptures, il ne sait jamais ou rarement quand elles vont se produire.
Il y a un aspect que personne ne semble avoir évoqué ici. Si dans cinq, dix ans, avant ou après, le livrél remplace substantiellement le livre, les libraires disparaîtront comme il a été dit. Mais ce qui n'a pas été dit, c'est que l'essentiel de la publicité pour les livres s'effectue dans leurs vitrines, sur leurs tables et même sur leurs rayons sans qu'il en coûte rien à l'éditeur, au moins directement. Là, éditeurs et libraires ont des intérêts communs. On peut discuter la place donnée à tel ou tel genre ou livre dans les vitrines ou sur les étals, et je suis bien placé pour le déplorer souvent, mais globalement, c'est de loin le mode d'information du public le plus puissant.
S'il disparaît, qu'est-ce qui se passe? Les éditeurs mettront le paquet, par exemple à la télévision (je ne donne pas cher de l'interdiction de publicité pour les livres à court terme) pour les best-sellers, mais pour les autres, ce sera silence radio.
Et qu'on ne me vante pas les mérites d'Amazon et autres Google.
Toutes les études montrent que les chalands ne vont pas au delà des premières pages et que les logiciels élaborés de renvoi créent des concaténations à bien des égards perverses, sauf, et encore, pour les plus avisés. On vendra encore mieux ce qui se vend plus quelques grosses marges.
C'est pour cela entre autres facteurs que je pense que le livre électronique aboutira à une concentration sans précédent du marché du livre comme je l'ai souvent répété.
Il y a des précédents dans des domaines tout différents. Combien subsiste-t-il d'espèces de tomates ou plus généralement de fruits et légumes?
Accessoirement, lisez, ou relisez Les plus honorables emplois de la terre, dans mon recueil Histoires comme si (circa 1966).
PS: je n'ai pas compris ce qui est arrivé à Oncle Joe. Il a acheté trois cents livres électroniques sans avoir le gizmo? Peut-il m'éclairer et soulager mon angoisse.