Lensman a écrit :
Là, je fais appel à Systar: suis-je le seul farfelu à penser que l'idée de posséder une explication complète de tout le bastringue n'a pas de sens?
Je n'arrive vraiment pas à imaginer qu'on me dise: "tiens, voilà le monde. Il est fabriqué comme ci, comme ça. tout est bien clair, sait tout ce qu'on peut savoir, on a fait le tour de la question". Espérer cela me paraît assez farfelu. Par contre, qu'on s'escrimer à décortiquer le plus que l'on peut, ça, je comprends, et ça me plait.
Oncle Joe
Et j'accours pour te répondre, avec grand plaisir!
Je crois que Lem et Dieu pensent comme toi, en fait.
la connaissance intégrale et définitive de tout (nature, fonction, modalités d'existence, sens, valeur, tout ce qu'on voudra qui puisse être demandé à propos du réel) est un horizon, en science comme en philo. Ou alors c'est un acte de foi, mais on n'est plus dans le discours rationnel.
En philo à la Kant, on appelle ça un "idéal régulateur", ou une Idée (avec un grand I): on fait comme si le but d'une connaissance/explication totale pouvait être atteint, et on fait tout pour y parvenir. C'est l'ambition d'écrire quelque chose de "définitif" sur un sujet, par exemple. Dans l'absolu, ce n'est pas vraiment possible, mais se rejouer ce petit scénario fictif aide à se motiver pour avancer malgré tout le plus possible.
On fait comme si on pouvait "en finir avec" un sujet précis, et on voit les résultats intermédiaires que la mise en route vers cet idéal d'une compréhension définitive permet d'obtenir.