systar a écrit :Atv' a écrit :
Mais j'imagine que c'était ironique...
Non, je ne m'amuse pas à ça.
Pas avec un nouveau forumeur.
Pas avec un Toulousain.
Regarde le personnage de Lynx, dans Citoyens Clandestins, de DOA. Regarde bien l'énergie qui se dégage de ce personnage. Il "sort de la cage", littéralement.
J'avais donc mal compris, désolé. Je n'ai pas lu ce livre mais je me note ça dans un coin…
systar a écrit :Le danger des images, c'est juste de savoir si le réseau d'images va correspondre totalement à ce qu'on tente de décrire, ou si, au bout d'un moment, filer trop longtemps la métaphore révèlera un couac, une distorsion par rapport à l'objet qu'on veut décrire (= la SF, ici).
C'est ça que Lem te suggérait rapidement. (j'imagine que c'est ça, puisque c'est un des trucs qu'il m'a "appris")
Totalement d'accord. Dans un cadre de réflexion, la métaphore est une formulation jetable, un point d'arrivée exclusivement. Et j'ai peur d'avoir fait une métaphore en disant ça.
Fabien Lyraud a écrit :Il y a dans la SF le problème du référent d'interprétation. Dans la sémantique interprétative classique une phrase est explicable et donc interprétable grâce à des connaissance partagée. Généralement il y a indépendance entre l'interprétation possible et le contexte de l'oeuvre. En SF il y a des phrases voir des fragments plus longs qui ne sont interprétables que grâce au contexte fictionnel. Cela fait une sacré différence quand même. On demande au lecteur de gober des éléments qui n'ont pas de référents dans la réalité consensuelle, et pire des éléments qu'il ne pourra comprendre que s'il poursuit plus loin sa lecture. On pourrait citer en exemple la phrase de Christopher Priest "il avait atteint l'âge de 10000 km" tout à fait au centre de ce dont je parle dans ce post.
Je comprends. Disons qu'en SF, l'échelle du phénomène dépasse largement ce qu'on trouve dans les autres littératures qui n'utilisent l'effet que ponctuellement, légèrement et sans mettre en jeu des fragments entiers (évoquer dans une réplique le nom d'un personnage dont on ne sait rien et ne rien révéler à son sujet avant plusieurs chapitres).
(C'est amusant, cet « âge de 10 000 km » me fait penser à la « terre bleue comme une orange » d'Éluard. La poésie aussi demande de croire, en un sens, ou au moins d'accepter de débrancher un instant notre contrôle de cohérence pour constater que l'impossible, l'absurde, l'intangible sont des territoires mentaux à explorer, le cerveau tentant ensuite de projeter tout ça sur les plans cohérents les plus proches, façon pour le poète de dire en disant autre chose. La SF, elle, fournit de nouveaux plans cohérents auxquels il faut, effectivement, croire. La SF lue sans croyance serait-elle poésie ?)