MF a écrit :Tu n'as pas, dans ta réponse, utilisé une seule référence à la métaphysique.
Alors que c'est ton hypothèse et le fond de ma question.
Ah, pardon : je pensais que tu parlais des manifestations externes ("Quels sont les indices qui te permettent de parler de fin du déni ?")
Qu'est ce qui fait que depuis 1975 (pour reprendre ta datation) la métaphysique ne serait plus facteur de rejet ?
L'émergence du flower power, l'entrée dans l'ère du verseau, l'apparition du combi Volkswagen, la découverte des routes de Katmandou et l'adhésion massive aux philosophies orientales ? L'effritement de la métaphysique dont les questionnements basculent dans le domaine de la science, de l'éthique, du politique ? Tout autre ?
Houla, non ! (C'est le problème d'anticiper sur la fin du débat : tous les éléments ne sont pas sur la table).
1975 n'a pas grand chose à voir avec la métaphysique. L'admission de la SF dans les limites d'un certain confinement, c'est le glamour de Métal, l'importance littéraire d'Ailleurs & Demain, le succès de J'ai Lu : bref, la reconnaissance du bout des lèvres que "ça existe".
1995-2000, c'est très différent. C'est toute la société littéraire – et au-delà – qui se met à parler de sf, qui est même secouée par elle. Et la correspondance avec l'hypothèse, c'est que c'est précisément le moment où la philosophie se réapproprie ce champ, lève l'interdit qui pesait sur lui. C'est le moment où le mot "métaphysique" se remet à circuler un peu partout (y compris n'importe comment), et où on certaines questions d'actualité (le clonage par exemple) sont traitées publiquement sous l'angle métaphysique. Les textes de Houellebecq et Dantec commencent par des déclarations liminaires sur la métaphysique, je vous le rappelle.
Mais je n'irai pas plus loin pour l'instant, c'est prématuré.