Du sense of wonder à la SF métaphysique

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Lensman
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Message par Lensman » mer. déc. 02, 2009 5:18 pm

Lem a écrit :
Ma réponse : l'idée s'est formée sur une perception partielle, incomplète, non basée sur des lectures mais sur la saisie d'indices externes et de préjugés dans lesquels le discrédit de la métaphysique dans le champ intellectuel au XXème siècle a joué un rôle.
Seulement là, Pascal, au niveau du discrédit, j'aurais tendance à penser que l'association avec les soucoupes volantes (à partir de l'immédiat après Deuxième Guerre mondiale) et les "pseudo-sciences" joue beaucoup. Mais d'une part, il ne s'agit pas là de métaphysique, et d'autre part, les liens entre la SF et ces "barjoteries" sont réels et effectivement gênants (nous n'aimons d'ailleurs pas trop les aborder, parce qu'on craint d'augmenter le discrédit...).
"Métaphysique" est, à mon avis, un concept qui impressionne, pas qui dévalue. On l'écarte souvent parce que l'on craint de ne pas comprendre, d'être dans des sphères inaccessibles, et surtout (rappelons-nous que nous parlons de littérature que les gens lisent pour leur... loisir) parce que l'on voit ça comme très ennuyeux.
Je n'ai nullement l'impression que tu parlais de ce genre d'exclusion somme toute bien compréhensible. Tu évoques pour ta part une sorte de rejet beaucoup moins conscient, et bien plus difficile à mettre en évidence.
Je suis tout à fait d'accord sur le fait que de fortes préoccupations métaphysiques sont en jeu dans de nombreux textes de SF. Là n'a jamais été la question. La question est de savoir si c'est la principale raison de ce que tu appelles le déni. Pour ma part, ce fameux déni s'applique à TOUTE la SF, et donc aussi à TRES grande masse de la SF qui n'est pas plus métaphysique que cela, sans qu'il y ait de distinction. Je dirais même qu'à la limite, la SF la plus acceptée, se sont les "classiques" considérés comme de la littérature générale, et dans lesquels on n'aura pas de mal à faire ressortir des préoccupations d'ordre métaphysique, si on y tient. Et ça serait regardé comme tout à fait valorisant.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, cela ne me gêne pas, ni ne m'indiffère, de regarder la manière dont s'articule SF et métaphysique (même si ça me paraît, vu mes connaissances, un sujet très difficile). Mais c'est tout à fait autre chose que l'hypothèse sur laquelle tu nous as proposé de réfléchir, et dont l'énoncé même est extrêmement problématique pour certains (dont moi, comme tu as pu le remarquer..)
Oncle Joe

JDB
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Message par JDB » mer. déc. 02, 2009 5:33 pm

Si, comme je le pense, l’écrivain de SF admet le temps de son récit la réalité de sa conjecture rationnelle…
… alors que l’écrivain ressortissant à la culture dominante, quand il traite une conjecture rationnelle, considère celle-ci comme une métaphore ou une occasion de jeu littéraire…
… et si l’écrivain de SF, en abordant les problèmes métaphysiques, les transforme en problèmes physiques…
… alors il ne peut y avoir, de la part du lecteur ressortissant à la culture dominante, que rejet de ce traitement des problèmes métaphysiques par l’écrivain de SF…
… car ’aux yeux de ce lecteur, qui voit en la conjecture rationnelle un prétexte à métaphore ou un jeu littéraire, l’écrivain de SF ne semble pas tant poser des questions qu’apporter des réponses (puisqu'il passe du domaine de l'esprit à celui de la matière), et sort ainsi de la littérature pour tomber dans la propagande.

JDB

Lem

Message par Lem » mer. déc. 02, 2009 5:51 pm

Sans entrer dans le détail du raisonnement de JDB, j'en extrais une substance sous forme d'exemple : les Chroniques Martiennes.
Pourquoi ce titre, parmi tous les classiques US découverts dans les années 50, a-t-il été légitimé ?
En accord à la fois avec mon hypothèse et la démonstration de Jean-Daniel : pour la beauté de sa grande métaphore centrale. Dans les Chroniques, il y a cette histoire où les enfants émigrés sur Mars harcèlent leurs parents pour aller voir "les Martiens". A la fin, les parents cèdent, ils emmènent les enfants dans les collines, près d'un lac ou d'une mare, je ne sais plus. Leurs reflets apparaissent à la surface de l'eau. Et les parents disent aux enfants : "Voilà les martiens".
C'est une scène superbe. Mais elle a comme caractéristique de déréaliser les martiens – de dé-réifier la métaphore. De rétablir le plan symbolique et donc, de refuser le contact avec l'altérité qui aurait été "les martiens" pris au sens propre. Je comprends pourquoi cette seule métaphore a suffi à faire admettre les Chroniques dans la littérature (c'est réellement une scène slendide) mais je me souviens que quand j'ai lu ce livre pour la première fois, alors que j'avais douze ou treize ans et que je m'immergeais dans l'ivresse SF à la vitesse de la lumière, j'ai été un peu déçu. "La beauté", ce n'était pas ce que j'attendais.

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Message par Lensman » mer. déc. 02, 2009 5:58 pm

JDB a écrit : … car ’aux yeux de ce lecteur, qui voit en la conjecture rationnelle un prétexte à métaphore ou un jeu littéraire, l’écrivain de SF ne semble pas tant poser des questions qu’apporter des réponses (puisqu'il passe du domaine de l'esprit à celui de la matière), et sort ainsi de la littérature pour tomber dans la propagande.

JDB
tu penses donc que le lecteur de littérature générale (entité complexe à définir...) percevrait une "propagande" dans les récits de SF? (Dans le cas où, par mégarde, il lit un texte de SF...) Je ne suis pas sûr de t'avoir bien compris...
Oncle Joe

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Message par Lensman » mer. déc. 02, 2009 6:05 pm

Lem a écrit :Sans entrer dans le détail du raisonnement de JDB, j'en extrais une substance sous forme d'exemple : les Chroniques Martiennes.
Pourquoi ce titre, parmi tous les classiques US découverts dans les années 50, a-t-il été légitimé ?
En accord à la fois avec mon hypothèse et la démonstration de Jean-Daniel : pour la beauté de sa grande métaphore centrale. Dans les Chroniques, il y a cette histoire où les enfants émigrés sur Mars harcèlent leurs parents pour aller voir "les Martiens". A la fin, les parents cèdent, ils emmènent les enfants dans les collines, près d'un lac ou d'une mare, je ne sais plus. Leurs reflets apparaissent à la surface de l'eau. Et les parents disent aux enfants : "Voilà les martiens".
C'est une scène superbe. Mais elle a comme caractéristique de déréaliser les martiens – de dé-réifier la métaphore. De rétablir le plan symbolique et donc, de refuser le contact avec l'altérité qui aurait été "les martiens" pris au sens propre. Je comprends pourquoi cette seule métaphore a suffi à faire admettre les Chroniques dans la littérature (c'est réellement une scène slendide) mais je me souviens que quand j'ai lu ce livre pour la première fois, alors que j'avais douze ou treize ans et que je m'immergeais dans l'ivresse SF à la vitesse de la lumière, j'ai été un peu déçu. "La beauté", ce n'était pas ce que j'attendais.
Mais ce type de métaphore, on peut la faire dans des tas de textes de SF, qui auraient pu eux aussi devenir des textes légitimés. Personne n'est obligé de prendre les textes de SF au premier degré, il s'agit de fiction.
Oncle Joe

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Message par Lensman » mer. déc. 02, 2009 6:12 pm

On a l'impression que l'on revient au vieux blocage psychologique: "Je n'aime pas (que dis-je, je ne supporte pas) , parce que ce n'est pas "vrai"". Si à la fin, on écrit: "Dieu merci, ce n'était qu'un rêve!", alors, la SF devient relativement acceptable...
La simple évocation du futur, même sans aspect "choquant" du type "extraterrestre", est mal acceptée par beaucoup de gens, de cultures très diverses. C'est largement une composante psychologique, à mon sens.
Oncle Joe

Lem

Message par Lem » mer. déc. 02, 2009 6:20 pm

Lensman a écrit :Personne n'est obligé de prendre les textes de SF au premier degré, il s'agit de fiction.
Tu manques le point important, Oncle.
J'ai déjà cité ces exemples hypothétiques dans d'autres articles : quand le lecteur mainstream lit La bête humaine ou Le ventre de Paris,il ne s'attend pas à y trouver un loup-garou ni une ville vivante. Il postule, par principe, sans même réfléchir, que toutes les images fantastiques, étranges, inhabituelles, qui palpitent autour des mots sont des métaphores dont il s'agit de trouver le sens. La bête humaine, c'est un conducteur de locomotive harrassé, qui fait un travail qu'un animal même refuserait d'accomplir. Le ventre de Paris, ce sont les Halles, qui nourrissent tout le monde. Etc.
Mais si nous, lecteurs de SF, on trouvait dans nos rayons La bête humaine de Pierre Bordage, ou Le ventre de Paris de Jean-Claude Dunyach, on se préparerait instantanément à entendre parler d'hommes-loups ou d'animalville. Notre rapport au langage n'est pas le même. Notre horizon d'attente non plus.

Si on comprend ça, on peut avoir une idée de ce que "le directeur excentrique" a éprouvé, tout le long du XXème siècle, en voyant arriver (sans les lire) des livres intitulés Le ciel est mort, Cristal qui songe, Les rois des étoiles, Les demi-dieux, Le triangle à quatre côtés, Guerre aux invisibles ou Rien qu'un surhomme.
Quelque chose du genre : "bon sang ! Il y a vraiment des gens qui prennent ça au sérieux ?"
Lensman a écrit :On a l'impression que l'on revient au vieux blocage psychologique: "Je n'aime pas (que dis-je, je ne supporte pas) , parce que ce n'est pas "vrai""
C'est l'inverse : "je ne peux pas croire, même le temps d'un texte, que ce soit vrai."
Modifié en dernier par Lem le mer. déc. 02, 2009 6:23 pm, modifié 1 fois.

JDB
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Message par JDB » mer. déc. 02, 2009 6:20 pm

Lensman a écrit :
JDB a écrit : … car ’aux yeux de ce lecteur, qui voit en la conjecture rationnelle un prétexte à métaphore ou un jeu littéraire, l’écrivain de SF ne semble pas tant poser des questions qu’apporter des réponses (puisqu'il passe du domaine de l'esprit à celui de la matière), et sort ainsi de la littérature pour tomber dans la propagande.

JDB
tu penses donc que le lecteur de littérature générale (entité complexe à définir...) percevrait une "propagande" dans les récits de SF? (Dans le cas où, par mégarde, il lit un texte de SF...) Je ne suis pas sûr de t'avoir bien compris...
Oncle Joe
Le mot "propagande" est peut-être mal choisi, je te l'accorde.
Je suppose que le lecteur ressortissant à la culture dominante considère, comme les auteurs du même groupe, la conjecture rationnelle comme une métaphore ou un prétexte à jeu littéraire.
Quand il lit un livre de SF dû à un auteur de SF, où la conjecture n'a pas (seulement) cette valeur, mais constitue aussi une expérience de pensée, il ne peut qu'être déstabilisé si jamais il s'en aperçoit.
Il peut alors rejeter le livre de SF comme relevant, non pas de la fiction -- puisque notre lecteur y a vu autre chose que la métaphore ou le jeu littéraire qu'il s'attendait à voir --, mais du tract, de la propagande, de l'essai, etc.
La SF, selon Daniel Drode, c'est "des expériences sur des idées" (je cite de mémoire) ; ce n'est pas la même chose que des métaphores ou des jeux littéraires. Même si les uns et les autres ne sont pas incompatibles.
Lem, ton exemple des Chroniques martiennes est éloquent et démontre que tu ne fais pas partie des lecteurs ressortissant à la culture dominante.
JDB

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Message par Lensman » mer. déc. 02, 2009 6:29 pm

Lem a écrit :
Lensman a écrit :Personne n'est obligé de prendre les textes de SF au premier degré, il s'agit de fiction.
Tu manques le point important, Oncle.
J'ai déjà cité ces exemples hypothétiques dans d'autres articles : quand le lecteur mainstream lit La bête humaine ou Le ventre de Paris,il ne s'attend pas à y trouver un loup-garou ni une ville vivante. Il postule, par principe, sans même réfléchir, que toutes les images fantastiques, étranges, inhabituelles, qui palpitent autour des mots sont des métaphores dont il s'agit de trouver le sens. La bête humaine, c'est un conducteur de locomotive harrassé, qui fait un travail qu'un animal même refuserait d'accomplir. Le ventre de Paris, ce sont les Halles, qui nourrissent tout le monde. Etc.
Mais si nous, lecteurs de SF, on trouvait dans nos rayons La bête humaine de Pierre Bordage, ou Le ventre de Paris de Jean-Claude Dunyach, on se préparerait instantanément à entendre parler d'hommes-loups ou d'animalville. Notre rapport au langage n'est pas le même. Notre horizon d'attente non plus.

Si on comprend ça, on peut avoir une idée de ce que "le directeur excentrique" a éprouvé, tout le long du XXème siècle, en voyant arriver (sans les lire) des livres intitulés Le ciel est mort, Cristal qui songe, Les rois des étoiles, Les demi-dieux, Le triangle à quatre côtés, Guerre aux invisibles ou Rien qu'un surhomme.
Quelque chose du genre : "bon sang ! Il y a vraiment des gens qui prennent ça au sérieux ?"
Lensman a écrit :On a l'impression que l'on revient au vieux blocage psychologique: "Je n'aime pas (que dis-je, je ne supporte pas) , parce que ce n'est pas "vrai""
C'est l'inverse : "je ne peux pas croire, même le temps d'un texte, que ce soit vrai."
Il y a que nous, nous nous sommes, amateurs, éditeurs et auteurs de SF, fabriqué toute une culture commune, avec ce système de recrutement par générations (un peu comme on enlevait les gamins pour en faire des janissaires, sauf que là, ils sont volontaires!) qui fait que nous avons ce réflexe. C'est une chose qui se cultive, et que les nouveaux venus s'empressent d'absorber. C'est une culture particulière... pas de la culture générale.
Oncle Joe
Modifié en dernier par Lensman le mer. déc. 02, 2009 6:40 pm, modifié 1 fois.

Lem

Message par Lem » mer. déc. 02, 2009 6:30 pm

JDB a écrit :La SF, selon Daniel Drode, c'est "des expériences sur des idées" (je cite de mémoire) ; ce n'est pas la même chose que des métaphores ou des jeux littéraires. Même si les uns et les autres ne sont pas incompatibles.
Réifier une métaphore comme "L'homme démoli" pour voir ce qui se passe, c'est une expérience sur une idée (que se passe-t-il si on démolit vraiment un homme ? Dans quel monde une telle chose pourrait-elle se produire ? Etc.)
Lem, ton exemple des Chroniques martiennes est éloquent et démontre que tu ne fais pas partie des lecteurs ressortissant à la culture dominante.
Quand j'avais douze ans, non. Aujourd'hui, je suis capable de modifier mon point de vue en fonction de ce que je m'apprête à lire. J'ai adoré Le monde selon Garp de John Irving ; je n'ai pas demandé à ce texte la mise en scène d'un solpsisme dickien sur un type nommé Garp qui vivrait dans sa propre tête. Symétriquement, je pense qu'il est plus que temps d'apprendre aux gens du dehors à lire nos livres comme ils sont écrits.

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Message par Lensman » mer. déc. 02, 2009 6:35 pm

Lem a écrit :
Lensman a écrit :On a l'impression que l'on revient au vieux blocage psychologique: "Je n'aime pas (que dis-je, je ne supporte pas) , parce que ce n'est pas "vrai""
C'est l'inverse : "je ne peux pas croire, même le temps d'un texte, que ce soit vrai."
C'est normal de ne pas le croire: ce n'est pas vrai. Par contre, nous, nous arrivons à faire semblant, le temps de la lecture. Les gens qui n'aiment pas la SF, non. Il suffit de regarder autour de soi, on trouve des gens cultivés, même de culture scientifique (sans problème...), qui acceptent l'idée de prospective, qui acceptent l'idée de réfléchir à l'avenir, mais qui se détourneront avec incompréhension de l'idée de mettre ça en fiction.
Oncle Joe

Lem

Message par Lem » mer. déc. 02, 2009 6:49 pm

Lensman a écrit :nous arrivons à faire semblant, le temps de la lecture. Les gens qui n'aiment pas la SF, non.
Précision : pour les images extraordinaires uniquement (car tout le monde arrive à croire qu'Emma Bovary est vraie le temps de la lecture, sinon, il n'y a pas de lecture possible).
Et maintenant que ce point est acquis, repense, Oncle, au "tournant linguistique" évoqué il y a bien longtemps déjà par Systar. Ou, pour prendre une autre métaphore classique, à cette "ère du soupçon" (le langage ment ; il faut lutter contre la séduction des images linguistique car elles nous poussent à nous intéresser à des problèmes sans solution) qu'a été le XXème siècle.
Et demande-toi ce qu'éprouvent les intellectuels, les prescripteurs, les critiques, les profs, les bons lecteurs de littérature (tous ceux qui ont jugé la SF sans la lire) quand ils voient arriver des textes intitulés Le Fleuve de l'éternité ou Le dieu venu du centaure ? A quel registre appartiennent ces images ?

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Message par Aldaran » mer. déc. 02, 2009 6:51 pm

marypop a écrit :Donc quand Gérard l'écrit, c'est pour moi plus simple à comprendre.
Avec beaucoup sur ce fil, vous maniez très bien le verbe, les concepts philosophiques, certaines subtilités de la langue, mais c'est méconnaître aussi le niveau de certains lecteurs qui ne vont pas aussi vite (saletés de scientifiques qui n'aiment pas les raccourcis de preuves !)
Arf, j'ai du retard mais je réagis à ça avant de poursuivre, quand même.
Gérard est des plus clairs, c'est un grand bonheur de le voir résumer tout ça (moins pour lui de répéter ce qu'il a dit il y a quoi ? 15 ans, 20 ans ?).

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Message par Aldaran » mer. déc. 02, 2009 6:55 pm

Lem a écrit :J'ai effectivement raté ce post et c'est dommage car il n'est pas loin de saisir le problème.
Allez zou ! retour à la page 1, pour toi, parce que ce n'est pas le seul...
Bonne lecture !

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Message par Lensman » mer. déc. 02, 2009 7:00 pm

Lem a écrit :
Lensman a écrit :nous arrivons à faire semblant, le temps de la lecture. Les gens qui n'aiment pas la SF, non.
Précision : pour les images extraordinaires uniquement (car tout le monde arrive à croire qu'Emma Bovary est vraie le temps de la lecture, sinon, il n'y a pas de lecture possible).
Et maintenant que ce point est acquis, repense, Oncle, au "tournant linguistique" évoqué il y a bien longtemps déjà par Systar. Ou, pour prendre une autre métaphore classique, à cette "ère du soupçon" (le langage ment ; il faut lutter contre la séduction des images linguistique car elles nous poussent à nous intéresser à des problèmes sans solution) qu'a été le XXème siècle.
Et demande-toi ce qu'éprouvent les intellectuels, les prescripteurs, les critiques, les profs, les bons lecteurs de littérature (tous ceux qui ont jugé la SF sans la lire) quand ils voient arriver des textes intitulés Le Fleuve de l'éternité ou Le dieu venu du centaure ? A quel registre appartiennent ces images ?
A de la sous-littérature pour les gosses... (ils voient les couvertures, aussi..)
Oncle Joe

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