Du sense of wonder à la SF métaphysique

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silramil
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Message par silramil » lun. déc. 07, 2009 8:49 am

Lem a écrit : Deuxième réflexe : "Eh mais… C'est le sujet du fil. Un intellectuel qui constate son dénuement théorique sur des concepts métaphysiques – face à ces mêmes concepts transformés en objets."
Néanmoins, cela entraîne-t-il un rejet ou un déni ?
Second Life est, à son niveau, un phénomène de société, parfois critiqué mais en tout cas autonome et prospère.

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Lensman
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Message par Lensman » lun. déc. 07, 2009 11:10 am

Lem a écrit :
Lensman a écrit :l'existence de revues spécifiques.
Je sais bien que leur époque glorieuse est passée depuis longtemps, mais justement, le fait qu'elles survivent encore vaille de vaille est un sujet d'étonnement pour moi. Elles devraient avoir disparu depuis longtemps. Au USA, il y a toujours F&SF, Analog et Isaac Asimov Magazine.
Il y a-t-il d'autres littératures dans ce cas?
Quelle serait la raison "forte" (à part l'inertie, le hasard, la bonne volonté de deux ou trois cinglés, etc) qui sous-tend cette existence aussi prolongée?
La Revue des Deux Mondes (depuis 1829), doyenne des périodiques français
La Nouvelle Revue Française - NRF (1908-...)
Europe (1923- ..)
Les Temps modernes (1945-...)
Souffles (1950-...)
Action Poétique (1956-...)
Mais les illustrations de couverture ne sont pas très pittoresques, la plupart du temps...
Cette couverture, si laide, si repoussante quand on a une once de bon goût, mais qui va attirer les gamins, et leurs révèlent qu'ils sont des adeptes...
Je ne le connais pas très bien les autres revues (bien qu'en en ayant lu pas tout de même... là, je suis dans "Critique", c'est dire!) mais elles ne ne donnent pas l'impression d'avoir le même mode de fonctionnement, la même ambiance, avec le courrier des lecteurs (le courrier des lecteurs!!!), les annonces "le mois prochain, la suite des aventures de Gilbert Gosseyn"!", les cotations avec les petites étoiles (ça le ferait bien, dans les revues normales...)... ça a fort peu de chose à voir, pas le même statut.Les revues de SF, on les lit pour s'amuser...
Le monde de la distraction, ce côté "entertainment" (comme disent les anglo-Saxons) participatifs, sans lequel la Sf devient une chose bien tristounette...
"Le Bulletin Officiel" tient bien le coup, aussi, mais...
Les revues de SF attirent l'attention des enfants. Cette relation de la SF aux enfants crève les yeux, pour moi. Et on peut y rester, si on le veut, même quand on n'est plus, formellement, un enfant. Non seulement rien ne s'y oppose, mais c'est tout à fait naturel... si on a l'état d'esprit.
Oncle Joe
Modifié en dernier par Lensman le lun. déc. 07, 2009 11:15 am, modifié 1 fois.

Lem

Message par Lem » lun. déc. 07, 2009 11:12 am

Silramil >
Je ne sais pas. La remarque de Guillebaud appuie la première partie de l'hypothèse (pas de métaphysique dans la formation intellectuelle au XXème siècle). Ce n'est que ça mais c'est déjà ça.
Modifié en dernier par Lem le lun. déc. 07, 2009 11:17 am, modifié 1 fois.

Lem

Message par Lem » lun. déc. 07, 2009 11:13 am

Lensman a écrit :Mais les illustrations de couverture ne sont pas très pittoresques, la plupart du temps..
Tu demandes s'il existe d'autres littératures où des revues existent depuis longtemps. Je te réponds.
attirer les gamins, et les transformer en adeptes...
Attention Oncle : Roland tient des statistiques sur l'emploi de ce genre de vocabulaire. Tu es peut-être un hétéroclite qui s'ignore.

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MF
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Message par MF » lun. déc. 07, 2009 11:17 am

silramil a écrit :en plein dans le mille, mon oncle.
Cela dit, il n'y a pas de limite à ce qui mérite d'être appelé une science dans une fiction, donc cela peut donner des cas limites : l'informatique appliquée à la magie chez Stross implique que ce qui est appelé magie est simplement une approche intuitive de phénomènes naturels parfaitement explicables ; en revanche, quand des sorciers compilent des listes de sorts, ils font de la cuisine, pas de la science, à mes yeux.
Mais alors, lorsque des chamans compilent des listes de sorts, ils font quoi ?

Bien après que le saule soit devenu symbole mythologique d'immortalité, est-ce que les travaux de Fançois-Joseph Leroux qui affirma à l'académie des sciences que la salicyline extraite de l'écorce de saule guérissait des fièvres changent la vision de la réalité qu'ont les chamans et modifient-ils la symbolique de cette plante ?
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

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MF
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Message par MF » lun. déc. 07, 2009 11:19 am

Lensman a écrit :"Théoriquement, il n'y a pas de différence entre théorie et pratique. Mais pratiquement, si."
C'était pas l'inverse ? ou l'opposée, je ne sais plus...
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
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Lensman
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Message par Lensman » lun. déc. 07, 2009 11:21 am

Lem a écrit :
Lensman a écrit :Mais les illustrations de couverture ne sont pas très pittoresques, la plupart du temps..
Tu demandes s'il existe d'autres littératures où des revues existent depuis longtemps. Je te réponds.
J'aurais du préciser des revues proposant majoritairement des textes de fiction, pas des revues proposant essentiellement des textes critiques, ce qui me semble une autre catégorie de production.
Oncle Joe

Lem

Message par Lem » lun. déc. 07, 2009 11:22 am

Matthieu a écrit :Il n'y a rien de surnaturel dans Ubik. C'est une technologie qui permet de garder les morts dans cet état et de communiquer avec eux.
Je suis Ubik.
Avant que l'univers soit, je suis.
J'ai fait les soleils.
J'ai fait les mondes.
J'ai créé les êtres vivants et les lieux qu'ils habitent.
Je les y ai transportés, je les y ai placés.
Ils vont où je veux, ils font ce que je dis.
Je suis le mot et mon nom n'est jamais prononcé.
Le nom qui n'est connu de personne.
Je suis appelé Ubik mais ce n'est pas mon nom.
Je suis.
Je serai toujours.

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Message par MF » lun. déc. 07, 2009 11:23 am

Matthieu a écrit :Il n'y a rien de surnaturel dans Ubik. C'est une technologie qui permet de garder les morts dans cet état et de communiquer avec eux.
Peut-être relire Ubik ; éventuellement après avoir lu ce qu'en dit Dick après avoir écrit la trilogie divine.
Matthieu a écrit :Un meilleur exemple est "Le goût de l'immortalité". Pourtant il a reçu le Nouveau Grand Prix de la Science-Fiction Française. Les éléments relevant du fantastique ne lui retire pas son appartenance à la science-fiction. Commme quoi il y a toujours des exceptions et des romans difficile à classer.
Effectivement, "Le goût de l'immortalité" est aussi, pour ce qui concerne mon corpus spécifique de la SF, dans cette même catégorie. Comme, d'ailleurs tout Pratchett.
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
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jerome
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Message par jerome » lun. déc. 07, 2009 11:27 am

Je crois qu'Olivier ne l'a pas encore dit ici (si c'est le cas, toutes mes confuses), il a fait un article ici
Jérôme
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Message par Erion » lun. déc. 07, 2009 11:29 am

Lem a écrit : Premier réflexe intérieur (comme d'habitude en gros) : "Si ce type avait lu de la sf, il serait quand même moins désemparé. Il saurait au moins que quelque part, il y a une forme littéraire qui travaille ces questions – à défaut de fournir des réponses – depuis vingt ans au moins, et plus encore si on remonte à Galouye et Dick".
Cela dit, je persiste à penser que Galouye et Dick sont très loin de ce que sont les mondes virtuels actuels. Ils se concentrent sur un aspect individuel ("moi et le virtuel"), alors que ce qu'on constate, c'est plutôt un phénomène collectif ("nous sans les contraintes du réel").

Et bien peu d'auteurs sont arrivés à transcrire ces phénomènes hyper complexes.

D'autre part, un chercheur comme Philippe Breton, qui traite de ces problèmes (à travers la théorie de la communication, ce qui me semble beaucoup plus pertinent) se sert très souvent de la science-fiction (notamment Clarke).
Modifié en dernier par Erion le lun. déc. 07, 2009 12:01 pm, modifié 1 fois.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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Message par Lensman » lun. déc. 07, 2009 11:30 am

Cela amène à une autre question, peut-être plus fertile:
Les revues de SF fonctionnent-elles de la même manière que les autres revues littéraires? Ou y a-t-il des caractéristiques spécifiques? (hors l'étiquette SF, of course...).
J'ai avancé cette remarque, que par exemple, 'elles attirent les enfants (et repoussent beaucoup d'adultes), alors que leur contenu peut être très sophistiqué. Est-ce que cela veut dire quelque chose? (à part la réponse, un peu facile, que les directeurs de revues ont des goûts de chiotte en matière de couverture... ma question est sérieuse...)
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Message par MF » lun. déc. 07, 2009 11:35 am

GK a écrit :Pas compliqué.
- La surnature étend à l'Être la dualité âme et corps.
- La nature est accessible à l'homme et explicable par lui, du moins en principe. La surnature ne l'est pas car elle le transcende et lui demeure inaccessible sauf révélation, très localement..
- La nature procède de la surnature en ce sens qu'elle en découle, en est la création et que, subtilement mais pas nécessairement, elle lui est soumise.
Merci Gérard.
Des propositions 2 et 3, j'en déduis que l'homme n'appartient pas à la nature.
Des propositions 1 et 2, j'en déduis que l'homme n'appartient pas à la surnature.
Des propositions 1 et 3, j'en déduis que l'homme appartient aux deux.
Je comprends enfin ma schizophrénie et je retourne vite sur la lune alphane...
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Message par MF » lun. déc. 07, 2009 11:43 am

Lem a écrit :Coïncidence assez remarquable : juste après avoir posté sur Doré, je jette un coup d'œil sur France 5 et tombe sur un doc intitulé Tous connectés de Bernard Malaterre. On y parle à cet instant de Second Life ; Jacques Attali et Jean-Claude Guillebaud spéculent sur le virtuel, son avenir, son impact sur la société, etc. Je ne dis rien sur la qualité générale du doc et des propos car à l'instant où je comprends de quoi il est question, Guillebaud déclare (en substance) : "Nous ne savons pas quoi dire de pertinent, en fait, car nous n'avons pas eu le temps de penser cette situation. Le virtuel remet tout en cause. Les concepts de lieux. Les concepts de temps. Les concepts de personne. Nous n'avons pas les outils pour penser ce qui arrive."

Premier réflexe intérieur (comme d'habitude en gros) : "Si ce type avait lu de la sf, il serait quand même moins désemparé. Il saurait au moins que quelque part, il y a une forme littéraire qui travaille ces questions – à défaut de fournir des réponses – depuis vingt ans au moins, et plus encore si on remonte à Galouye et Dick".

Deuxième réflexe : "Eh mais… C'est le sujet du fil. Un intellectuel qui constate son dénuement théorique sur des concepts métaphysiques – face à ces mêmes concepts transformés en objets."
Mouais...
De la part de Guillebaud qui, si mes souvenirs ne me trompent pas, met sur le même plan de "croyance" la religion et la science, ce ne sont pas que des concepts métaphysiques qui manquent.
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
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Message par Lensman » lun. déc. 07, 2009 11:46 am

Lem a écrit :
Matthieu a écrit :Il n'y a rien de surnaturel dans Ubik. C'est une technologie qui permet de garder les morts dans cet état et de communiquer avec eux.
Je suis Ubik.
Avant que l'univers soit, je suis.
J'ai fait les soleils.
J'ai fait les mondes.
J'ai créé les êtres vivants et les lieux qu'ils habitent.
Je les y ai transportés, je les y ai placés.
Ils vont où je veux, ils font ce que je dis.
Je suis le mot et mon nom n'est jamais prononcé.
Le nom qui n'est connu de personne.
Je suis appelé Ubik mais ce n'est pas mon nom.
Je suis.
Je serai toujours.
Est-ce que, dans la remarque de Matthieu, il ne se passe pas quelque chose d'important, qui est que, lui, ne va pas interpréter ça comme "surnaturel"?
En tant que lecteur de SF (voir ce que dit Silramil), il aura tendance (même s'il se trompe ponctuellement, là n'est pas la question) à ne pas tenir compte de l'interprétation surnaturelle dans ce qu'il lit (ce n'est pas son référent) et que, s'il repère du surnaturel dans un texte de SF, il aura tendance à n'y voir qu'un procédé, ou bien un "personnage" (si j'ose dire ) du texte: le temps du récit, on fait semblant de croire que le surnaturel existe (il y a un VRAI fantôme dans le texte, je suis obligé d'en tenir compte, même si ma vision du monde n'intègre pas les fantômes comme vrais).
Je ne sais pas si je m'exprime clairement, il faudrait que le reformule.
De manière caricaturale, je dirais que Matthieu pense (ça va le faire rire...) qu'il n'y a pas de surnaturel dans "Ubik" PARCE QUE "Ubik" est de la SF...
Oncle Joe

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