Je me permets de m'immiscer brièvement dans cette discussion pour réagir sur un petit point que j'ai vu ressurgir plusieurs fois dans ce fil. Oncle Joe, je reprends tes posts parce que ce sont les plus récents, mais tu n'es pas le seul à avoir abordé cet aspect de la SF (il y a Fabien sur un autre fil, Roland et peut-être d'autres), donc ne t'en formalise pas !
Lensman a écrit :Les revues de SF, on les lit pour s'amuser...
(...)
Les revues de SF attirent l'attention des enfants. Cette relation de la SF aux enfants crève les yeux, pour moi. Et on peut y rester, si on le veut, même quand on n'est plus, formellement, un enfant. Non seulement rien ne s'y oppose, mais c'est tout à fait naturel... si on a l'état d'esprit.
Loin de moi l'idée de nier ou rejeter cet aspect de la SF. J'ai moi-même été, adolescent, attiré par cette imagerie qui m'a fait plonger dans la SF (quoique mon premier livre de SF n'était pas du tout un livre accessible aux enfants : je n'y ai pas compris grand chose et, pour être honnête, ce n'est pas l'aspect scientifique non plus qui m'a attiré au premier abord, mais le terme "rêve" dans le titre, auquel j'ai associé, sans le savoir à l'époque, une dimension... métaphysique - ce qui me permet de placer un "hé hé" à mon tour).
Mais j'ai l'impression que l'on revient un peu trop systématiquement à ce côté "ado" de la SF, ce qui m'ennuie. Car pour moi ce n'est pas fondamental. Disons, peut-être, ce n'est
plus fondamental. Je n'ai pas totalement perdu mon âme d'enfant, mais je ne peux plus considérer, en tant que lecteur, que l'aspect ludique de la SF en soit le principal constituant. Peut-être il y a 50 ans, mais plus maintenant.
Je vais faire ma Carla Bruni mode Guignols : j'aime lire des livres de SF ludiques, qui ne se prennent pas au sérieux. Mais j'aime aussi lire des livres de SF sérieux. Et j'aime quand on prend de temps en temps la SF au sérieux, ce qu'a fait Lehman sur ce fil, et ce qui lui a été (un peu) reproché (même si ce n'est pas, de loin, le principal reproche qui lui a été fait). Je trouve que ça manque. Et c'est pour ça que je suis ravi de voir des bloggueurs qui n'ont pas un pur profil SF réfléchir à des questions SF, faire des interprétations à rallonge dont personne ne comprend vraiment la finalité, mais qui ouvrent des perspectives qu'un lecteur de SF, selon moi, ne
devrait pas rejeter.
Aujourd'hui, quand j'ouvre un vieux Fiction ou un vieux Galaxie, ce n'est pas l'aspect ludique, ou "fun", que je recherche. Mais juste de bons textes oubliés. Le courrier des lecteurs, ça m'est complètement égal. Peut-être que c'est par ce biais que s'est constitué le genre, je ne sais pas, je n'y étais pas, mais,
à mes yeux, ce n'est plus l'angle d'attaque qu'il faut prendre pour considérer la SF en tant que genre.
D'ailleurs, quelle proportion de lecteurs aujourd'hui lit Bifrost ou Galaxie pour s'amuser (j'entends par là, principalement pour s'amuser) ? J'aimerais bien le savoir (sincèrement). Pour voir si je me trompe.
MF a écrit :Lensman a écrit :Les revues de SF fonctionnent-elles de la même manière que les autres revues littéraires? Ou y a-t-il des caractéristiques spécifiques?
L'acceptation et la publication de textes (nouvelles) provenant d'inconnus ?
Je n'en suis vraiment pas persuadé. Ce serait mentir de dire que j'ai des exemples, je ne lis pas ce genre de revues, mais pour avoir regardé quelques sites de petits éditeurs (Stéphane Million, par exemple, qui publie la revue Bordel), il me semble qu'ils sont loin d'être fermés aux débutants.
Bon, je vais pas me faire que des amis, alors je retourne bosser...