Lensman a écrit :Gérard Klein a écrit :
Pour ma part quand je tombe sur une réponse à des questions que je me pose, ou bien bien j'y ai longuement réfléchi et j'ai travaillé dessus et si la réponse est absurde, je la néglige une bonne fois pour toute.
Ou bien, si elle est intéressante et que je ne sais pas, ou pas suffisamment, je cherche à comprendre ce que la question signifie, si je peux la démonter ou si je puis lui apporter quelque chose. En tous cas, qu'est-ce que je peux en faire?
Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris... Il ne manquerait pas un ou deux mots?...
Oncle Joe
Peut-être une mise en page plus claire:
Pour ma part quand je tombe sur une réponse à des questions que je me pose:
--ou bien bien j'y ai longuement réfléchi et j'ai travaillé dessus et si la réponse est absurde, je la néglige une bonne fois pour toute;
--ou bien, si elle est intéressante et que je ne sais pas, ou pas suffisamment, je cherche à comprendre ce que la question signifie, si je peux la démonter ou si je puis lui apporter quelque chose. En tous cas, qu'est-ce que je peux en faire?
Je ne suis quasiment pas intervenu dans ce débat, non seulement par manque de temps (j'avais une traduction à boucler), mais aussi parce que je n'ai ni les connaissances théoriques ni l'habileté rhétorique pour croiser le fer avec Lem et Systar.
Mais je partage en très grande partie l'analyse de Gérard.
C'est ce dernier qui a écrit jadis, au moment de la controverse sur
Le Matin des magiciens, "J'aime bien qu'on me raconte de belles histoires, je n'aime pas qu'on me les fasse passer pour la réalité" (je cite de mémoire -- c'était dans
Fiction, je crois bien).
Il me semble que c'est dans la question de la croyance que l'on devrait chercher une explication au déni dont souffre la SF en France.
Il y a, à mon sens, trois façons de traiter la conjecture (j'ai failli écrire le novum, mais ce terme me semble trop restrictif) pour un écrivain de fiction :
-- comme une métaphore (écrivain de littérature générale)
-- comme une expérience de pensée (écrivain de SF)
-- comme une réalité, le plus souvent occulte (écrivain prosélyte)
Le problème, c'est que la réception par un lecteur donné n'est pas nécessairement en phase avec les intentions de l'auteur. Je me souviens de Stan Barets, à l'époque où il tenait la librairie Temps Futurs, racontant sa rencontre avec un lecteur pour qui tout ce qui figurait dans les romans de Jimmy Guieu était vrai.
Il faudrait examiner les réactions des lecteurs qui rejettent la SF -- souvent pour des raisons incompatibles entre elles -- à la lumière de cette observation:
-- le sceptique à tout crin rejettera
Les Yeux géants car prendra ce livre de SF pour un livre de prosélyte;
-- la personne craignant l'avenir rejettera
La Route (pour prendre un exemple récent que je n'ai pas lu) car elle refusera de penser à ce qui est pour elle une possible réalité;
-- et caetera.
On rejoindrait la question soulevée par Joseph sur le rapport au vrai.
JDB