Mais est-ce que le lecteur lit ces romans en postulant qu'ils se déroulent dans leur présent ?Lem a écrit :Si tu dis que le futur est consubstantiel à la SF et qu'elle ne peut être définie sans lui, alors es titres suivants qui se déroulent tous, si ma mémoire est bonne,dans le présent de l'auteur, ne sont pas de la SF :
Cristal qui songe (Sturgeon)
Les coucous de Midwitch (Wyndham)
Paradoxe perdu (Brown)
Martiens go home (Brown)
L'homme qui rétrécit (Matheson)
Au carrefour des étoiles (Simak)
La série La quatrième dimension
Avis aux directeurs des jardins zoologiques (Klein)
La série Les envahisseurs
La trilogie divine (Dick)
La série Le prisonnier
L'autre côté du rêve (LeGuin)
La ruche d'Hellstrom (Herbert)
Le temps incertain (Jeury)
L'oreille interne (Silverberg)
Le Don (Priest)
La séparation (Priest)
Je m'explique, si je lis l'Etranger, de Camus, je sais que ça peut effectivement avoir lieu. Même quand je lis "100 ans de solitude", c'est placé chronologiquement à une période antérieur ou contemporaine.
Quand je lis l'oreille interne ou the lathe of heaven, je sais que ce n'est pas placé très loin dans le futur, mais ça pourrait avoir lieu dans un temps plus ou moins proche (les voitures volantes, c'est pour 1984 ou 2000). On sait bien que ça n'a pas lieu, ici et maintenant, mais que ça pourrait avoir lieu, un jour. Quand Jules Verne crée le Nautilus, le concept de sous-marin existe, et même si toute l'action se déroule dans le monde de l'auteur, le lecteur voit du potentiel, de l'avenir.
C'est pourquoi la SF est avant tout une littérature du potentiel, de ce qui peut advenir, qu'on parle d'un futur très éloigné, ou très proche. Mais c'est en décalage avec le présent du lecteur (tout en lui étant lié).