Erion a écrit :Lem a écrit :Je ne voulais que rappeler que c'est par contre problématique pour beaucoup de critiques.
Beaucoup = un (Maurice Renard)
Allons, Erion. Tu connais parfaitement ce débat, comme tout le monde ici. Il commence avec Verne lui-même et sa fameuse phrase sur Wells : "je me sers de la science ; il l'invente". De nombreux critiques, spécialisés ou non, ce sont appuyés sur cette distinction pour dire que Verne ne faisait pas exactement de la SF, même s'il en était le grand-père ou le père. Bleiler considère Wells comme "the true founder of modern science fiction" par opposition à Verne pour cette raison. Tout comme les scientifiques se servent souvent de Verne comme exemple de romancier sérieux sur le plan scientifique par opposition à la SF réputée faire n'importe quoi. Je ne devrais même pas avoir à rappeler ces choses, tout le monde les connaît.
ce que tu as sorti à Sand, pour, en gros, lui dire de se taire. Je sais, c'est quelque part entre la 230 et la 290e page. Ca s'appelle un argument d'autorité.
Non, ça s'appelle de la lassitude. J'expliquais une nouvelle fois pourquoi j'avais choisi, depuis dix ans, de définir la SF par le sense of wonder (une position comme une autre, classique, admise) avec une insistance particulière sur le "sense" et il y a eu ceci :
Silramil a écrit :L'idée de la "science-fiction" (au sens large, il faudrait trouver un terme plus englobant...) comme littérature de la "merveille scientifique" (Renard, quand tu nous tiens...), me paraît défendable. Pourquoi utiliser le "sense", et pas partir des objets eux-mêmes (en élargissant à la situation) ?
Lem a écrit :Parce que dans beaucoup de textes indiscutablement SF, la merveille est très peu scientifique, voire pas du tout. Transposée au domaine graphique, la démarche consistant à scruter la nature des "objets" en espérant y trouver la clé de définition pousserait à analyser les couvertures de Paul en cherchant à déterminer si la couleur de tel ciel, la nature de tel appareillage bizarre, la morphologie de tel animal, les plumes de telle fille ailée sont scientifiques. J'imagine que c'est possible, qu'on peut faire une telle étude, mais que nous apprendrait-elle réellement sur l'effet que tout fan ressent (encore aujourd'hui) devant ces images ? Or, cet effet, c'est précisément ce qui m'intéresse et ce que j'ai envie étudier. GK parlerait sans doute à son sujet de subjectivité collective. Je m'en tiendrais de mon côté à "phénomène esthétique" ou éventuellement "forme de la sensibilité".
Sand a écrit :Etudie l'effet alors, ne t'en sers pas pour faire une définition. Ce sont deux choses différentes.
J'explique ma position : pourquoi je ne crois pas possible de partir des objets pour définir, pourquoi je trouve intéressant de scruter l'effet, le sow. Là-dessus, Sand intervient pour dire : "ne le fais pas, l'effet n'est pas une définition". C'est asséné sans argument, sans preuve ; c'est un ordre appuyé sur une affirmation, comme si je n'avais pas réfléchi au sujet. Un peu las, je lui ai demandé non de se taire mais de respecter un travail qui dure depuis un certain temps déjà, qui s'appuie sur une bonne connaissance du genre et de ses problèmes théoriques :
Lem a écrit :Merci pour ce conseil. Cela dit, ma première note critique sur la SF date de 83, à la radio. Mon premier papier professionnel de 90. Les linéaments de cette théorie remontent à 2000. En tout, j'ai dû publier quelque chose comme deux cents textes sur la question. L'idée que je me sois interrogé, que j'aie soigneusement choisi les critères sur lesquels je souhaite travailler t'est-elle impossible à concevoir ? Tu as vraiment l'impression que je suis un amateur enthousiaste qui tombe dans le premier panneau venu parce qu'il ne connaît pas assez son sujet ?
Tu trouves que c'est un argument d'autorité ? Tu veux qu'on aille chercher tes propres réponses quand on te titille sur les mangas ? (Combien de "on voit que tu ne connais pas le sujet" n'as-tu pas dit ici ?) Tu n'as rien à dire sur la réaction de GK à Fabien hier ?