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Les Dépossédés

Ursula K. Le Guin ( Auteur), Jackie Paternoster (Illustrateur de couverture), Henri-Luc Planchat (Traducteur)
Langue d'origine : Anglais UK
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/09/2006  -  livre
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Les Dépossédés

Née en 1929 à Berkeley (Californie) d'une mère écrivain, Theodora Kroeber, et d'un père anthropologiste, Alfred L. Kroeber, Ursula Kroeber Le Guin a toujours baigné dans une atmosphère propice à la lecture et au rêve. Après un Bachelor of Arts à Radcliffe College en 1951 et un Master of Arts à la Columbia University en 1952, elle se marie en 1953 avec l'historien Charles A. Le Guin. Elle fut professeur de français et conférencière dans grand nombre d'universités prestigieuses. Au cours de sa carrière, elle a écrit près de vingt romans, un grand nombre de nouvelles, des livres pour enfants, ainsi que des traductions.
Elle a obtenu cinq Hugo, dont un pour Les Dépossédés,  et quatre Nebula pour le cycle de Terremer ou La Main gauche de la Nuit.

Elle vit actuellement dans l'Oregon. Elle a trois enfants et, pour l'instant, trois petits enfants.

Quête de liberté

Shevek, imminent scientifique vit sur Anarres qui a été édifiée il y a cent soixante-dix ans de ça par des utopistes d’Urras la planète non loin de là. Se fondant sur la philosophie de Odo, Anarres est une utopie concrète où la communauté ne peut survivre qu’avec l’aide de tous. Chacun a ainsi une liberté absolue mais est aussi isolé totalement du monde extérieur. C’est ce dont se rend vite compte Shevek, qui, pour essayer d’éviter la sclérose de la société anarresti, va rejoindre Urras où tout lui semble possible même si celle-ci a toujours été décrite comme un enfer par ses pères.

Capitalisme ou communisme ?

Tout d’abord, il ne faut pas oublier que ce livre a été écrit en 1975, c'est-à-dire pendant le boom de la SF. En effet, les idées émanant de ce livre ne sont pas neuves et méritent d’être remises dans le contexte. Ainsi, le manichéisme omniprésent entre Annares et Urras n’est pas sans rappeler la guerre froide opposant communisme et capitalisme. Annarres est la totale représentation des idéologies communistes où tout le monde doit s’entraider pour survivre. Cependant sur cette planète, il y a très peu de ressources naturelles et chaque habitant accepte d’aller où le CPD l’envoie. Cet organisme est le pendant du pouvoir russe de l’époque. Là où les gens se croient libres car, notamment, l’argent n’existe pas, ils sont en fait dirigés par la bureaucratie afin de faire survivre la communauté. Shevek s’en aperçoit très vite  quand il se retrouve sur Urras. Là aussi la critique est sévère, les Urrastis donnent l’impression de ne vivre que pour le pouvoir et la propriété. La présence de Shevek parmi eux les intrigue plus que tout mais ils ne s’interrogent pas pour autant sur sa manière de vivre sur Annares. Il ne s’agit pour eux que d’une utopie! Seul un certain groupe, ce seraient des anarchistes ou des idéalistes dans notre société actuelle, s’intéresse à lui et lui permet de retrouver sa terre.

Certains points sont cependant regrettables dans ce roman notamment le rythme qui est loin d’être soutenu. L’auteur s’attarde sur les paysages et quelque fois sur les personnages et leurs sentiments, ce qui est souvent assez lent et n’apporte rien à la narration. Le côté manichéen de l’histoire est parfois énervant et n’est pas sans rappeler la conspiration galactique du Monde des Ā de Van Vogt contre Gilbert Gosseyn.

Ainsi, ce roman est avant tout un roman politique et décrit une utopie qu’elle qualifie elle-même d’ambiguë.

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