Jérôme Noirez parle de Féerie pour les ténèbres

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A lire sur le blog du Bélial', un article de colloque signé Jérôme Noirez où l'auteur revient sur les sources d'inspirations à l'origine de Féerie pour les ténèbres. 

Le début : 

L’objet de cet article à la saveur quelque peu anecdotique (puisque j’utiliserai pour l’illustrer mon propre cycle médiéval fantastique, Féerie pour les Ténèbres — figure risquée que celle de l’auto-analyse me souffle ma bonne conscience) est de suggérer qu’en marge des grands cycles chevaleresques, des lais féeriques, il existe une autre source médiévale de merveilleux (je laisse au lecteur le soin de juger si elle est aussi savoureuse) susceptible d’inspirer des œuvres de fantasy. 

Je propose de nommer ce merveilleux des marges, « merveilleux discordant ». La discordance dont il est question est à la fois présente dans ses sources d’inspiration et dans la fantasy qui pourrait en découler. Ce fantastique médiéval, cette fantasy-là ne chantent pas sur le même ton. Non seulement, ils ne chantent pas sur le même ton, mais ils manifestent une volonté dysharmonique. 

Les sources médiévales du merveilleux discordant sont à chercher dans les farces et les sotties, les chansons bachiques ou carnavalesques, la poésie des goliards, les mystères, les jeux de carnaval, certaines chansons de troubadours. À l’évidence, si l’on devait sacrer un roi du merveilleux discordant, ce serait Rabelais (1) et, à ce titre, le concept de «réalisme grotesque » proposé par Mikhaïl Bakhtine (2) englobe en grande partie celui de merveilleux discordant. Mais si le réalisme grotesque caractérise à merveille tout un pan de la littérature fantastique, il est infiniment plus exceptionnel dans la fantasy et me semble donc mériter pour l’occasion une terminologie propre (à défaut d’être tout à fait appropriée).
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