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Interview 2016 : Paul Béorn pour le prix Imaginales des Lycéens
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Interview 2016 : Paul Béorn pour le prix Imaginales des Lycéens

 ActuSF : Que représentent les Imaginales d'Epinal pour vous ? 
 
Paul Beorn : Les Imaginales d’Epinal, pour moi, c’est LA capitale de la fantasy francophone pendant quelques jours, même si, bien sûr, les autres genres de l’imaginaire sont présents et qu’on n’y parle pas que de livres. Une sorte de festival de Cannes de la littérature de fantasy, en somme, en beaucoup plus ouvert et décontracté. C’est ici que j’ai rencontré pour la première fois les auteurs que je lisais depuis des années ; pour moi, c’est un peu comme un petit paradis éphémère qu’on attend de retrouver chaque année. Je suis toujours très très heureux chaque fois que j’y suis invité. En tout cas, c’est une sacrée chance pour nous, les auteurs, que ce festival existe.
 
 
ActuSF : Vous êtes le Prix Imaginales des Lycéens 2016 avec Le Septième guerrier mage, publié aux éditions Bragelonne ? C'est une sacrée consécration, n'est-ce pas ? 
 
Paul Beorn : je n’aime pas trop le mot « consécration », ça me un peu donne l’impression que je suis un vieux bonhomme sur le point de mourir. Mais oui, un peu. Beaucoup, même. Quand on écrit des romans, c’est pour avoir des lecteurs et pour les rendre heureux de lire. Alors, savoir que des centaines de lycéens ont aimé mon roman au point de l’élire, il n’y a rien de plus beau pour un auteur, je crois.
 
ActuSF : Pouvez-vous nous présenter Le Septième guerrier mage ? 
 
Paul Beorn : C’est un roman d’immersion, raconté à la première personne. Jal un jeune homme qui, sous une certaine assurance de façade, cache des fragilités évidentes – pour ne pas dire qu’il est constamment à deux doigts de craquer. Déserteur, fuyard à plus d’un titre, il a passé sa vie à courir. Mais quand l’histoire commence, il sait que cette fois, il va être obligé de rester et de se battre. Et de ne plus faire cavalier seul… 
 
ActuSF : Sur le blog des Imaginales, dans votre interview, vous dites avoir été surpris d'être dans la sélection initiale du prix car Le Septième guerrier mage  « … c’est un roman pour les adultes ! ». Finalement, les frontières entre les publics jeunes et adultes ne sont-elles pas plus perméables que nous le pensons ?  
 
Paul Beorn : Oh, complètement en ce qui concerne les lecteurs, et tant mieux ! Adultes et ados franchissent allégrement la limite comme ça leur chante. Je sais que mes romans pour adolescents sont aussi très lus par les adultes (comme tous les romans pour adolescents) et avec le Prix Imaginales des lycéens, je viens d’avoir une magnifique preuve de l’inverse. Pour ce qui est de la lecture, vive la liberté !
Non, ce qui est plus imperméable, en principe, ce sont les choix opérés par les acteurs « institutionnels » qui sont bien obligés de classer les livres : éditeurs, librairies, bibliothécaires et – à ce que je croyais du moins – les prix littéraires. Je suis ravi de voir que les Imaginales ont fait le choix de franchir la barrière.
 
ActuSF : Vous avouez également : "Ce roman a été beaucoup plus difficile à écrire que d’autres," Pourquoi ? Parce que vous avez changé de méthode de travail ? Pare que vous étiez plus exigent sur ce roman en particulier ? 
 
Paul Beorn : Ecrire un roman, c’est toujours partir à l’aventure. On se jette dans l’inconnu sans jamais savoir à l’avance comment ça va se passer. J’avais prévu un joli plan détaillé dont j’étais très fier. Mais Jal, le personnage principal, avait une telle présence que tout ce que j’avais prévu dans mon plan a été balayé. Ce roman ne tenait pas en place, il a fallu tout reconstruire au fur et à mesure.
 
ActuSF : Dans une interview que vous avez donnée à la librairie Mollat vous dites que le Septième guerrier mage, "contrairement à la plupart des romans de fantasy, se tient tout seul". Selon vous, le temps des sacro saintes trilogies en fantasy touchent à sa fin ? Pourtant, les sagas en plusieurs tomes semblent encore bien présentes.  
 
Paul Beorn : Ah ah ! j’espère bien que non, parce que je suis en train de me lancer dans une trilogie ! 
Il vaudrait mieux poser cette question à un éditeur, je crois. Moi, je ne suis qu’un auteur et j’écris des romans en fonction des idées qui me viennent, celles qui me tiennent suffisamment à cœur pour leur consacrer des nuits blanches. Pour cette histoire, une trilogie ne convenait pas. Pour une autre, peut-être que si ?
Il suffit de regarder les rayons des librairies pour voir que les « multilogies » sont encore omniprésentes en fantasy et je pense que ce n’est pas près de changer. Mais peut-être verra-t-on apparaître un peu plus de « romans tout seuls » ; certains lecteurs sont visiblement en demande.
 
ActuSF : Quels sont vos projets en cours ?   
 
Paul Beorn : Diantre, j’ai déjà répondu dans la question précédente ! Ce sera encore de la fantasy, donc, mais en trois tomes cette fois. J’adore me lancer dans ce qui est nouveau pour moi, essayer autre chose, explorer des voies inconnues. Une trilogie, par exemple ?
Quelques mots sur ce projet : l’histoire commence là où d’habitude, elle finit. Un héros s’est dressé contre le tyran sorcier qui tient un royaume sous sa coupe. Seulement voilà, la rébellion a échoué et le héros est mort. Mais comme sa légende continue à fasciner le bon peuple, pour couper court à ces fantasmes, le roi envoie son conteur dans ses cachots recueillir sa véritable histoire auprès de ses anciens compagnons d’armes. Sa plus fidèle lieutenante va donc raconter la véritable histoire du héros légendaire… tout en profitant de ce sursis pour préparer son évasion.
 
ActuSF : Vous serez, bien sûr, en dédicaces aux prochaines Imaginales d'Epinal du 26 au 29 mai 2016. Où vos lecteurs pourront venir vous rencontrer également ?  
 
Paul Beorn : Je n’ai rien de prévu pour l’instant, les Imaginales marqueront pour moi la fin de la saison avant l’été. Mais je mets mon petit site d’auteur (https://paulbeorn.com/) régulièrement à jour, pour ceux qui souhaiteraient savoir où me trouver après la rentrée !
 
  

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