Une réédition d’un classique :
Les éditions Le Bélial rééditent ici une Novella parue pour la première fois en 2007. Lucius Shepard, disparu en 2014, est un nom important de la littérature fantastique anglophone avec plusieurs distinctions, dont le prix Hugo du meilleur roman court et le Grand prix de l’Imaginaire (à deux reprises).
La rencontre du lecteur et de la sorcière :
Tu ne comprends pas ce qui t’arrives lorsque tu croises Abi. Elle n’est pas ton style et pourtant, pourtant, tu es prêt à la suivre au bout du monde dans ses délires chamaniques et occultes. Tu ne sais pourquoi, tu lui voues une espèce de confiance mystique, mais, on ne va pas se le cacher, tu apprendras vite ce qu'il t'attend.
Une sombre histoire de fin du monde et... de sexe :
Tout d’abord dérouté par l’écriture à la deuxième personne du singulier, j’ai longuement cru que cela servirait une fin incroyable alors qu’il ne s’agit que d’un style visant à immerger autrement le lecteur (et c’est vrai que ça marche, mais j'ai été déçu que ça n'ailles pas plus loin). J'ai donc été happé par ce récit étrange, motivé, excité, à l’idée de découvrir l’effroyable vérité qui se cache derrière Abi.
Le problème avec ces récits qui nous enthousiasme dès le début c’est que l’on est potentiellement déçu par la suite. C’est ce qui s’est passé pour moi avec une perte folle de vitesse et de suspens dans la deuxième moitié. Le mystère retombe comme un soufflet au fromage. L’auteur, dont je reconnais la plume et le récit, dont je connais la qualité de la traduction, m’a perdu dans ces longs moments (pas dans l’absolu mais au regard du récit) de transe psychédélique et sexuelle qui, cassaient la dynamique de l’histoire.
J’imagine volontiers que l’écriture, ni vulgaire, ni trop alambiquée de ces passages a ravi certains lecteurs car il y a une forme de poésie assez crue mais une poésie qui ne m’a pas touché. En somme, sans pouvoir en dire trop, c’est un ouvrage dont je reconnais la qualité et l’intérêt mais qui m’a déçu dans l’attente que j’en avais et qui devais être, en réalité, biaisée dès le début.