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Acide sulfurique

Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 30/04/2007  -  livre
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Acide sulfurique

Amélie Nothomb est un écrivain de science-fiction. Peut-être elle-même l'ignorait-elle jusque là. Et pourtant elle aime écrire des histoires en se projetant dans le futur. C'est le cas de cet Acide sulfurique qui évoque les dérives possibles de la télé réalité. C'était également déjà le cas de Péplum, une étonnante conversation là aussi dans le futur. La preuve que l'auteur de Stupeur et Tremblements se moque bien des étiquettes et explore sans complexe toutes les facettes de son imaginaire...

Trash télé

La télé-réalité ne vous a pas encore tout montré ! Il y a pire, bien pire. Dans Acide sulfurique, Amélie Nothomb imagine un nouveau jeu, encore plus trash que les autres. Il s'agit de mettre en scène d'infâmes camps de concentration dans lesquels des gens sont enfermés de force, affamés, battus, exploités puis tués sous les yeux des téléspectateurs. C'est l'apogée de l'horreur. Dans cet enfer, une des tortionnaires choisie par la production remarque vite l'une des prisonnières. Elle ne se plaint jamais et semble tout supporter. Serait-elle le début de l'espoir ?

L'enfer en surface

Avec ce roman, Amélie Nothomb a donc voulu explorer toutes les dérives de la télé-réalité pour mieux la dénoncer. Elle met en scène l'horreur pour mieux nous mettre en garde. Et elle y parvient assez bien, de sorte que de temps à autres, on a du mal à se replonger dans ce descriptif de l'enfer. Mais ce malaise est finalement assez rare. Car, et c'est le sentiment qui domine, Amélie Nothomb ne va pas tout à fait au fond des choses. Elle ne fait que survoler cet enfer en réduisant son intrigue à l'histoire de ces deux personnages que tout oppose. Le style est vif et incisif, mais l'émotion n'est que trop rare et le récit est aussi superficiel que les émissions de téléréalité. Un roman qui manque de fond et d'ambition et qui nous laisse totalement sur notre faim. Si le sujet est fort (un camp de concentration tout de même), le propos est un peu fade. Sans doute était-il difficile de faire mieux en 192 pages. Ce que l'on retiendra tout de même de positif, outre la facilité de la lecture, c'est l'intention. Mettre en scène le futur pour mieux dénoncer le présent est une technique, une tactique, un genre, devenu un peu trop rare aujourd'hui en science-fiction. Et pourtant la période est propice. De ce côté là, l'intention d'Amélie Nothomb était bonne. Même si elle ne fait que survoler son sujet.

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