Scientifique et écrivain
Astrophysicien britannique, Alastair Reynolds s’est fait connaître un nom comme auteur de science-fiction avec L’espace de la révélation (Presses de la cité, 2002), premier tome d’un cycle de space opera, celui des inhibiteurs. Il a aussi coécrit avec Stephen Baxter, en reprenant la trame de la nouvelle Face à face avec la méduse d’Arthur C. Clarke, Chroniques de méduse (Bragelonne, 2018). Mémoires de métal est une novella qui a obtenu le prix Locus 2016.
De la guerre au vertige des siècles
Scur est une soldate engagée dans une guerre qui fait rage sur des centaines de mondes habités par l’espèce humaine. A la veille du cessez-le-feu, elle est capturée par Orvin qui lui tire dans la jambe une balle lente, ce qui la promet à une mort pleine de souffrances. Scur réussit à extraire la balle et s’évanouit. Elle se réveille dans une capsule cryogénique à bord d’un transport spatial désemparé, rempli de soldats et de rescapés des deux camps. Elle s’entend avec un technicien, survivant de l’équipage, et ramène à la raison les survivants. Parmi eux, elle reconnaît Orvin. Scur veut se venger. Mais la situation évolue : elle apprend qu’il s’est passé plusieurs siècles et que la civilisation humaine s’est effondrée. Surtout le vaisseau est en train de perdre sa mémoire. Tuer Orvin en vaut-il encore le coup ?
Un récit court et percutant
Mémoire de métal remplit toutes les cases de la novella de science-fiction réussie : récit économie et resserré, pas de fioritures, thématique bien cernée, personnages intéressants. Cette histoire ancrée dans le space opera et la hard science (Clarke aurait adoré) constitue une excellente surprise qui méritait effectivement le prix Locus (le Nebula aussi au passage mais bon, les prix…). Recommandé.
Sylvain Bonnet