Historienne et écrivaine

Sous le pseudonyme d'Arkady Martine se cache AnnLinden Waller une chercheuse spécialisée en histoire byzantine. On trouve quelques traces de sa formation dans la description des intrigues de cour (on va le voir) dans Un souvenir nommé Empire, premier volume du dyptique Teixcalaan qui a obtenu le prix Hugo 2020. Notons que la publication en français de la suite est programmée pour la rentrée 2021 en France. Allons voir donc si ça vaut le coup.

Intrigues impériales

Voici donc Mahit, ambassadrice de la station Lsel, qui se retrouve à la cour de l’empereur Six Direction, en remplacement de son prédécesseur Yksandr dont elle ne tarde pas à découvrir qu’il a été assassiné. Grâce à une technologie développée par Lsel, Mahit possède en elle la personnalité et les souvenirs d’Yksandr, appelé imago, enregistré lorsqu’il avait vingt-cinq ans. Mais le choc de la découverte de son cadavre plonge l’imago dans le silence. Mahit doit donc faire son apprentissage de la cour seule, aidée de Trois Posidonie, sa chargée de liaison. Elle n’est pas au bout de ses peines : Lsel et la technologie imago sont convoités par l’empereur qui redoute sa mort prochaine. Sauvera-t-elle sa station ?

Un planet opera ambitieux

Un souvenir nommé Empire plonge le lecteur dans une intrigue complexe où Mahit (l’histoire est racontée de son point de vue), jeune candide, cherche à comprendre ce qui lui arrive. La relation à Yksandr est bien développée et la découverte des us et coutumes de cet empire byzantin et futuriste (où la poésie tient une place particulière) fascine un lecteur formé à la lecture de planet operas (Dune, Helliconia). On regrette cependant des longueurs qui ralentissent l’action et la résolution d’une intrigue par ailleurs plutôt bien construite, sans compter des noms très exotiques et parfois ridicules (comment un poète peut s’appeler Quatorze Scalpel ?). On lira cependant la suite avec plaisir.

Sylvain Bonnet