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2008, l'heure du bilan pour la science-fiction et la fantasy
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2008, l'heure du bilan pour la science-fiction et la fantasy

Difficile sans avoir les chiffres de ventes réels de savoir exactement ce qui a marché en 2008 dans les littératures dites "de l'Imaginaire". C'est d'autant plus difficile qu'une partie de cette littérature est publiée en dehors des collections de genres. Néanmoins, et si on s'arrête à ces seules dernières, on peut faire quelques constatations sur la production en se référant à la liste des parutions récapitulées par le site Noosfere.

D'abord, et ça ne surprendra personne, c'est une confirmation, l'année a été une nouvelle fois marquée par la domination des éditions Bragelonne en terme de production, avec la publication de 84 livres cette année dans leurs collections de fantasy, de fantastique et de science-fiction. Surtout de fantasy évidemment. Le fossé avec les autres éditeurs est en fait un véritable abysse. Au mieux ces derniers publient-ils une dizaine ou une douzaine de titres par an. Comptons : 31 pour l'Atalante avec leur collection jeunesse, 26 pour Les Moutons Electriques avec leurs essais (16 dans l'année), 17 pour Mnémos, 16 pour Calmann Levy, une douzaine pour le Fleuve Noir, Pygmalion ou pour Harlequin – qui, avec sa collection Luna, fait aussi partie des genres de l'imaginaire – 11 pour Le Bélial' en comptant les 4 Bifrost, 11 pour Terres de Brume, 10 pour la collection Lunes d'Encre chez Denoël, 8 pour Ailleurs et demain chez Robert Laffont...

Si on retire de ces chiffres les rééditions et les études, la première constatation est que Bragelonne est – du moins quantitativement – le premier acteur de l'Imaginaire, en terme de nouveautés. Néanmoins, une telle production a inévitablement des conséquences sur le marché, ne serait-ce qu'au niveau des librairies qui doivent trouver le bon équilibre entre toutes ces sorties et celles des autres éditeurs. Se pose la question de la visibilité des nouveautés sur les rayonnages. Une question qui n'est pas neuve. Simplement l'année 2008 en a été la confirmation.

Le marché du livre de poche et l'apparition de Milady

La situation est un peu similaire lorsque l'on s'intéresse au marché du livre de poche. Plusieurs événements se sont croisés cette année. Le premier est une nouvelle fois dû à Bragelonne qui a lancé à l'été son label Milady, dirigé par Isabelle Varange . En six mois, ce label a publié une cinquantaine de titres, puisant dans le catalogue de son aîné et remettant au goût du jour certaines séries comme Lancedragon ou les Royaumes Oubliés. Une cinquantaine de titres qui d'emblée l'emmènent au niveau de J'ai lu (une soixantaine de titres sur un an), du Livre de poche (46), de Folio SF (39) et de Pocket (36). Il convient toutefois de préciser que cet effet de masse provient aussi du rachat au Fleuve Noir des licenses Lancedragon et Royaumes oubliés, que Bragelonne n'a pas choisi – à la différence du Fleuve – de publier sous un label différencié. Même si, là encore, production ne rime pas forcément avec chiffres de vente (il est de toute manière trop tôt pour avoir le recul nécessaire), et si les lignes éditoriales ne sont pas toujours les mêmes, il n'en reste pas moins que ce secteur voit l'arrivée d'un nouvel acteur qui s'annonce important en terme de poids et de présence dans les linéaires.

Le secteur s'était déjà durci ces dernières années avec l'apparition de deux concurrents : la collection Fantasy au Livre de poche et celle de Points Fantasy. Cette dernière n'a d'ailleurs pas passé le cap de l'été 2008. C'est l'autre événement de l'année. A priori, le succès n'a pas été au rendez-vous et le groupe Seuil n'a pas souhaité continuer, deux ans après le lancement de la collection. Au total elle aura publié 63 titres. RIP.

La donne a donc changé pour les livres de poche, un éditeur arrivant, un autre partant, et sans doute l'année 2009 et la suivante esquisseront-elles quelques grandes lignes du rééquilibrage de ce marché de la réédition. Un rééquilibrage qui se dessinera peut-être à la lumière de l'émergence du livre numérique. Hachette a déjà une longueur d'avance dans le domaine du e.book, et les autres grandes officines – Flammarion en tête – comptent bien ne pas se laisser distancer.

À noter que 2008 a également entériné un phénomène. Si jusqu'ici il était surtout question d'un duo « inédit en grand format » / « réédition en poche », les éditeurs n'hésitent plus à rééditer leurs titres à succès directement en grand format, parfois même à quelques mois près avec une réédition en poche. C'est le cas par exemple de Mnémos qui a réédité Le Goût de l'immortalité de Catherine Dufour en janvier 2008, alors que le Livre de Poche l'avait réédité en petit format en septembre 2007. Parfois retraduit, parfois augmenté avec des annexes ou du paratexte (et parfois en texte brut), on a pu redécouvrir cette année Le Monde englouti ou La Forêt de cristal de J.G. Ballard chez Lunes d'Encre, Le Grand Livre de Mars de Leigh Brackett au Bélial' (réédition qui a d'ailleurs valu le prix spécial du Grand Prix de l'imaginaire à l'éditeur), Self Made Man de Poppy Z. Brite au Diable Vauvert, Le Temps incertain de Michel Jeury chez Robert Laffont, Le Casino Perdu et Orage en Terre de France de Michel Pagel aux éditions des Moutons électriques, et quelques autres. C'est le signe que le patrimoine de la SF marche toujours auprès des lecteurs et que les rééditions ne sont pas l'apanage des collections de poche. Les éditions Bragelonne ont même lancé une collection d'Omnibus nommée Trésor de la SF et dirigée par Laurent Genefort, tout en publiant en dehors de cette collection quelques volumes consacrés à Conan ou à Samuel Delany. On pourrait épiloguer longuement sur cette nouvelle tendance, et même l'interpréter comme un éreintement du marché, il n'en reste pas moins que cette tendance au collector est assez nouvelle.

On notera enfin, toujours en ce qui concerne le contenu, que les essais sur la science-fiction et la fantasy, même s'ils sont largement minoritaires dans les sorties et affichent généralement des chiffres de ventes de l'ordre du symbolique, ont connu un certain regain d'intérêt en 2008. Mnémos a publié Science-fiction – Les frontières de la modernité de Colson et Ruaud à la fin de l'année, et ce même André-François Ruaud, avec sa maison d'édition des Moutons électriques, a considérablement développé sa partie études avec pas moins de 16 essais ou assimilés sur les 26 livres qu'il a publiés cette année. Voilà un autre signe que l'imaginaire aime son patrimoine et y réfléchit.

Naissance et mort des maisons d'édition

Parmi les autres événements qui ont marqué cette année 2008, outre l'arrivée de Milady et la fin de Point fantasy, un nouvel éditeur a fait son apparition. Il s'agit d'Interkeltia, publiant plutôt de la science-fiction, et qui s'est lancé en fin d'année avec trois titres d'auteurs français. Une naissance accompagnée de plusieurs décès. Les éditions Baleine ont mis fin à l'aventure  erratique du Club Van Helsing. Exit les chasseurs de monstres réunis autour du célèbre ennemi de Dracula. Exit également les éditions L'Atelier de la presse, qui avaient fait le pari de publier à la fois sur internet et en volume des livres dans plusieurs genres, avec Jean-Michel Calvez et Jean-Pierre Andrevon pour la science-fiction. Exit également Galaxies ancienne formule, Stéphanie Nicot ayant passé la main à Pierre Gévart, qui a relancé la revue sous une nouvelle structure et avec une nouvelle numérotation (tout en conservant l'ancienne...). Pour l'heure, la relance n'a pas encore été un succès. Espérons que la suite lui donne raison. Et puis en jeunesse, l'année aura été marquée par la naissance d'une nouvelle collection chez Flammarion : Ukronia, dédiée à l'uchronie. Un lancement en fin d'année avec un roman de Pierre Bordage (Ceux qui sauront) et une anthologie. Enfin, l'année 2008 restera celle de la disparition de deux légendes de la SF : Arthur C. Clarke et Thomas Disch.

Au total, selon les parutions recensées par Noosfere, les amateurs de littératures de l'imaginaire ont eu 1000 livres à se mettre sous la dent cette année dans des collections spécialisées, dont environ 670 nouveautés contre 1180 parutions en 2007 et 1182 en 2006. C'est le chiffre le plus faible depuis 10 ans (attention, ces chiffres sont toutefois à prendre avec la plus grande prudence, puisqu'ils ne concernent que les livres de l'imaginaire identifiés comme tels, et qu'ils prennent en compte les éditions autour de Warhammer ou bien les éditions Harlequin). Une petite année, donc, et pas seulement sur le plan des chiffres. Du moins en regard de l'exceptionnel cru de 2007.

Les événements littéraires de 2008 mois par mois...

Janvier
Le grand événement du début de l'année 2008 est sans contestation possible la sortie de La Voix du feu d'Alan Moore aux éditions Calmann Levy. Le scénariste génial de nombreux comics (Watchmen, From Hell) livre une œuvre fabuleuse avec douze nouvelles autour d'une même ville à travers les âges. Voilà qui, d'une part, rend perplexe devant autant de talent dans tant de domaines différents et qui, d'autre part, donne envie de lire le roman qu'il prépare : Jérusalem.

Parmi les belles sorties à retenir de ce mois de janvier 2008, Les Disparus de Kristine Kathryn Rusch chez Bragelonne, À deux pas du néant de Tim Powers chez Denoël (Lunes d'Encre), Peste de Chuck Palahniuk (Denoël), Solutions non satisfaisantes : une anatomie de Robert A. Heinlein, d'Ugo Bellagamba et Eric Picholle aux éditions Moutons électriques (Grand Prix de l'imaginaire 2009), et en jeunesse Aria des Brumes de Don Lorenjy aux éditions Le Navire en pleine ville.


Février
Grosses sorties en février 2008. Et la première d'entre elle, Code source de William Gibson aux éditions du Diable Vauvert. Le nouveau roman du grand prêtre du cyberpunk après Neuromancien est toujours un événement. Mais en l'occurence, c'est un pétard mouillé. Si Code Source est la suite d'Identification des schémas, il est loin d'en avoir la verve ou l'efficacité coup de poing. Décevant.

Parmi les autres sorties de cet hiver 2008, on retiendra La Route de Cormac McCarthy aux éditions de l'Olivier. Un chef d'œuvre. Notre Dame aux écailles, de Mélanie Fazi chez Bragelonne, est un mélange savoureux de nouvelles fantastiques rééditées et de textes inédits. Toujours en fantastique, on conseillera également Les Allées de Cocagne de Gary A. Braunbeck, publié par l'association Catharsis, un auteur un peu méconnu en France et pourtant excellent. Les amateurs de Tolkien se sont rués en février sur Les Enfants de Hurin de J.R.R. Tolkien aux éditions Christian Bourgois, qui raclent décidement les derniers fond de tiroirs. Et puis Alastair Reynolds a fait fort avec La Pluie du siècle chez Presse de la Cité, et Edward Whittemore nous a intrigué (et a divisé) avec Les Murailles de Jéricho chez Robert Laffont. Enfin du côté jeunesse, on retiendra Une chaussette dans la tête de Susan Vaught chez Milan.


Mars
C'est la sortie des Tours de Samarante de Norbert Merjagnan, chez Denoël, qui a crée l'événement en mars. Pour son premier roman de science-fiction, il a fait mouche avec son histoire de révolte contre l'ordre établi dans la ville monde de Samarante. Nul doute que son deuxième roman sera cette fois très attendu. Et c'est bien le cas de le dire, car vous allez vraisemblablement devoir vous armer de patience.

À noter également parmi le meilleur de mars 2008, La Chambre de sable de Joëlle Wintrebert chez Glyphe, roman étonnant autour de l'adolescence, Royaume Désuni de James Lovegrove et La Fée des dents de Graham Joyce chez Bragelonne, Lothar Blues de l'inoxydable Philippe Curval chez Robert Laffont et Un paradis d'Enfer de David Marusek chez Presse de la cité, le roman tiré de la novella du même nom qu'il a développée et complexifiée à l'extrême. Une réussite pour certains. Un ennui pour d'autres...


Avril
La grosse actu d'avril est venue d'une collection de poche : Folio SF, avec l'un de ses rares romans inédits de l'année : Dans la dèche au Royaume Enchanté de Cory Doctorow. Un gros buzz à la sortie, Cory Doctorow étant incontestablement LA  superstar übergeek. De gros espoir, donc, qui n'ont pas été déçus. Dans la dèche au Royaume Enchanté est un roman vif, intelligent, brillant même sous sa naïveté de façade. Un roman qui était, de plus disponible gratuitement sur le net depuis bien longtemps. Il a été téléchargé 700 000 fois sans que pour autant cela nuise à ses ventes.

À noter également en avril, Mystérium de Robert Charles Wilson, l'auteur de Spin, et Le Syndrome de l'éléphant de Thierry Di Rollo chez Denoël. On a bien aimé également le recueil de nouvelles de Fabrice Colin aux Moutons Electriques : Comme des fantômes, et celui de Jacques Barbéri à la Volte : L'homme qui parlait aux araignées. Jacques Barbéri qui fait un retour remarqué avec la réédition, toujours chez la Volte, de son excellent roman Narcose.


Mai
Le mois de mai fut celui du patrimoine avec plusieurs sorties autour des grands noms de la SF. Et tout d'abord la réédition du Grand Livre de Mars de Leigh Brackett au Bélial, un omnibus de ses romans totalement révisés et qui vaudra à son éditeur en novembre le Grand Prix de l'Imaginaire.

Les petites éditions Rivière Blanche ont également eu l'idée de publier l'anthologie dirigée par Richard Comballot Dimension Philip K. Dick. Une anthologie hommage qui est aussi le reflet de la manière dont les auteurs français voient l'écrivain d'Ubik. C'est passionnant et assez touchant par moment. Patrimoine toujours avec l'omnibus chez Bragelonne de Samuel R. Delany, tandis que les Moutons électriques ont publié des essais sur Frankenstein (Les Nombreuses vies de Frankenstein) et Dracula (Les Nombreuses vies de Dracula), et qu'Eric Picholle et Ugo Bellagamba ont continué leur travail sur Heinlein avec, aux éditions Somnium, un autre essai : Robert A. Heinlein et la pédagogie du réel.

Mais la plus grosse surprise du mois de mai est La Vieille anglaise et le continent de Jeanne-A Debats aux éditions Griffe d'Encre. Un court roman qui va truster en fin d'année tous les prix (Grand Prix de l'Imaginaire, Prix du Lundi, Prix Julia Verlanger...) pour une auteur qui débute. De belles récompenses pour de belles promesses.

Enfin, les fans de Baxter auront pu lire en mai le troisième tome des Univers multiples : Origine (Fleuve Noir). Quant à ceux qui aiment Pratchett, ils se sont sans doute régalés avec Timbré (L'Atalante), un roman du Disque Monde dans lequel il explore les arcanes de la Poste... et puis L'Homme qui dessinait les chats de Michael Marshall aux éditions Bragelonne fut également une excellente lecture.


Juin
Juin a été le mois des français avec un excellent recueil des nouvelles de Philippe Ward et Sylvie Miller aux éditions Rivière Blanche : Noir Duo ; un non moins excellent roman de Laurent Genefort, Mémoria aux éditions du Bélial ; et un recueil de deux jeunes auteurs talentueux : Yama Loka terminus, de Léo Henry et Jacques Mucchielli chez L'Altiplano. Côté réédition, l'événement vient de la ressortie de Soleil chaud, poisson des profondeurs, l'un des chefs d'œuvre de Michel Jeury, chez Ailleurs et demain.

On n'oublie pas toutefois la SF étrangère avec notamment Ange Mémoire de Robert Charles Wilson, autre inédit de Folio SF, l'un des premiers romans de l'auteur qui méritait assurément de voir le jour chez nous.


Juillet et Août
Comme de juste l'été fut assez morne au niveau des parutions, excepté l'étonnant Bastard Battle de Céline Minard aux éditions Léo Scheer, un roman court et percutant se déroulant au Moyen Âge en France. Vieux français, film de sabre chinois et pratique du bushido, le tout en pleine Haute-Marne du XVIème siècle. C'est plein de bruit et de fureur et sans doute possible l'un des meilleur moment de lecture du cette petite année.

Petite année relevée par le roman événement de Xavier Mauméjean : Lilliputia aux éditions Calmann Levy. Une fantasy urbaine new yorkaise avec pour toile de fond l'exploitation sordide de miniatures humaines, réduites au rang d'attraction de foire.On savait que cela faisait des années que Xavier Mauméjean travaillait dessus et si le résultat n'est peut-être pas tout à fait à la hauteur des attentes exhorbitantes qu'une si longue attente avait fait naître, on a rarement pu voir les littératures de genre ont l'occasion d'être si bien défendues, puisque le roman a reçu un accueil enthousiaste des médias mainstream.



Septembre
Septembre a été le mois des romans étonnants et assez inclassables avec en premier lieu Vélum d'Hal Duncan chez Denoël, mettat en scène une guerre entre les anges.  Superbe couverture de Daylon, beaucoup de bruit et des avis partagés. Certains crient au génie, d'autres à l'effet de mode. Le mieux est encore de se faire son idée soi-même. Alfred Boudry et les Gaillards d'avant ont, eux, commis un véritable ovni littéraire avec La Bibliothèque nomédienne, une somme de textes un rien foutraque autour du continent imaginaire de la Nomédie (chez L'Atalante). Christophe Lambert a eu l'idée de mettre en scène Tolkien dans Le Commando des Immortels (Fleuve Noir), une idée plutôt originale mais pas aussi bien exploitée qu'on l'espérait.

Armand Cabasson a de son côté commis un excellent et court roman de fantasy historique, La Dame des MacEnnen chez Glyphe, tandis qu'Octavia E. Butler a donné sa vision des vampires dans Novice, médiocre et très dispensable roman posthume publié aux éditions du Diable Vauvert. Quant à Dan Simmons, il confirme tout son talent dans un thriller venu du froid : Terreur chez Robert Laffont. Et depuis qu'on l'attendait, notre plaisir n'en a été que meilleur avec le recueil de nouvelles L'Accroissement mathématique du plaisir de Catherine Dufour aux éditions du Bélial. Même chose avec NymphoRmation et Pixel Juice de Jeff Noon à la Volte. Deux petits bijoux, puissants et poétiques. Deux incontournables de cette année 2008.


Octobre
Octobre fut incontestablement le mois de James Graham Ballard avec la parution coup sur coup de Sauvagerie et des Nouvelles Complètes chez Tristram, complétant la sortie de La Forêt de cristal chez Denoël et la sortie quelques semaines plus tard d'une anthologie sur Ballard aux éditions Ere : J. G. Ballard, hautes altitudes.

On retiendra également en jeunesse le premier roman d'Anne Fakhouri, Le Clairvoyage chez l'Atalante, la parution du Maître des Dragons de Fabrice Colin chez Albin Michel Jeunesse et Le Chemin des ombres de Jérôme Noirez chez Mango.

À ne pas rater non plus À la pointe de l'épée d'Ellen Kushner, un roman de fantasy étonnant chez Calmann Levy. De la fantasy encore, australienne avec Le Mage du Prince de Karen Miller aux éditions Fleuve Noir ; et anglaise avec Vagabonds et insulaires de Steve Cockayne, premier roman plutôt réussi qui sort un peu des sentiers battus du genre.


Novembre
China Miéville est un auteur étonnant, inclassable, qui suit sa voie propre. La preuve encore une fois avec Le Concile de Fer, un roman ardu et (trop) ambitieux au Fleuve Noir.

On conseillera également en ce mois de novembre la lecture du Petit Cabaret des morts de Francis Berthelot, l'une des plus belles plumes de la science-fiction française (Le Bélial'). Les éditions Bragelonne publient également en fin d'année Le Chasseur et son ombre, un roman de SF de Gardner Dozois, George R.R. Martin et Daniel Abraham. Chaque livre de Kim Stanley Robinson est un événement. Raison de plus pour ne pas manquer 60 jours et après aux Presses de la cité. Enfin pour se gratter les neurones, l'essai Science-fiction – Les frontières de la modernité de Raphaël Colson et André-François Ruaud chez Mnémos semble indispensable à tous les amateurs de science-fiction. Tandis que, pour rire un peu, Les Chaînes du Dragon de Patricia Briggs semble incontournable chez l'Atalante.


Décembre
Enfin pour décembre, on donnera un coup de pouce à El Levir d'Alain Damasio, une nouvelle graphique aux éditions Organic et à Lemashtu, Chronique des Stryges 1 de Li Cam aux éditions Griffes d'Encre.

Et pour finir côté découverte, on a pu lire en octobre le premier roman de fantasy de Maïa Mazaurette chez Mnémos : Dehors les chiens, les infidèles, la patrone de sexactu, qu signe peut-être la plus belle surprise de l'année. Une fantasy maîtrisée, intelligente et élégante.


Et pour 2009...

2009 est plein de promesses, tout du moins dans ses premiers mois.

D'abord en janvier et en février on lira avec attention En panne sèche, le nouveau roman du prodige allemand Andreas Eschbach chez l'Atalante. À surveiller également, le nouveau roman de Stéphane Beauverger aux éditions de la Volte, Les Mille et une guerres de Billy Milligan de Daniel Keyes aux éditions Calmann Levy, Roi du matin, reine du jour de Ian McDonald chez Denoël, et Sean Stewart, un auteur à découvrir chez Mnémos.

Et puis en mars, nous ne manquerons pas Outrage et rébellion de Catherine Dufour chez Denoël, roman se déroulant dans l'univers du Goût de l'immortalité, et Il est parmi nous de Norman Spinrad chez Fayard. On a également noté sur nos tablettes Kraven de Xavier Mauméjean chez Mnémos la réédition en Omnibus de La Ligue des Héros et de L'Ere du dragon, augmentée d'une préface et d'un appendice documentaire tout à fait dans le ton, écrit par l'auteur lui-même avec les contributions de Jean-Marc Lofficier, Fabrice Colin, Serge Lehman, Laurent Queyssi, Johan Heliot, Marianne Leconte, Catherine Dufour, André-François Ruaud et Audrey Petit. Un casting all-stars. On notera aussi Voisins d'ailleurs de Simak chez le Bélial' et Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski aux Moutons électriques.

Et pour Actusf ?
Un petit mot pour finir sur nos parutions, avec en février This is not America, un recueil de trois nouvelles sur l'Amérique de Thomas Day, publié en même temps que Personnes déplacées, un recueil de Jack Vance. Et puis en avril le tome 2 des Chroniques des nouveaux mondes de Jean-Marc Ligny, et Le Guide des fées d'Audrey Cansot et Virginie Barsagol, un ouvrage pour découvrir les fées d'hier à aujourd'hui.

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