Cette année, et pour la dix-septième fois de son histoire, la WorldCon – la Convention mondiale de la science fiction, au terme de laquelle est décerné le glorieux prix Hugo – se déroulera hors des frontières états-uniennes. Et pour la première fois, cela se passera en francophonie. Du 6 au 10 août 2009, Montréal accueillera ce qu’il faut bien qualifier d’événement SF le plus prestigieux de l’année.
Une nouvelle qu’avec un soupçon d’enthousiasme débridé on pourrait facilement qualifier d’historique, et qui suscite pour l'heure, en France… une assourdissante indifférence.
Comme nous le rappelle René Walling, qui préside à l’organisation de cet événement, il est bien évident, compte tenu de la proportion majoritairement anglophone des participants, que l’anglais y restera la lingua franca. Il n’en reste pas moins que le bilinguisme de la ville hôte, offre à l’Imaginaire francophone une vitrine qu’elle ne retrouvera pas de sitôt.
Certes les intervenants et invités qui croiseront dans les allées de cette 67ème Convention Mondiale seront sensiblement les mêmes que ceux que le petit landernau de l’édition de genre croise, deux fois l’an, dans les Foires Internationales du livre à Francfort ou à Londres ; mais jamais les acteurs de notre petit milieu n’ont l’occasion de s’y montrer en force, avec en guise d’appui logistique, le tronc commun de cette langue, que nous partageons avec les auteurs et éditeurs nord-américains francophones.
Plus que tout, le fait que la Convention se délocalise une seconde fois hors de la sphère anglo-saxonne, témoigne peut-être (soyons fous !), d’une volonté d’ouverture au monde et aux marchés. Dans l’interview qu’il nous accorde, Jean Pettigrew, le patron des éditions Alire, nous rappelle à quel point l’édition américaine est en crise. Il n’est jamais mauvais, en de pareilles circonstances, de lui rappeler que les pays francophone ont continué d’écrire dans les genres de l’Imaginaire, même après la mort de Jules Verne, il y a tout juste cent quatre ans aujourd’hui.
Évidemment, le Québec, c’est loin. Raison de plus pour lui consacrer ce petit focus sur le Québec que nous avions, de toute façon, trop longtemps différé. Une occasion de dissiper quelques malentendus, de tordre le cou à quelques vieux clichés et de se rendre compte que ce si sympathique cousinage d’Amérique, devenu un gimmick éculé avec le temps, n’est finalement pas qu’un vain mot.
L'éditorial de Joël Champetier, rédacteur en chef de Solaris
L'interview de René Walling et Louise Alain, autour de l'organisation de la Convention Mondiale
L'interview de Jean Pettigrew, patron des éditions Alire, pour un tour d'horizon de l'édition de genre francophone en Amérique
La chronique de 16h16 !