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Ashman

Langue d'origine : Japonais
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/06/2009  -  bd
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Ashman

Yukito Kishiro est un mangaka japonais connu dans nos contrées essentiellement pour sa série Gunnm, gros succès des années 90 se déroulant dans un monde de type cyberpunk, très sombre, dans lequel se débat une jeune cyborg en quête d'humanité. Plus récemment, il a sorti une série de fantasy, Aqua Knight, dont trois tomes sont parus chez Glénat et qui est pour le moment interrompue. Car Kishiro a repris, depuis 2000, l'univers de Gunnm dans sa série Gunnm Last Order, qui compte pour le moment 12 tomes en France.

Ashman est un one shot paru au Japon en 1997. Il reprend le thème du cyborg cher à l'auteur, et fait référence à la nouvelle Rollerball Murder de William Harrison, adaptée au cinéma sous le titre de Rollerball.

La malédiction du crash

Snev est un jeune joueur de Motorball. Ce sport violent voit des cyborgs motorisés s'affronter sur une piste au péril de leur vie, un crash pouvant être fatal. Snev est justement un habitué des crashs, mais reste miraculeusement en vie. Il n'a jamais gagné une course, et pour cette raison, son équipe le vire. Sauf que les spectateurs du Motorball adorent Snev, car il leur transfert des sensations nettement plus jouissives que celles de la victoire. L'audience étant le maître-mot des managers, Snev est vite repris. Au même moment, une amie prostituée se fait assassiner sauvagement. Snev va tenter de trouver le meurtrier.

Un univers étouffant

L'univers de Ashman est très proche de celui de Gunnm : très sombre, désespéré, il baigne dans une atmosphère de violence et de vice permanents. On y croise des corps sans vie traînant au milieu des déchets cybernétiques, des enfants en pleurs se faisant tabasser dans la rue devant tout le monde... Sexe, drogue et goût du sang dirigent ce monde et se trouvent réunis dans le Motorball, sport qui n'en est plus un depuis que les paris et l'audience ont pris les commandes. En cela, Ashman est assez réussi, on se laisse facilement happer par cette ambiance pour peu qu'on aime ce type de décor.

Graphiquement, Kishiro fait preuve d'un talent certain. Plus proches de Frank Miller que du graphisme classique des mangas, ses dessins jouent sur les contrastes entre ombre et lumière, utilisant très peu le gris et les tramages. Quelques planches vont même au-delà des codes et surprennent agréablement. Globalement, Kishiro parvient à rendre admirablement l'éclatement des corps, de la chair qui se mêle au métal, sans que cela fasse trop brouillon.

Un scénario qui n'est pas à la hauteur

Malheureusement, l'histoire ne tient pas les promesses de l'univers mis en place et des dessins. Si l'auteur instaure un mystère en début de BD sur les échecs répétés de Snev, il l'évente quelques pages plus loin, amenant son scénario sur les rails bien trop connus des intrigues de manipulation biologique et de dopage. Les scènes se suivent trop vite, les transitions sont si brusques que l'on a du mal à discerner l'unité temporelle. Sans doute le format one shot a-t-il empêché Kishiro de développer tout le potentiel de son histoire.

Malgré une belle idée sur la notion de destin et un désespoir latent qui imprègne le manga, Ashman s'avère au final très moyen et dispensable.

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