La sortie du film Annihilation par Netflix a fourni l’occasion aux éditions Au Diable Vauvert de ressortir la trilogie de Jeff Vandermeer qui avait remporté un certain succès tant aux États-Unis qu’en Europe. Le premier volet, Annihilation donc, contait une expédition de quatre femmes – la biologiste, l’anthropologue, la psychologue et la géomètre – dans la Zone X, un endroit devenu impropre à la vie humaine et sous l’influence d’une entité mystérieuse. Avec Autorité, on aurait pu penser que Jeff Vandermeer allait lever une partie du voile qui recouvre la Zone X : on va voir que c’est plus compliqué.

 

 

Les membres de la douzième expédition sont de retour, sauf la psychologue qui était en réalité la directrice de Rempart Sud, une agence gouvernementale qui surveille la Zone X. Pour la remplacer, on nomme John Rodriguez, alias Control. Officieusement, Control est là pour établir un bilan des trente années d’activité de Rempart Sud. Il interroge personnellement la biologiste qu’il nomme Oiseau fantôme. Celle-ci se dérobe à ses questions sur la Zone X. Mais est-elle vraiment la biologiste ? Control lit, analyse les données recueillies par les membres de l'agence, regarde des vidéos de la première expédition. Il fait des cauchemars, commence à angoisser et trouve le comportement de certains membres de Rempart Sud de plus en plus étrange…

 

 

Par rapport à Annihilation, on apprend peu de choses sur la Zone X. Par contre, on plonge petit à petit dans une atmosphère étouffante, à mi-chemin entre David Lynch et Lovecraft. Control finit par douter au fur et à mesure de la réalité même et se demande s’il n’est pas en train de devenir fou. Jeff Vandermeer excelle aussi dans cette technique très américaine qui consiste à mélanger à l’action des flash-back expliquant le passé du personnage principal. Et c’est très efficace. Pour le moment, sacrée réussite !