A l'occasion de la sortie en mai de Bonaventure, son nouveau roman aux éditions Scrineo, Johan Heliot revient sur l'écriture de ce récit.
Actusf : Bonaventure est paru en mai aux éditions Scrineo. D’où vous est venue l’idée de ce roman ?
"D’abord l’envie de m’atteler à une histoire à la « 24h chrono » ou Jason Bourne, mais version ado et avec de l’humour en plus, sans pour autant délaisser le fond plus sérieux."
Johan Heliot : D’abord l’envie de m’atteler à une histoire à la « 24h chrono » ou Jason Bourne, mais version ado et avec de l’humour en plus, sans pour autant délaisser le fond plus sérieux. Ensuite, je me suis souvenu de mes lectures de jeunesse, en particulier Lieutenant X dans la bibliothèque verte, et ses séries Langelot et Larry J. Bash, qui ont été mes premiers romans d’espionnage et d’enquête (et que j’estime toujours énormément !). Bonaventure est un hommage direct à ces diverses influences, ne serait-ce que par son sous-titre : comment je suis devenu un super agent discret, construit le sur le modèle des titres des enquêtes de Larry Bash.
Actusf : De quoi cela parle-t-il ?
"Sachez seulement qu’on voyage beaucoup, qu’il y a de l’action et des retournements de situation, ainsi que de l’humour [...]"
Johan Heliot : Du monde tel qu’il va de nos jours et de ses problèmes pour l’avenir, liés aux dérives de la technologie, au pouvoir des méga-corporations, aux menaces de tous genres (politiques, climatiques, etc.) qui pèsent sur le futur, et auxquelles les ados d’aujourd’hui vont devoir faire face une fois adultes. J’ai donc imaginé que ceux-ci prennent les choses en mains pour sauver leur futur, à travers une organisation discrète (plutôt que secrète !), dirigée par la fille d’un milliardaire fantasque, et destinée à empêcher les adultes de faire encore plus de dégâts sur l’environnement, etc. Plus précisément, dans cet opus, Bonaventure est recruté et subit un entraînement, apprend à maîtriser les super gadgets mis à sa disposition et se confronte à une menace en provenance de l’Est – mais je n’en dirai pas plus ! Sachez seulement qu’on voyage beaucoup, qu’il y a de l’action et des retournements de situation, ainsi que de l’humour car Bonaventure se voit flanqué, malgré lui, d’un side-kick un peu lourdaud en la personne de Kevin, le cancre de sa classe…
Actusf : On y suit donc Bonaventure Lewis fraîchement débarqué de Martinique pour intégrer un internat et qui se retrouve rapidement recruter comme… Espion. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur lui ?
Johan Heliot : Bonaventure est le fils d’un couple de médecins martiniquais, avec lesquels il communique par Skype, venu poursuivre ses études dans un collège de banlieue parisienne, où il se retrouve interne. On découvre que c’est un amateur de surf, mais aussi un garçon réservé qui apprécie de lire un bon livre plutôt que jouer aux jeux vidéo – bref, une espèce d’extra-terrestre pour les autres collégiens, à commencer par Kevin qui se moque d’abord de lui parce qu’il entasse les couches de vêtements à cause du froid de cette rentrée !
Actusf : Est-ce quelque chose que vous auriez aimé vivre en tant qu’ado ?
Johan Heliot : Quel ado n’a pas rêvé ou fantasmé qu’il sauvait le monde, affrontait des méchants et manipulait tout un tas de gadgets jamesbondesques ?
Actusf : Avez-vous dû faire beaucoup de recherches pour écrire ce roman ? Je pense notamment aux nombreux gadgets.
Johan Heliot : Quelques recherches surtout pour suivre le périple de Bonaventure à travers le monde (on passe des alpages suisses à Hong-Kong, le Tibet, etc.). Pour les gadgets, je me suis juste inspiré de certaines inventions en développement (la combinaison « d’invisibilité », par exemple, sur laquelle travaillent certains labos militaires) ou existant déjà (l’avion furtif). J’ai aussi pas mal inventé (la boisson qui empêche de dire des mensonges !).
Actusf : Avez-vous eu des sources d’inspirations en particulier ? Littéraires, cinématographique ?
Johan Heliot : Comme déjà cités : 24h chrono, les Jason Bourne et les James Bond, plus Langelot et Larry Bash, un peu d’Alex Rider aussi (même si je ne les ai pas tous lus).
Actusf : Vous expliquez à la fin que vous vous êtes inspirés de certains faits réels qui ont donné un côté militantisme à votre roman. Ça vous semblait incontournable d’aborder ces sujets via la littérature jeunesse ?
"Oui, je tiens à ce que mes fictions jeunesse, même sous couvert de divertissement et d’action, traitent toujours de problèmes du monde actuel."
Johan Heliot : Oui, je tiens à ce que mes fictions jeunesse, même sous couvert de divertissement et d’action, traitent toujours de problèmes du monde actuel. Ici, par exemple, le rôle des services secrets russes dans certaines cyberattaques, ou encore la façon dont les personnes les plus influentes de la planète s’entendent sur des objectifs communs à l’occasion de réunions plus ou moins secrètes (non, ce n’est pas un pur fantasme, renseignez-vous au sujet du groupe Bilderberg !).
Actusf : Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
Johan Heliot : Je termine le tome 3 de L’Imparfé : le royaume qui ne voulait plus la guerre, série de fantasy pour les jeunes lecteurs publiée par Gulf Stream, je poursuis ma collaboration avec Alain Grousset sur la série Le Passeur de fantômes chez Auzou, j’attaque un court roman mêlant fantasy et horreur pour Fleurus, La Dernière sorcière, je complète une dystopie pour le Seuil jeunesse, Vers un ailleurs meilleur, qui évoque la question des migrants sous un angle futuriste et inversé (et si certains Français devaient fuir pour des raisons de sécurité en direction des pays du Sud ?), je poursuis une uchronie autour de Léonard de Vinci pour Critic, La Fureur des siècles, et je réfléchis au scénario d’un thriller historico-uchronique dont le marquis de Sade serait le héros, Les Enfants de la Terreur, pour l’Atalante, ainsi qu’à d’autres projets uchroniques pour Mnémos où il serait question des guerres mondiales, d’extra-terrestres et de super-héros…